Je ne rédige pas toujours de chroniques pour chaque livre lu, mais grâce à cette page, j’ai dans l’idée de partager brièvement avec vous mes avis de lecture « à chaud ». Quelques lignes, parfois quelques mots, qui peuvent s’avérer suffisants pour vous donner ou non l’envie de découvrir un ouvrage. Ces articles ne sont pas destinés à remplacer mes chroniques, que j’adore écrire.
Sommaire :
- Les chats de Shinjuku de Durian Sukegawa, 240 pages
- La folle histoire de Félix Arnaudin de Marc Large, 248 pages
- Les enquêtes de l’aliéniste, tome 1 : La chambre mortuaire de Jean-Luc Bizien, 300 pages
- Hannah Swensen, tome 6 : Meurtres et biscuits au sucre de Joanne Fluke, 608 pages
- Il faut qu’on parle de Kevin de Lionel Shriver, 19h40min 🎧
- La cloche de détresse de Sylvia Plath, 8h24min 🎧
- Body Language, tome 2 : Celle qui parle aux morts de A.K. Turner, 329 pages
- Les thés meurtriers d’Oxford, tome 4 : Point de glas sage de H.Y. Hannah, 320 pages
- 669 Peony Street de Mélanie Launay, 237 pages
- Dernier arrêt avant l’automne de René Frégni, 176 pages
- Alan Lambin, tome 4 : Les couloirs démoniaques de Jean-Marc Dhainaut, 246 pages
- Le rêve du jaguar de Miguel Bonnefoy, 304 pages
- Souviens-toi des abeilles de Zineb Mekouar, 176 pages
- L’été où Élodie de Kate Riordan, 432 pages
Les chats de Shinjuku de Durian Sukegawa
Les chats de Shinjuku nous emmène à Tokyo, à la rencontre de Yama, un jeune scénariste déprimé par sa vie, malmené par son patron, et dont le seul réconfort est d’écumer les bars du coin pour noyer son malheur. Un soir, ses pas le mènent au Kalinka, un bar décrépi du quartier de Shinjuku.
Au fil des jours, Yama apprend à connaître les différents clients du bar, toujours les mêmes, et commence à tisser une relation particulière avec la jeune Yumi. L’écriture et la poésie occupent une belle place dans ce roman. Il y a des passages que j’ai trouvé d’une grande beauté, où ces deux âmes semblent évoluer dans une autre réalité.
Les chats de Shinjuku est une histoire qui m’a touchée, même si je n’ai pas ressenti autant d’émotions que dans Les délices de Tokyo, autre roman de l’auteur, qui m’avait bouleversée. À découvrir si vous aimez les romans un peu contemplatifs et mélancoliques, et peut-être aussi un peu les chats ! Chronique à paraître prochainement.
La folle histoire de Félix Arnaudin de Marc Large
Coup de coeur ❤️
Fils de petits propriétaires terriens, originaire du village de Labouheyre, Félix Arnaudin porte la lande dans son coeur. Il aime en parcourir les grandes étendues désertiques, communier des jours durant avec les bergers, s’émerveiller de l’immense horizon qui s’offre à lui. Jusqu’au jour où, sur décret de Napoléon III en 1857, les pins commencent à grignoter le territoire, remodelant peu à peu le paysage, amorçant l’inexorable fin du mode de vie traditionnel agro-pastoral.
Témoin de cette époque charnière, conscient de la lente disparition d’un monde, Arnaudin entreprend d’immortaliser ce pays si cher à son cœur, avant qu’il ne soit entièrement dévoré par cette « épaisse couverture végétale ».
Pendant plus de cinquante ans, il arpentera la Grande-Lande à vélo, collectant avec une détermination sans failles chants, contes, proverbes et traditions, immortalisant par l’image des scènes de la vie quotidienne, des paysages et des visages.
J’ai été captivée par la vie de ce « rêveur indomptable ». J’ai été touchée par sa sensibilité, par sa mélancolie prégnante, par son amour éternel pour Marie, une femme d’une autre condition que la sienne. Un homme souvent incompris par ses proches et moqué par ses contemporains, qui le surnommaient « Lou pèc » (Le fou).
Avec La folle histoire de Félix Arnaudin, Marc Large nous plonge dans une biographie passionnante, empreinte d’un beau souffle romanesque, hommage vibrant à un homme admirable. Lire la chronique.
Les enquêtes de l’aliéniste, tome 1 : La chambre mortuaire de Jean-Luc Bizien
Les enquêtes de l’aliéniste nous plongent dans le Paris occulte de la fin du XIXe siècle. Sarah Englewood, jeune Anglaise fraîchement arrivée à Paris, vient d’être engagée comme gouvernante chez Simon Bloomberg, un aliéniste qui officie à domicile. Mais rapidement, le comportement du psychiatre et l’environnement étrange dans lequel il évolue commence à inquiéter la jeune femme. D’autant plus quand la police se tourne vers lui suite à une série de morts suspectes qui ont eu lieu dans la capitale.
