Le syndrome du spaghetti de Marie Vareille

Chronique – Le syndrome du spaghetti de Marie Vareille

Le syndrome du spaghetti de Marie Vareille

Contemporain, Jeunesse

LECTURE AUDIO – Roman lu par Helena Coppejans.

Ce livre se trouvait dans ma PAL audio depuis un certain temps déjà. Je ne lis que très rarement des romans jeunesse, mais chaque fois ce sont de très bonnes lectures (Dans la forêt de Hokkaïdo, Frissons au mont Hemlock). Concernant Le syndrome du spaghetti, j’ai été très agréablement surprise par la qualité de l’histoire et la plume de Marie Vareille. Les sujets évoqués sont délicats, et pourtant, ce roman apporte espoir et optimisme. J’ai particulièrement apprécié la prestation de la narratrice, Helena Coppejans, qui a su choisir le bon ton pour rendre cette histoire émouvante, et drôle aussi.

« Tu peux en faire ton excuse ou tu peux en faire ton histoire. »

Léa Martin, seize ans, est une grande perche d’« un mètre soixante-dix-neuf » qui excelle au basket. Elle est, de loin, la meilleure de son équipe mixte. Une passion qui lui vient de son père, ancien joueur, qui est aussi son entraîneur. D’ailleurs, elle partage bien plus avec ce dernier qu’avec sa mère ou sa soeur cadette, Anaïs, avec qui elle n’a plus vraiment d’affinités. Léa s’est fixée comme objectif d’entrer à l’INSEP (l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance) et qui sait, peut-être ensuite à la NBA. Elle a toutes les qualités requises pour cela ! Hélas, une fausse note va s’inviter dans la partition mélodieuse de sa vie, entraînant alors « un imprévisible chaos ».

« Le problème, quand ta vie s’effondre, c’est que personne ne t’avertit. » 

Ce roman débute de la plus douce des façons. Nous découvrons la vie de Léa, voguant entre sa famille, ses amis, son lycée et son équipe de basket. Une vie sans accroches, qui semble remplie de bons moments, de succès et de joie. Une vie d’adolescente ordinaire. La jeune fille est secrètement amoureuse de Nico, un garçon qui se trouve être « l’incarnation absolue de la perfection ». Elle ne supporte pas sa petite soeur, avec qui elle a une « totale absence de points communs », et peut compter sur sa meilleure amie Amel pour la soutenir en toutes circonstances.

Ce « 1er quart temps » instaure le décor, et d’emblée un lien se crée avec tous les personnages. J’ai immédiatement aimé Léa, son humour, son caractère, sa confiance et sa légèreté. J’ai trouvé son comportement d’adolescente assez crédible, notamment sa relation avec les différents membres de sa famille. Cette première partie du récit m’a fait l’effet d’une bulle lisse et parfaite, comme protégée du monde extérieur. Alors quand la bulle éclate et que la réalité s’infiltre, la chute est d’autant plus vertigineuse. Mais lorsque le monde s’effondre, comment faire pour continuer ? Où puiser les ressources et l’envie nécessaires pour avancer ?

« Disons que les spaghettis sont comme nos lignes de vie. Dans la boîte, elles sont parallèles, bien alignées et protégées de la réalité. Dès que tu les sors, c’est la catastrophe et tout fout le camp. »

J’ai beaucoup aimé la subtilité avec laquelle Marie Vareille évoque les sujets les plus délicats, sans jamais sombrer dans le mélodrame. En ce sens, la construction du roman sert à merveille le propos, jouant sur plusieurs registres très significatifs. On assiste à l’évolution de Léa, à sa façon d’affronter la réalité mais aussi la vie. Une vie qu’on ne choisit pas toujours, car « la réalité, c’est que le bonheur et le malheur sont distribués au hasard, par un destin sadique, complètement con, aveugle ou ivre mort. »

Sa rencontre avec Anthony, qui n’a pas bénéficié des mêmes « chances » de départ, va lui apporter beaucoup. Un personnage qui m’a bien plu, autant pour sa maturité, que pour sa patience et son absence de jugement. L’impression de paix qui se dégage du jeune homme, malgré tous les aléas qu’il peut connaître, m’a bouleversée. Je suis également restée admirative face à l’attitude de cette « petite » soeur, qui a tout d’une « grande ». Si toutes deux ont une manière bien différente d’affronter les épreuves, elles portent néanmoins la même peur et la même douleur.

Malgré les thématiques abordées, ce roman a été véritablement rafraîchissant. J’ai été conquise par la plume, par les mots, par la justesse des sentiments. Je suis passée par tout un panel d’émotions, les yeux embués de larmes parfois, mais très souvent le sourire aux lèvres. Le syndrome du spaghetti est une belle histoire, de celles qui vous redonnent force et courage, de celles qui laissent dans leur sillage un parfum de bonheur et d’espoir.

