La petite fille sous la neige de Javier Castillo
Policier
Date de lecture : 1-3 décembre 2023
« Dans cette neige, j’ai également vu Kiera, mais cette fois-ci, au sens figuré. Comme si la petite fille que je cherchais s’était changée en neige, pas celle qui se défait entre nos doigts chauds, mais celle qu’il est impossible d’attraper, avec des points noirs et blancs sautillant d’un côté à l’autre. Kiera Templeton est perdue dans cette neige et a besoin de vous. »
1998. Lors de la grande parade de Thanksgiving de New-York, la petite Kiera Templeton, trois ans, lâche la main de son père et disparaît au beau milieu de la foule. Une tragédie qui fera la une des journaux américains, estampillant leurs gros titres d’un accrocheur « Avez-vous vu Kiera Templeton ? » Mais les années passent et Kiera s’est réduite à un simple souvenir dans l’esprit de la population, si ce n’est pour Miren, une étudiante en journalisme bien décidée à mener ses propres recherches.
Imaginez une foule en rang serré qui défile en avant toute dans l’alégresse, et votre enfant de trois ans qui disparaît à ce moment précis. La panique qui vous étreint, les appels pour la chercher qui se transforment en cris angoissés et la peur indicible qui surgit quand vous réalisez alors que l’enfant chérie, le trésor de votre vie, a bel et bien disparu. Voilà sans doute ce qu’a ressenti Aaron, le père de Kiera, alors que son existence est à son point de bascule. D’autant qu’il doit l’annoncer à Grace, sa femme enceinte, avec la culpabilité de celui qui a failli.
Dans ce roman choral, Javier Castillo use d’une multiple temporalité, alternant essentiellement entre 1998, 2003 et 2010. Une construction efficace qui permet de suivre l’évolution de l’enquête dans ses grandes avancées et qui donne un bon rythme à l’intrigue. Nous savons rapidement de quoi il retourne, le « pourquoi » et surtout le « qui« , puisque nous avons accès au point de vue de trois protagonistes différents. Cela étant, j’aurais aimé que l’auteur se concentre à parts égales sur ces différents points de vue, car l’accent est davantage porté sur Miren, cette jeune journaliste tenace. Ainsi, j’ai parfois eu l‘impression que deux romans cohabitaient en un seul. Cela sert néanmoins le suspense et donne à ce thriller un côté étonnamment addictif.
Miren est une protagoniste intéressante, assurément le nerf de ce thriller, tant en ce qui concerne l’enquête que la vie personnelle. Son personnage est une porte ouverte à l’évocation de thématiques telles que le milieu du journalisme et des médias, ou encore les agressions envers les femmes. Son comportement m’a parfois paru ambigu, tantôt louable, tantôt égoïste, terriblement humain finalement. On ressent fortement la colère et la haine qui l’assaillent à certains moments. En revanche, je n’ai pas été convaincue par tous ses choix, notamment dans les derniers chapitres.
Javier Castillo nous plonge à merveille dans le décor et dans l’ambiance de son roman, notamment le jour de la disparition de Kiera. Plusieurs mois après la fin de ma lecture, j’ai toujours en tête les images convoquées dans mon esprit, les lieux et les scènes marquantes. Certains détails persistent.
La petite fille sous la neige est un bon thriller et une lecture divertissante, dont on retient la force de la construction narrative et cette question obsédante, « Avez-vous vu Kiera Templeton ? ».
Infos & Quatrième de couverture
La petite fille sous la neige de Javier Castillo
Éditeur : Albin Michel – Parution : 15/03/2023 – 384 pages – ISBN: 9782226478498 – Titre original : La chica de nieve
📕En audio chez Audiolib, 2023
📗En poche chez Le Livre de Poche, 2024
New York, 1998. Pendant la parade de Thanksgiving, Kiera Templeton, trois ans, disparaît. Après avoir fouillé toute la ville, on ne retrouve que quelques mèches de cheveux à côté des vêtements que portait la petite fille.
En 2003, le jour où Kiera aurait fêté ses huit ans, ses parents reçoivent un colis inattendu : une cassette VHS avec un enregistrement d’une minute où l’on voit leur fille jouer dans une pièce inconnue.
