Chronique – Peindre la pluie en couleurs d’Aurélie Tramier

Peindre la pluie en couleurs d’Aurélie Tramier

Contemporain

Date de lecture : 17 mai 2024

Lecture audio → Roman lu par Sophie Frison et Quentin Minon – Roman lu dans le cadre du Prix Audiolib 2024.

Ce roman était mon avant dernière écoute pour le Prix Audiolib, et s’il ne révolutionne pas le genre, j’ai tout de même passé un agréable moment de lecture, accentué par l’excellente qualité de la version audio, qui est superbement interprétée. Un point m’a toutefois un peu gênée, car répété plusieurs fois au cours de l’histoire, le fait que Morgane donne du chocolat à son chien, alors qu’en réalité c’est très néfaste pour eux. Mais cela n’enlève rien à cette belle histoire de résilience. D’ailleurs, je vous conseille vivement la chronique d’Audrey, qui a eu un coup de cœur pour ce roman et qui vous en parle à merveille.

« Je ne me laisserai plus jamais voler ma vie. Il est grand temps de rafistoler mes rêves. Fuir. Revenir, peut-être. Devenir vétérinaire. Élever des chiens. Ce n’est pas parce qu’il pleut qu’on ne peut pas croire au soleil… »

Suite au décès de sa sœur Émilie et de son mari, Morgane recueille son neveu Eliott, 10 ans, et sa nièce Léa, 6 ans. Une situation qui va bouleverser son existence, elle qui à 35 ans vit seule avec son chien Snoopy.

Peindre la pluie en couleurs est un roman choral dans lequel nous allons alterner entre les points de vue d’Eliott et de Morgane. Dès le prologue, nous découvrons le personnage de Morgane, qui semble vivre un moment difficile. J’ai immédiatement ressenti de l’empathie pour elle, et j’ai su que cette lecture ne serait pas forcément un long fleuve tranquille. La suite m’a donné raison, puisque dix-sept ans plus tard, le décès de sa sœur et de son beau-frère la touche de plein fouet, et nous avec elle. L’ascension vers la résilience ne se fera pas sans escales et il va bien falloir exorciser les traumas, la peine et la douleur pour enfin espérer revoir le soleil après la pluie.

J’ai trouvé les protagonistes attachants, et ce sont probablement eux que je retiendrais le plus dans cette histoire. Un peu froide au premier abord, Morgane est bousculée dans ses habitudes par ces gosses qui sèment bazar et bruit, alors qu’elle apprécie par dessus-tout l’ordre et le calme. Au grand désespoir de sa mère, qui ne comprend pas sa fille et la rabaisse toute la sainte journée. Un personnage un peu détestable, la mère, de même que le père, qui paraît un peu lâche. Mais qu’est-ce qui a bien pu déchirer cette famille, dont seule Émilie semblait relier les membres entre eux ? Quel secret s’est infiltré en son sein comme un poison dans les veines ?

« Tant qu’il y a des cris, il y a de la vie. Le chagrin muet est le seul qui fasse mal. »

Les enfants, quant à eux, sont extraordinaires et touchants. Eliott est un garçon fantastique et un frère formidable. Sans surprise, lui qui a connu le bonheur, l’enfance heureuse des enfants choyés, surmonte difficilement le deuil de ses parents. Pas forcément en apparence, non, il faut observer plus précisément pour voir les signes qui ne trompent pas. Léa, elle, possède une ressource incroyable, la capacité d’aller de l’avant, de continuer à s’extasier de tout, de mettre de la bonne humeur partout. Sauf la nuit, dans son lit, où l’angoisse et la tristesse oppressent son cœur d’enfant.

« Parfois, je me demande si Viviane n’est pas une bonne fée qui veille sur ma route. Certaines de ses phrases trouvent en moi une curieuse résonance. »

Sans oublier les personnages secondaires, sans lesquels l’intrigue perdrait de son intérêt, du chien Snoopy, en passant par la fée Viviane, le croque-mort un peu déjanté ou le charmant vétérinaire.

Peindre la pluie en couleurs est une belle histoire, portée par des protagonistes attachants. Une histoire de résilience, du lent et douloureux retour à la vie. Cela étant, il m’a manqué un brin d’originalité et de profondeur pour qu’il me séduise tout à fait.

Mon avis sur la version audio :

Dans la version Audiolib, Sophie Frison et Quentin Minon donnent vie aux deux points de vue de ce roman choral. L’interprétation des comédiens m’a conquise, et j’ai trouvé qu’ils étaient bouleversants de justesse. Quentin Minon m’a particulièrement émue dans le rôle d’Eliott. Tout au long de mon écoute, je n’ai cessé de me dire que ce duo était excellent et c’est un signe qui ne trompe pas !

Voici quelques avis des jurées du Prix Audiolib pour Peindre la pluie en couleurs : Amandine, Anne, Angélique, Azilis, Callie, Claudia, Enna, Mylène

Et comme les mots peuvent sembler parfois bien fades, rien de mieux que d’écouter un extrait pour se faire un avis.

Infos & Quatrième de couverture

Peindre la pluie en couleurs d’Aurélie Tramier
Éditeur : Audiolib – Parution : 25/10/2023 – 7h21min – ISBN: 9791035413828 – Lu par Sophie Frison & Quentin Minon
📕En grand format chez Hachette, 2020
📗En poche chez Le Livre de Poche, 2022

Morgane est une directrice de crèche solitaire et revêche qui ne supporte plus les enfants. À 35 ans, elle vit dans le rêve de racheter une pension pour chiens. Tout vole en éclats lorsque sa sœur meurt dans un accident de voiture, lui laissant ses deux enfants en héritage. L’arrivée d’Eliott, 10 ans, et de Léa, 6 ans, bouscule son quotidien maniaque et fait ressurgir un passé douloureusement enfoui.

Les voix de Morgane et d’Eliott alternent dans ce roman pour nous tracer la reconstruction d’une femme blessée qui découvre la force de l’amour maternel.

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Cet article a 5 commentaires

  1. Merci pour le lien et ravie que les personnages aient su trouver le chemin de ton coeur 🙂

    1. Caroline

      Il faut dire que ta chronique est superbe et qu’on ressent tout le bien que tu as pensé de ce roman. Ça fait plaisir.

  2. Ludivine

    Le titre et la couverture sont plein de poésie, avec une belle touche d’optimisme. 🙂 Pourtant le début de cette histoire a l’air tellement touchante, tellement triste avec cette perte tragique. Mais j’aime l’idée que ce soit l’un des enfants qui nous raconte l’histoire en alternance avec Morgane. Et le panel de personnages secondaires est surprenant, je pense notamment au croque mort. Malgré son manque d’originalité, ce roman semble t’avoir offert un doux moment. Merci pour ce retour 🙂

    1. Caroline

      Une lecture peut-être un peu trop classique pour qu’elle me laisse un souvenir impérissable, néanmoins j’ai passé un moment agréable en compagnie de ces personnages.

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