Mon avis sur la version audio :

L’interprétation d’Helena Coppejans est tout-à-fait remarquable. Je trouve qu’elle a su retranscrire avec brio le ton du roman, donnant libre cours à l’émotion. Sa voix claire est vraiment agréable à écouter, et convient parfaitement aux différents personnages. Je recommande vivement la version audio, qui apporte une plus-value à cette belle histoire.

Et comme les mots peuvent sembler parfois bien fades, rien de mieux qu’écouter un extrait pour se faire un avis.

Date de lecture : 22-23 avril 2022


Infos et Quatrième de couverture

Le syndrome du spaghetti de Marie Vareille
Edition papier : Pocket Jeunesse – Parution : 08/10/2020 – 288 pages – ISBN : 9782266296267
Edition audio : Lizzie – Parution : 17/06/2021 – Durée : 6h36min – ISBN : 9791036616495 – Lu par Helena Coppejans

« Quand la vie prend un virage aussi terrible qu’inattendu, comment se réinventer et garder espoir dans l’avenir ?
Léa a 16 ans, un talent immense et un rêve à réaliser. Entraînée par son père, qui est à la fois son modèle, son meilleur ami et son confident, elle avance avec confiance vers cet avenir tout tracé.
À 17 ans, Anthony, obligé de faire face à l’absence de son père et aux gardes à vue de son frère, ne rêve plus depuis longtemps.
Ils se sont croisés une fois par hasard ; ils n’auraient jamais dû se revoir.
Pourtant, lorsque la vie de Léa s’écroule, Anthony est le seul à pouvoir l’aider à se relever.
Leurs destinées s’en trouvent à jamais bouleversées. »


Recommandation en rapport avec ce livre

Ainsi gèlent les bulles de savon de Marie Vareille (Lire la chronique)
Un roman émouvant qui aborde des sujets essentiels avec une sincérité libératrice. Un roman à lire et à offrir.

J'ai lu/aimé cet article

En savoir plus sur Le murmure des âmes livres

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Cet article a 15 commentaires

  1. Mathilde

    J’ai lu ce roman en juin dernier et j’avais eu un gros coup de cœur. Il m’a beaucoup touchée (et fait pleurer). Donc merci pour ta jolie chronique qui m’a permis de replonger dans l’histoire l’espace de quelques minutes !

    1. Caroline

      Je l’ai adoré aussi ! C’est également une lecture que je conseille souvent, émouvante mais lumineuse.

  2. Une autrice que j’ai très envie de lire. Et ce roman en particulier me tente, je vois toujours de très bons retours dessus.

    1. Caroline

      Je l’ai découverte l’an dernier avec « Ainsi gèlent les bulles de savon », une histoire qui m’avait beaucoup plu. Mais si tu aimes aussi lire des romans jeunes adultes, j’espère que tu te laisseras tenter par celui-ci.

    1. Caroline

      Peut-être que l’un d’entre eux te donnera envie d’essayer. 😊

  3. Lily

    Qu’est-ce que j’ai pleuré en lisant ce livre 😭

    1. Caroline

      C’est vrai qu’il est émouvant, et l’interprétation audio d’Helena Coppejans est vraiment juste. Je l’ai vraiment trouvé très beau.

  4. Je le connais de réputation, mais je ne savais pas qu’il y avait une version audio que tu m’a donné envie de découvrir. La personnalité de Léa a l’air de celles que j’apprécie et j’aime beaucoup les textes tout en sensibilité comme semble l’être celui-ci.

    1. Caroline

      Il a rejoint ma PAL audio en juillet dernier et tu vois, j’ai mis beaucoup de temps à le sortir. J’avais justement l’appréhension de le commencer car il y avait de très très bons retours. Eh bien franchement, je trouve qu’il mérite amplement toutes ces bonnes critiques. Marie Vareille a une écriture très délicate et sensible, qui colle à merveille aux sujets.

      1. Je n’ai lu qu’un roman de l’autrice mais j’ai aussi trouvé sa plume sensible 🙂

    2. Caroline

      Et pour l’anecdote Audrey, je l’ai écouté en vitesse 1,5. C’est fou, depuis que j’ai découvert ça, je me rend compte que c’est vraiment ce rythme là qui me correspond le mieux.

      1. J’écoute certains livres en 1.25, je n’ai jamais osé tester la vitesse supérieure mais je tenterai 🙂

  5. Steven

    J’ai ce roman dans le viseur depuis sa sortie et on merveilleux avis me donne envie de vite me le procurer même si je suis pas dans une période contemporaine.

    1. Caroline

      J’espère que tu auras l’occasion de le lire. J’ai été vraiment surprise d’être aussi ravie par ma lecture. Pour ma part, ce roman jeunesse est presque un coup de coeur.

Laisser un commentaire (Markdown)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.