Attirée par l’affaire, Miren, une jeune étudiante en journalisme à l’université de Columbia, entreprend des recherches et trouve bientôt de nouveaux indices. Sa détermination à retrouver coûte que coûte l’enfant n’est pas un hasard car Miren porte aussi de lourds secrets….
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il me tente bien
Ça ne sera pas l’un de mes meilleurs thrillers, mais on passe un bon moment de lecture.
J’ai vu et apprécié la série Netflix, alors pourquoi pas tenter le roman…
Bon dimanche Caroline 🙂
Je disais justement à Sandrine ci-dessous que beaucoup de lecteurs du livre avaient apprécié la série. Du coup, j’imagine qu’on peut espérer l’inverse aussi. 😊
La série est déjà très bien, en général les livres sont mieux…je note !
J’ai eu envie de voir la série justement parce que beaucoup de lecteurs du livre n’ont pas été déçus. J’espère que dans le sens inverse ça sera aussi ton cas. 😊
Un très joli retour de ta part Caroline ! On sent que c’est une lecture qui t’as marqué. Je le note donc pour toutes ces raisons. Merci à toi ! 🙂
Oui c’est un thriller plutôt addictif et bien construit. Pas le meilleur que j’ai pu lire mais intéressant.
Alors je n’ai pas d’enfant, mais en te lisant, j’ai frissonner à l’idée de lâcher la main d’un petit être de trois ans au milieu d’une foule compacte. Quelle horreur, je ne peux même pas imaginer une situation aussi épouvantable ! Mais j’aime bien les romans qui bascule sur plusieurs périodes, dommage cependant pour le petit déséquilibre que tu évoques. Je ne sais pas si je lirais ce roman mais peut-être que je tenterais la série Netflix du coup. 🙂
Maintenant que j’ai lu le roman, j’ai bien envie aussi de tenter la série Netflix. Il parait qu’elle est plutôt chouette. La perte de Kiera dans la foule m’a donné des sueurs froides. Souvent, quand ma fille était petite, je rêvais que je la perdais dans un grand magasin et je me sentais tellement mal en me réveillant. Quant au déséquilibre, la plupart des lecteurs ne seront pas dérangés mais moi j’aurais aimé accentuer l’histoire sur un autre point de vue, que je ne peux pas dévoiler, et qui apporter un supplément psychologique à ce thriller.
Oh, tu devais avoir des nuits horribles avec des cauchemars pareil ! J’espère qu’ils se sont arrêtés depuis et que tu dors mieux 😉 Ma mère m’a raconté m’avoir perdu dans une grande enseigne quand j’étais petite, apparemment j’étais partie voir le manège dans la galerie commerciale sans rien dire. Je n’en ai aucun souvenir mais j’ai senti sa peur la fois où elle m’a raconté cette histoire. Pour le roman, le déséquilibre ne me dérangerait peut être pas c’est vrai, mais ma pile à lire déborde en ce moment alors la série, c’est une bonne alternative. Je serais curieuse de savoir ce que tu en penses si tu la vois, tu pourras comparer les deux formats en plus. 🙂
J’imagine ce qu’a dû ressentir ta grand-mère ! Quant à la série, je pense que je vais me lancer, car il paraît vraiment qu’elle est chouette.
Bon visionnage alors. 😉
Dommage ce manque d’équilibre entre les parties même si ce thriller semble prenant et efficace !
C’est le genre de thriller qui peut plaire au plus grand nombre, car il est addictif et bien construit.
Exactement ce que j’aime 🙂
Assez déçue par ce thriller, à la fois simpliste dans son intrigue et cruel dans son aspect psychologique. Curieusement ce n’est pas tant Miren qui m’a le plus touchée mais la mère de la petite Kiera.
Je te comprends Hedwige. Pour ma part, j’ai trouvé que c’était un bon thriller, ce qui signifie chez moi qu’il n’y a pas ce petit truc en plus qui me rend passionnée, ce qui se ressent d’ailleurs dans ma chronique. J’aurais aimé que l’auteur approfondisse davantage la partie avec Kiera et se tourne peut-être plus vers le thriller psychologique. J’ai néanmoins passé un moment agréable, car le roman est tout de même plaisant et addictif.