Les égarés des catacombes de Jean-Luc Bizien
Polar historique
Les enquêtes de l’aliéniste, tome 3
Date de lecture : 20-22 fév. 2025
Comme vous le savez, j’apprécie beaucoup les polars historiques. Ayant beaucoup aimé les deux précédents tomes des enquêtes de l’aliéniste, je me suis ruée sur le dernier dès qu’il a pointé son nez sur NetGalley. Et, comme toujours, ce fût une très bonne lecture.
« Le personnel de maison parti, Monsieur et Madame s’affrontaient dans une bataille cruelle, menant des assauts sans merci.
Chaque soir, chacun vomissait des torrents de bile à l’encontre de l’autre. Les mots étaient porteurs de haine, les compliments se mouillaient d’acide, causant plus de ravages que des gifles. »
Les enquêtes de l’aliéniste se déroulent dans le Paris de la fin du XIXe siècle. Dans ce troisième tome, le docteur Simon Bloomberg se trouve confronté au démon de la violence. D’abord, il y a cet homme qui vient lui confier ses accès de brutalité envers son épouse et sollicite son aide pour le “guérir”. Puis, il y a cette jeune femme, victime de violence conjugale, qui terrorisée, se cloître chaque soir dans sa chambre en espérant survivre jusqu’au petit matin. « Quelle terrible malédiction avait peu à peu gangrené leurs relations ? » Pourtant, les discours de chacun sèment le trouble dans l’esprit du docteur, d’autant que tout le monde, autour de lui, paraît succomber à ses démons intérieurs.
Dans un prologue particulièrement accrocheur, l’auteur nous emmène dans l’obscurité profonde des catacombes parisiennes, tragique conclusion, semble-t-il, d’une histoire nimbée d’une mystérieuse folie ayant conduit aux plus terribles comportements.
« Les deux hommes ne s’étaient pas vus depuis un moment, et il tardait à Desnoyers de retrouver l’aliéniste, pour lequel il nourrissait une réelle affection.
Ils échangèrent quelques propos anodins, évoquant chacun leur métier, les difficultés rencontrées, le temps qui passait… »
Comme toujours, j’ai été ravie de retrouver l’ensemble des personnages qui gravitent autour de Bloomberg, et Ulysse particulièrement. Je me suis attachée à ce géant sympathique et touchant, qui fait preuve d’une incroyable loyauté envers ses amis. Par ailleurs, j’apprécie que les relations entre les protagonistes évoluent, deviennent plus profondes, comme celle de Bloomberg et Desnoyers. Il est toujours bon de pouvoir compter sur de vrais amis.
Contrairement aux autres tomes, qui mettent peut-être davantage l’accent sur les enquêtes qui occupent Mesnard et Desnoyers, la Cour des miracles et le personnage de Bloomberg sont au coeur de ce récit. On sent ce dernier pensif et préoccupé. Il s’interroge beaucoup, sur ces deux époux qui le consultent chacun dans l’ignorance de l’autre, sur la violence et la façon dont elle se manifeste, sur la possibilité d’une guérison, sur son métier et ses limites, mais aussi sur Sarah, sa gouvernante Anglaise, à qui il est visiblement très attaché. Autant de pensées que l’on découvre grâce aux confidences qu’il couche dans son journal intime, à destination d’Elzbiéta, son épouse disparue.
Pris dans le flot de ses réflexions ou peut-être de ses sentiments, l’aliéniste semble pourtant manquer de lucidité, là où sa gouvernante fait preuve d’une méfiance justifiée. Elle aussi va constater que la violence est souvent tapie dans l’ombre, et peut surgir à tout moment, même chez ceux où on ne l’attendait pas, faisant basculer toutes les certitudes.
« Le « méchant Ulysse ».
C’était ainsi que le géant avait baptisé sa part d’ombre. La personnalité violente tapie au fond de son crâne qui pouvait, à tout moment, prendre le contrôle de sa gigantesque carcasse pour la transformer en véritable machine de destruction… »
Exacerbées par la souffrance, certaines émotions sont parfois difficilement domptables. Mais difficile n’est pas impossible. Aussi, lorsque la dernière flamme vacille, invitant malgré elle les ténèbres, il reste toujours celle de l’espoir, qui mène à la lumière.
Comme chaque fois, j’aime me plonger dans les explications historiques fournies par l’auteur en fin d’ouvrage, ici sur les catacombes de Paris. Ce sont toujours des pages où j’apprends beaucoup et qui apportent un éclairage particulier sur l’époque à laquelle se déroule l’histoire.
Avec Les égarés des catacombes, Jean-Luc Bizien nous offre un troisième tome plus psychologique mais tout aussi excellent, et je n’ai qu’une envie, que l’auteur écrive une suite aux enquêtes de l’aliéniste.
Série Les enquêtes de l’aliéniste (nouv. éd. de l’Archipel) :
Infos & Quatrième de couverture

Les enquêtes de l’aliéniste, tome 3 : Les égarés des catacombes de Jean-Luc Bizien
Éditeur : L’Archipel – Parution : 13/03/2025 – 400 pages – ISBN: 9782809849578.
Simon Bloomberg, aliéniste, est approché par un couple qui s’accuse mutuellement de violences et de cruauté mentale. Leurs troublantes confessions le tourmentent et le plongent dans des abîmes de doute. À son tour, il est aspiré dans un maelström de sauvagerie qui l’entraînera au cœur des ténèbres…
Paris, hiver 1890. L’aliéniste Simon Bloomberg reçoit en consultation un homme au regard et au comportement inquiétants. Le patient confesse des accès de violence envers son épouse, tout en laissant entendre qu’elle est capable d’une cruauté insidieuse.
Quelques jours plus tard, une jeune femme se présente à son cabinet, ignorant que son mari s’y est déjà confié. Tremblante, elle révèle les sévices qu’elle endure et implore le silence. Chacun accuse l’autre et l’aliéniste devient le dépositaire de terribles aveux fragmentés par la peur et la passion.
Au fil des séances, les récits contradictoires tissent une toile inquiétante, au sein de laquelle amour et folie se confondent.
Bloomberg vacille ; des indices épars et des rêves oppressants le poussent à s’aventurer jusqu’en des lieux qu’il n’aurait jamais pensé explorer. Le voilà descendant dans les profondeurs des Catacombes de Paris, où la lumière ne pénètre plus.
L’aliéniste y découvrira que les fantômes du passé ne disparaissent jamais… mais survivra-t-il à ce voyage au cœur des ténèbres, ou s’y perdra-t-il, comme tant d’autres avant lui ?
Jusqu’où faut-il aller pour échapper à ses propres démons ?
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Je commence seulement à trouver mon compte dans le polar historique… j’ai repéré la série, et ça semble bien te plaire 😉
Elle fait partie de mes trois séries policières historiques préférées, avec Les enquêtes du commissaire aux morts étranges et Le bureau des affaires occultes. Mais j’adore aussi les titres uniques, comme Le loup des ardents, ou La constance de la louve. Et même, plus récent, Les enquêtes de Sigfried Sauer, qui se déroulent dans les années 1930 en Allemagne. Bref, j’adore le polar historique ! 😂
Je vois ça 🤣