S’il y a bien une chose que j’ai aimé dans ce roman, c’est son atmosphère. Un Paris sombre et plein de mystères, où il ne fait pas bon se retrouver seul dans les rues, la nuit. De même, la demeure de Bloomsberg est particulièrement énigmatique, avec son aspect pyramidal, imaginé par son épouse, passionnée d’Egypte antique. Une demeure gardée en son centre par deux dangereux gorilles, au sens propre du terme, enfermés dans une cage qui leur sert de jungle.
La chambre mortuaire est un roman qui m’a séduite par son atmosphère mystérieuse et ses protagonistes attachants. Une série policière historique que je ne manquerai pas de poursuivre et j’ai d’ailleurs hâte de découvrir le deuxième tome. Lire a chronique.
Hannah Swensen, tome 6 : Meurtres et biscuits au sucre de Joanne Fluke
Le sixième tome de la série Hannah Swensen nous propose deux histoires hivernales pour le prix d’une, « Meurtres et biscuits au sucre » et « Meurtres et cobbler aux pêches ».
Dans « Meurtres et biscuits au sucre », la magnifique Brandi est retrouvée morte, un couteau en argent planté dans le corps. Cette petite enquête se présente sous la forme d’un huis clos, puisque la majeure partie du récit se déroule dans une salle fermée. La violente tempête de neige qui assaille la région empêche quiconque d’entrer ou de sortir, et on se retrouve à chercher le coupable parmi les personnes présentes. Une intrigue sympathique dont la résolution m’a plutôt surprise, je ne m’attendais pas à cette tournure.
Dans « Meurtres et cobbler aux pêches », c’est Shawna Lee qui est retrouvée assassinée, et tous les soupçons se portent sur notre pauvre Hannah. Avec cette intrigue, Joanne Fluke a tapé fort ! Se débarrasser d’une encombrante rivale en la faisant assassiner, c’est un peu mesquin, mais c’est le pouvoir ultime des auteurs et autrices. Sans compter qu’elle nous réserve d’autres petites surprises !
Avec Meurtres et biscuits au sucre, j’ai une nouvelle fois passé un bon moment de lecture en compagnie d’Hannah et de son entourage. Les personnalités qui entourent la pâtissière gagnent enfin en profondeur, ce qui rend la série plus chaleureuse.
Il faut qu’on parle de Kevin de Lionel Shriver
Kevin, c’est ce jeune américain de seize ans qui a tué neuf personnes de son lycée. Une histoire que nous découvrons à travers Eva Katchadourian, sa mère, et des lettres qu’elle écrit à son mari. Une correspondance à sens unique qu’elle entreprend pour remonter le temps et décortiquer sa vie, jusqu’à ce JEUDI-là, dans l’espoir de trouver une réponse à sa question : “Est-ce de ma faute ?”.
Il faut qu’on parle de Kevin, avec son écriture acerbe et son propos dérangeant, est sûrement le genre de roman qu’on aime ou qu’on déteste. C’est un roman pesant, brutal, absolument dramatique et pourtant, je n’ai pas pu me départir de cette histoire. Je n’ai pas pu arrêter ma lecture, je voulais comprendre, mais force est de constater qu’il n’y a peut-être rien à comprendre, ce qui est encore plus difficile à accepter. Peut-être juste un salut à trouver, une absolution salvatrice pour Eva, tandis que nous, lecteurs, nous héritons de son fardeau et des questionnements que son récit aura soulevés, sur notre société notamment. Lire la chronique.
La cloche de détresse de Sylvia Plath
La cloche de détresse raconte l’histoire d’Esther, une jeune fille de dix-neuf ans, dans l’Amérique des années 1950. C’est une étudiante extrêmement brillante, passionnée d’écriture, poétesse aussi. Nous la découvrons dans l’effervescence de son jeune âge, sa vie à New-York, partagée entre son job d’été dans un grand magazine et les soirées avec ses amies.
Mais au fil des pages, le ton change, les angoisses naissent au creux de son ventre et la dépression finit par la submerger. Prisonnière de sa cloche de verre, elle pose un regard tristement cynique sur le monde dans lequel elle vit. J’ai été énormément touchée par sa désespérance, où la mort lui semble la seule issue possible.
La cloche de détresse est un roman d’une grande intensité. J’ai été bouleversée par la puissance des mots, par la justesse des ressentis, par l’écriture superbe de Sylvia Plath.
