Je ne rédige pas toujours de chroniques pour chaque livre lu, mais grâce à cette page, j’ai dans l’idée, malgré tout, de partager brièvement avec vous mes avis de lecture « à chaud ». Quelques lignes, parfois quelques mots, mais qui peuvent s’avérer suffisants pour vous donner ou non l’envie de découvrir un ouvrage. Ce ne sont pas des bilans lecture, et ils ne sont pas non plus destinés à remplacer mes chroniques, que par ailleurs j’adore écrire.
Sommaire
- S’adapter ou mourir d’Antoine Renand, 640 pages
- Les somnambules de Chuck Wendig, 32h02min
- Les meurtres zen, tome 1 : Des meurtres qui font du bien de Karsten Dusse, 400 pages
- Le parfum des poires anciennes d’Ewald Arenz, 320 pages
- Pour mourir le monde de Yan Lespoux, 409 pages
- Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo, 96 pages
- Un soir d’été de Philippe Besson, 208 pages
- Esther Parmentier, tome 1 : Cadavre haché, vampire fâché de Maëlle Desard, 384 pages
- Paris-Briançon de Philippe Besson, 202 pages
- Simon Magny, tome 2 : Les dévorés de Thibaut Solano, 368 pages
S’adapter ou mourir d’Antoine Renand
« Abandonnez tout espoir, vous qui entrez ici. » Dante Alighieri. Je dois reconnaître que mon début de lecture a été particulièrement éprouvant et difficile, et cette célèbre phrase de Dante s’est rapidement imposée dans mon esprit. S’adapter ou mourir est un thriller sombre, assez réaliste, perturbant, qui interroge. L’auteur nous expose deux histoires, en parallèle l’une de l’autre, celle d’Ambre, une jeune fille en fugue, et celle d’Arthur, un quarantenaire, modérateur sur Lifebook. Deux vies confrontées à l’horreur du monde. Un livre prenant qui nécessite d’être dans les bonnes conditions pour le découvrir. Il faut prendre du recul, sous peine de manquer d’air. Une lecture que j’ai beaucoup aimée, à laquelle je pense souvent, et qui me donne envie de me plonger dans L’empathie.
Les somnambules de Chuck Wendig
Après avoir abandonné ce roman une première fois l’an dernier, j’ai décidé de le reprendre suite à une chronique vraiment très chouette. Bien m’en a pris, car j’ai adoré ma lecture, ou plutôt mon écoute, je le souligne car le narrateur est FANTASTIQUE ! À lui seul, il est la preuve que même pour un roman choral, il n’est pas nécessaire d’avoir plusieurs narrateurs. Un seul, très bon, suffit ! J’ai retrouvé dans ce roman quelques points communs avec Swan Song (ma saga coup de cœur de 2023), ce qui n’a pas été pour me déplaire. Un roman conséquent, la version papier compte presque 1200 pages, qui m’a procuré beaucoup d’émotions. J’ai adoré les protagonistes, la trame narrative, l’histoire, bref, c’est un roman passionnant que je conseille à tous les amateurs de romans SF. Et je le conseille dans sa version audio, si possible, qui est vraiment très immersive et qualitative.
Les meurtres zen, tome 1 : Des meurtres qui font du bien de Karsten Dusse
Voici un roman type cosy mystery que j’ai trouvé truculent à souhait ! J’ai souvent souri, et même ri au cours de ma lecture. Chaque fois qu’une situation menace de le dépasser, Björn inspire un bon coup et applique l’un des préceptes du Docteur Breitner. Une méthode imparable, qui va arranger confortablement sa vie ! J’ai souvent pensé au personnage de Jimmy McGill dans la série Netflix Better Call Saul. J’ai particulièrement adhéré à l’humour et la plume de l’auteur. Ce livre est un condensé d’ironie, qui met l’accent sur l’hypocrisie et les nombreux travers de notre société. À lire si vous avez envie de vous changer les idées avec un roman court, drôle et à l’intrigue rocambolesque.
Le parfum des poires anciennes d’Ewald Arenz
Le parfum des poires anciennes est un roman un peu feel good, un peu dramatique, et résolument bien écrit et optimiste. Sally, 17 ans, est en fuite. Alors qu’elle marche sans but, elle va tomber sur Liss, une agricultrice qui tente désespérément de sortir son tracteur d’une ornière. Sally accepte de lui donner un coup de main, en contrepartie de quoi Liss lui offre l’hospitalité pour la nuit. Une lecture agréable, où la nature et le temps sauront apaiser les colères et les âmes. Un roman qui me rappelle ce que peut proposer Agnès Ledig dans le même registre.