Sylvia Plath (Esther ?) a mis fin à ses jours un mois après la parution de ce livre.
Body Language, tome 2 : Celle qui parle aux morts de A.K. Turner
J’avais sérieusement accroché au personnage de Cassie Raven, alors j’ai été ravie de la retrouver dans ce deuxième tome, qui, je l’espère, ne sera pas le dernier.
Celle qui parle aux morts nous plonge au coeur d’une enquête dans le milieu de la musique folk rock des années 90. Nous allons en apprendre davantage sur l’histoire personnelle de Cassie, son enfance, ses parents.
C’est un vrai plaisir de la suivre dans ses recherches, mais aussi à la morgue de Camden où elle travaille. J’aime la façon dont elle s’occupe de ses “patients”. C’est une protagoniste qui sort un peu des sentiers battus, très humaine, et j’aime beaucoup sa personnalité.
Les personnages qui évoluent autour d’elle apportent un peu de sel, parmi lesquels sa grand-mère Weronika, son ami Kieran, la lieutenante de police Phyllida Flyte, ou encore Archie, le charmant légiste.
Une enquête passionnante, émouvante aussi, avec laquelle j’ai passé un très bon moment de lecture. Je suis d’ailleurs assez étonnée de ne pas entendre parler un peu plus de cette série, qui vaut grandement le détour.
Les thés meurtriers d’Oxford, tome 04 : Point de glas sage de H.Y. Hannah
Gemma et sa mère participent avec Muesli à l’exposition féline annuelle du village de Meadford. Mais la fête tourne court lorsque Lady Claire, une femme assez détestable, trouve soudainement la mort. Prise d’un doute, Gemma finit par enquêter malgré elle, poussée par sa mère et les vieilles chouettes. Il faut dire que Lady Claire, avec sa gentillesse incomparable, avait quelques ennemis qui auraient pu vouloir sa mort.
J’ai passé un bon moment avec ce quatrième tome, même si j’ai trouvé le suspense un peu moins prononcé que dans le précédent. Cela étant, si j’avais une vague idée du coupable, je n’avais aucune idée du comment avant la toute fin et c’était plutôt bien trouvé.
669 Peony Street de Mélanie Launay
J’ai immédiatement accroché à l’ambiance de ce roman et je crois que c’est ce qui me reste le plus en tête après avoir terminé ma lecture. J’ai aimé croiser tous ces personnages singuliers, les sympathiques comme les plus affreux. Tous sont à bord d’un train en partance pour la même destination, 669 Peony Street. Qui sont-ils ? Qu’est-ce qui les lie entre eux ?
Une intrigue qui nous fait voyager entre passé et présent, un mystérieux carnet qui ne devrait pas être égaré, une ambiance digne d’un conte (pas de fées) et la petite ville de Sleepy Hawthorn. Une histoire pleine d’étrangeté(s), qui prend peu à peu sens au fil des chapitres et des chemins qui se croisent. L’autrice sème quelques indices, des répliques pertinentes qui m’ont mis la puce à l’oreille, et je me suis prise au jeu.
L’époque victorienne, la couverture, le côté fantastique et so british, sont autant d’éléments qui me donnaient furieusement envie de découvrir ce roman. J’ai passé un bon moment de lecture, et j’ai même été déçue de devoir le lire en deux jours par manque de temps.
Dernier arrêt avant l’automne de René Frégni
Les mots de ce livre ont pris vie devant mes yeux, j’étais dans les recoins de ce monastère avec Solex, j’étais dans le village de Riez, j’étais près de la cheminée (voire dedans, parce que les vieilles pierres ça réchauffe pas des masses), pour tenter de trouver un peu de chaleur. J’étais… ailleurs. Là où le silence est roi, et où la vie prend tout son sens.
Et puis, il y a eu cette jambe, trouvée par hasard dans le domaine. A qui appartient-elle ? Certes, cet évènement est venu quelque peu briser ma quiétude, me sortir de ma torpeur, mais quel bonheur ! Un mystère qui m’a accaparée jusqu’à la fin. Une belle découverte !
Alan Lambin, tome 4 : Les couloirs démoniaques de Jean-Marc Dhainaut
Cette enquête va se dérouler dans une maison de retraite abandonnée depuis dix ans, après qu’une vague de suicides étranges ait touché les pensionnaires. Il se trouve que cet endroit était lui-même construit sur le lieu d’un ancien hôpital, détruit lors du coup de grisou qui a eu lieu après Noël 1974.
J’ai été ravie de retrouver Alan, Mina et Paul. Cela étant, nos trois amis ne seront pas seuls à vouloir enquêter; une autre équipe, aux intentions bien moins louables, a décidé de tourner une émission à sensation sur les lieux du drame.