Pour mourir le monde de Yan Lespoux
Ce roman avait tout pour me plaire. J’avais encore en tête le fabuleux Guyanes de Jean-Paul Delfino (oui, encore lui, je sais, je vous en parle tout le temps ❤️), et avec Pour mourir le monde, j’espérais retrouver les mêmes sensations qui m’avaient transportée lors de cette lecture. Malheureusement, mon ressenti est plutôt mitigé. Je n’ai pas réussi à m’attacher aux protagonistes, si ce n’est à Marie, et pour tout dire, je les ai même longtemps confondus. Pas assez concentrée ? Possible. Trop empreinte de Guyanes ? Possible aussi. Pourtant, j’adore ce genre de romans censés me dépayser et m’emporter dans un autre temps, avec des personnages aussi différents que hauts en couleur. Je compte lire un autre roman de l’auteur, j’ai notamment Presqu’îles dans ma liste d’envies, car très honnêtement, ils correspondent à tout ce que j’aime dans le genre.
Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo
Je ne chroniquerai pas ce livre, c’est un exercice bien trop difficile, et d’autres l’ont déjà fait admirablement. Je voudrais simplement vous dire que ce plaidoyer est pour moi une lecture indispensable. Ce n’est pas un livre qu’il est possible d’entrecouper, non, il doit se lire d’une traite, pour rester en cohésion totale avec le narrateur, un condamné à mort dont nous suivons la dernière journée.
« Inondé d’air et de soleil, il me fut impossible de penser à autre chose qu’à la liberté ; l’espérance vint rayonner en moi comme le jour autour de moi ; et, confiant, j’attendis ma sentence comme on attend la délivrance et la vie. »
Autant vous dire que vous ne saurez jamais pourquoi il est emprisonné, prêt à être guillotiné. Non, ce n’est pas le sujet ! Le sujet, c’est la peine de mort. Les pensées, les sentiments d’un homme qui vit ses derniers instants en toute connaissance de cause. C’est la peur qui l’étreint, les questionnements qui l’assaillent, l’espoir qui se refuse à mourir, l’amour pour son enfant qui va continuer sans lui dans ce vaste monde. C’est les souvenirs brûlants de la liberté, du soleil sur la peau, du chant des oiseaux.
« Quoi ! le soleil, le printemps, les champs pleins de fleurs, les oiseaux qui s’éveillent le matin, les nuages, les arbres, la nature, la liberté, la vie, tout cela n’est plus à moi ? »
Ce roman, très court, est bouleversant de justesse, dévastateur, et tellement d’actualité sur certains points que cela en est troublant. La plume de Victor Hugo, vibrante, m’a subjuguée par son étonnante modernité. À lire et à partager !
Un soir d’été de Philippe Besson
C’était ma première rencontre avec la plume de Philippe Besson, et elle a été couronnée de succès. Un soir d’été raconte la fin de l’adolescence. D’emblée, et aussi parce que la quatrième l’évoque, on sait qu’un drame va se produire. L’histoire se situe dans les années 80, et on assiste aux derniers jours d’insouciance d’un groupe d’adolescents d’environ 18 ans, qui vont, par la force du destin, basculer dans l’âge adulte. Philippe Besson décrit avec une simplicité émouvante ces jours d’été entre amis, où vivre consiste à simplement se laisser vivre, protégé par un temps qui nous enveloppe de ses ailes rassurantes. Jusqu’au jour où le drame survient, laissant place au désarroi, à la terrible chute vers un monde auquel on n’était pas encore tout à fait préparé. C’est un récit qui convoque souvenirs personnels et émotions intenses. J’ai adoré ! Lire la chronique.
Esther Parmentier, tome 1 : Cadavre haché, vampire fâché de Maëlle Desard
J’ai découvert ce livre grâce à la chronique de Ludivine, et j’ai passé un excellent moment ! Il s’agit d’une saga cosy pour le moins originale, puisqu’elle se déroule dans un univers fantastique. J’ai franchement ri au cours de cette lecture, pas simplement souri, non, vraiment ri, et cela ne m’était pas arrivé depuis longtemps. D’emblée, je me suis prise d’affection pour notre protagoniste un peu farfelue, sorcière médiocre qui s’ignore, mais enquêtrice redoutable et fine observatrice. Contrairement à ce que laisse penser le ton du roman, l’enquête est plutôt sombre, ce qui donne un mélange assez captivant. Si vous aimez les cozy mysteries, l’humour et les créatures fantastiques, je vous conseille vivement de découvrir Esther Parmentier et sa bande.
Paris-Briançon de Philippe Besson
Sur les conseils de ma médiathécaire, à qui j’ai dit que j’avais beaucoup aimé Un soir d’été, j’ai emprunté Paris-Briançon. Là encore, ce fût une très belle surprise ! Je dirais même qu’il m’a encore davantage plu. J’ai aimé la délicatesse avec laquelle l’auteur nous immisce, durant une douzaine d’heures, dans l’intimité des passagers de ce train de nuit, qui ne se connaissent pas encore mais qui vont peu à peu échanger jusqu’aux plus intimes confidences. Ici aussi, on retrouve cette étrange épée de Damoclès au-dessus de nos protagonistes, on ressent la tension d’une tragédie à venir, renforcée par cet espace en huis clos, tout à la fois réconfortant et oppressant. Philippe Besson n’a pas son pareil pour convoquer l’émotion, toujours avec une simplicité désarmante et une sincérité touchante. À découvrir !