Des visions cauchemardesques, des voix qui chuchotent, une atmosphère oppressante et un mystère caché entre les murs… Il est temps d’amener la lumière dans les ténèbres.
Une histoire encore une fois émouvante et effrayante, qui m’a fait passer un bon moment de lecture.
Le rêve du jaguar de Miguel Bonnefoy
Coup de coeur ❤️
A Maracaibo, au Venezuela, un nourrisson est abandonné sur le parvis d’une église, puis recueilli par une femme misérable du nom de Teresa la muette. Ce nourrisson, c’est Antonio, point de départ de cette passionnante histoire familiale.
Un roman qui s’étend sur plusieurs générations, où l’on tourne les pages sans même s’en rendre compte, captivés par toutes ces vies dignes d’un conte.
J’aime beaucoup les romans de Miguel Bonnefoy, qui ont l’art de me dépayser et de m’embarquer dans des histoires fascinantes. Le rêve du jaguar ce sont des personnages incroyablement attachants, des histoires d’amour (mille au moins), de révolution, de marins et de bandits, de rêves et de passion. Un roman magnifique, plein d’humanité et de poésie.
Souviens-toi des abeilles de Zineb Mekouar
Coup de coeur ❤️
Dès les premiers mots, l’histoire m’a emportée dans son sillage. Une histoire émouvante, où la réalité côtoie les traditions, où la nature est au cœur de tout. Une nature en déclin, la sécheresse qui condamne, le sol qui se crevasse, les sources de plus en plus rares et taries, les abeilles qui tentent de survivre et mes yeux embués de larmes devant ce texte si beau et si émouvant.
« Souviens-toi des abeilles. » J’ai été envoûtée par toute la beauté, la simplicité et la poésie qui se dégagent de ce roman magnifique. Un coup de coeur ! Lire la chronique.
L’été où Élodie de Kate Riordan
Sylvie, qui vit en Angleterre avec sa fille Emma, doit retourner à La Rêverie, la maison familiale située dans le Midi de la France. Une idée qui ne l’enchante guère, car cet endroit est autant synonyme de bons que de mauvais souvenirs, surtout depuis cet été il y a dix ans, où Élodie…
Nous découvrons l’histoire de cette famille, la rencontre avec son ex-mari Greg, la naissance de leur fille Élodie. Élodie, si belle et si différente. Emma, leur fille cadette de quatorze ans, ignore tout ou presque de sa sœur, trop jeune pour se la rappeler. Pourtant, elle sait qu’on lui cache une partie de la vérité.
Un roman construit en deux parties, où l’ambiance estivale de cet été 1993 fait écho à celle de l’été 1983. La tension règne sous la chaleur caniculaire, les incendies menacent, et notre cerveau doute jusqu’à la toute fin.
L’été où Élodie est un thriller psychologique plein de suspense, avec lequel j’ai passé un bon moment de lecture.
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Merci Caroline pour cette belle sélection et ton retour sur ces lectures. J’attendais de lire un avis sur le dernier Miguel Bonnefoy avant de me lancer 😉. Quant à « Celle qui parle aux morts », grâce à toi je viens de me souvenir qu’il est toujours inscrit quelque part avec la mention « à lire ».
J’aime vraiment beaucoup cette série policière avec Cassie Raven. Elle est chouette ! Quant au dernier Miguel Bonnefoy, je l’ai adoré. Il tient un peu du conte et il est passionnant !
Merci pour ces présentations d’autant que tu confirmes mon intérêt pour certains romans comme Les chats de Shinjuku dont je lirai avec plaisir ta chronique 🙂
Toi qui aimes les chats, tu devrais passer un bon moment.
Tu me donnes encore un peu plus envie de découvrir la saga Body Language, et son héroïne. Ça tombe bien, ils sont dans ma pile à lire. 😉
Oh Ludivine, je te la conseille vraiment, je pense que tu devrais accrocher, surtout à son héroïne.
Je suis bientôt à jour avec la série D.D. Warren, ce sera la série qui prendra le relais. Tu en dis tellement de bien, pour le premier tome comme pour celui-ci. Je te fais confiance et il y a de grandes chances oui, pour que cette héroïne me plaise 😉
Le Sylvia Plath est tragique, bouleversant, on reste sans voix après l’avoir lu. Une lecture marquante. 🙂
Oui, surtout que c’est dit avec une telle justesse que forcément, on sent que c’est du vécu.
La cloche de détresse est dans ma WL, j’avoue que c’est un classique qui me fait un peu peur à cause du côté dépressif…
Je ne connaissais pas les autres, ou juste de titre, je les découvre grâce à toi 😉
C’est sûr que c’est un livre un peu spécial, mais il vraiment très bien écrit et raconté.