Simon Magny, tome 2 : Les dévorés de Thibaut Solano
Les dévorés est un polar doté d’une ambiance très particulière, grise et mystérieuse. Sans compter que l’intrigue se déroule dans un contexte social sous tension, en pleine révolte des gilets jaunes. Plusieurs sujets sont ainsi évoqués, et l’enquête menée par notre ami journaliste et ses collègues s’avère aussi complexe que glauque. Par ailleurs, légendes et folklore de la région viennent s’immiscer dans les esprits, ce qui renforce le sentiment de tension. J’aurais aimé que l’auteur joue davantage avec cet aspect imaginaire. Un bon polar !
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Je note Le parfum des poires anciennes. C’est le genre de roman qui me plaît pour l’été. Un soir d’été de Philippe Besson pourrait m’intéresser aussi pour la saison.
Le dernier jour d’un condamné doit encore être dans ma bibliothèque… Je l’avais lu pour l’école, mais tu me donnes envie de le relire.
Et puis, dans un tout autre genre, Ludivine m’a aussi donné envie de commencer la saga Esther Parmentier 🙂
Un bilan de lecture bien rempli et varié !
Les meurtres zen est dans ma PAL et ton avis me rassure totalement : je vais me régaler avec ce roman de caractère.
Quant au Dernier jour d’un condamné, je te rejoins complètement… Je l’ai lu plusieurs fois sous différentes formes et à chaque fois, sa puissance me frappe de plein fouet.
J’espère que ton mois de février se passe bien 🙂
J’ai écouté l’extrait audio du Dernier jour d’un condamné et j’adore la voix du narrateur Bernard Métraux (C’est lui qui lit la saga Le trône de fer). Si je le relis un jour, ça sera en audio.
L’écouter doit donner encore plus de force au propos !
Le dernier jour d’un condamné me tente énormément. Il a l’air extrêmement touchant mais aussi humain et dramatique. C’est un beau bilan.
C’est un livre court, mais poignant et j’ai envie de dire « essentiel ».
Tu le sais déjà mais je le redis, je suis vraiment contente que tu es autant apprécié le premier tome d’Esther Parmentier et j’espère que le second te plaira aussi, même si j’ai peu de doutes à ce sujet. 😉
S’adapter ou mourir est dans ma pile à lire depuis quelques temps et tu confirmes mon impression, vaut mieux être préparée à cette lecture qui semble vraiment sombre. Mais qui a l’air efficace aussi, vu ton avis. Il va falloir que j’ose me lancer. 😁
Sûre que le second tome de cette sorcière fantasque me plaira ! 😊 Quant à « S’adapter ou mourir », wahou, il a vraiment fallu que je sois dans le bon « mood ». C’est quand même assez dur, surtout au début.
Donc, je vais attendre encore un peu pour me lancer, c’est plus prudent. Son tour viendra plus tard, merci pour l’avertissement 😇
Les somnambules 32 heures d’écoute … la vache !! Ça doit être le plus long en stock non ?
😁Franchement, non, je crois que le plus long c’est l’intégrale des Misérables, 56 h et 52 min. D’ailleurs, je compte l’attaquer mais je vais le faire en parallèle de mes autres lectures, même si ça doit me prendre deux mois. 😂
Ah oui ! J’avais regardé ça !
Tu sais qu’on trouve de plus en plus difficilement le texte complet des misérables ? ( sauf en Folio écrit minuscule)
On trouve l’intégrale mais en version numérique. Effectivement, si on veut le livre dans sa bibliothèque, il faut se rabattre sur les nouvelles éditions. Après, mieux vaut peut-être plusieurs tomes lisibles qu’un gros format écrit tout petit.
Je suis intriguée depuis un moment par les Somnanbules mais le nombre de pages me rebute un peu, par contre ton avis sur le livre audio est très convaincant, je me laisserai bien tenter…
C’est vrai que le nombre de pages peut rebuter, peut-être que ça n’aurait pas été le cas si le roman avait été séparé en deux ou trois tomes, ce qui aurait été largement faisable par rapport à la construction du roman. Mais franchement, je te conseille vraiment la version audio, qui est topissime. Pour ma part, je ne suis pas certaine que j’aurais eu le courage en version papier.
Je note cette version audio, merci Caroline!
Bravo Caroline, c’est sûr tu es LA spécialiste du livre audio ! J’admire la diversité de tes lectures et tes magnifiques présentations.
Oui, très diverses, je m’en rends compte en faisant mes retours. 😁
Bravo pour ces lectures passées des plus variées et hétéroclites !
En te souhaitant une belle fin de mois 😉
Merci Steven ! 😊