Dark Horse de Craig Johnson
Policier
LECTURE AUDIO – Roman lu par Laurent Charpentier.
Ce roman est la 5ème enquête de Walt Longmire.
Vous l’ignorez très certainement, car depuis bientôt un an que je tiens le blog je n’ai pas lu d’enquêtes de Longmire, mais je suis une grande fan de cette série littéraire américaine. J’ai découvert ce charismatique shérif du Wyoming il y a de cela cinq ans, et depuis, je lui voue une affection particulière. Pour tout dire, il se trouve dans le trio de tête de mes enquêteurs favoris, avec Jean-Baptiste Adamsberg de Fred Vargas et Kurt Wallander de Henning Mankell. Tout, j’aime tout dans les enquêtes de Longmire ! Aussi, la chronique qui va suivre a été rédigée avec une passion complètement démesurée. Je plaide coupable !
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La cellule de la prison du comté d’Absaroka accueille une nouvelle pensionnaire. Envoyée chez Longmire par Sandy Sandberg – le shérif du comté de Campbell – Mary Barsad est accusée d’avoir tué son mari de « Six balles dans la tête pendant son sommeil avec une carabine de chasse calibre .22. Et pour couronner le tout, elle a mis le feu à la baraque. » Le problème avec cette femme, c’est qu’elle semble totalement à côté de la plaque. Il n’en faut pas plus à notre shérif local pour douter de la culpabilité de ladite pensionnaire. Contre l’avis de ses collègues et particulièrement de son adjointe Vic, Longmire décide de mener une « enquête sous couverture » à Absalom. Voilà qui promet d’être passionnant !
Cette nouvelle enquête est davantage centrée sur le personnage de Walt qui, accompagné du Chien, se fait passer pour Eric Boss, un agent d’assurances venu du Montana, pour l’affaire de l’incendie chez les Barsad. Une démarche qui n’étonnera personne à Absalom, ou presque, étant donné que huit chevaux ont également péri dans les flammes. Ou plutôt sept, car l’une d’entre eux en particulier, une jument noire très cotée du nom de Black Diamond Wahoo Sue, a disparu une semaine auparavant. Au fil des investigations et des rencontres du shérif, on voit se profiler plus nettement le contexte de cette dramatique histoire. On comprend rapidement que Wade Barsad était un affreux personnage, bandit, coureur de jupons et qu’il avait à ses trousses des gens fort peu recommandables. Dès lors, une foule d’hypothèses se présentent à nous et on s’en remet volontiers à l’instinct policier de notre shérif préféré pour découvrir tous les tenants et aboutissants de cette mystérieuse intrigue.
La construction du roman joue sur l’alternance de deux temporalités, qui s’étendent sur une dizaine de jours. Une dizaine de jours qui entretiennent le suspense, et durant lesquels on va découvrir les raisons qui ont conduit Longmire à mettre en place son fameux stratagème. Contrairement aux précédents romans, les personnages récurrents de la série se retrouvent un peu au second plan. En effet, ces derniers sont surtout présents à Absaroka, et même là, je les ai trouvés légèrement en retrait. Une situation qui permet toutefois de mettre en lumière les personnages d’Absalom, qui ont une réelle valeur ajoutée pour l’intrigue. Un parti pris original qui apporte un peu de nouveauté à la série, offrant aux lecteurs un élément de surprise supplémentaire. Par ailleurs, j’ai beaucoup apprécié ces nouveaux visages qui, comme souvent chez Craig Johnson, sont admirablement dépeints et attachants. Cela dit, je n’ai pas été mécontente de retrouver, même fugacement, Henry Standing Bear. Après tout, que serait une enquête de Longmire sans la présence de la Nation Cheyenne !
Le décor d’Absalom, petite ville quasi abandonnée, convient parfaitement à l’intrigue. La plume de Craig Johnson est toujours aussi visuelle, et je vous assure que parfois, j’ai vu la botte de foin emportée par le vent, et j’ai entendu le silence. Comme toujours, j’ai beaucoup souri au cours de ma lecture. Bon soyons honnête, j’ai plutôt ri, parce que oui, je suis très bon public, et que cet humour-là, j’y suis très réceptive. J’adore l’ironie et le second degré, et surtout, j’imagine tellement bien la tête de Longmire dans certaines situations, que je pouffe toute seule dans mon coin.
« Le AR avait été BAR à une certaine époque, mais la mauvaise qualité de la menuiserie et le vent omniprésent avaient changé son nom, ou bien le B avait peut-être décidé d’aller faire la bringue ailleurs. »
Lire une enquête de Walt Longmire c’est se fondre dans le décor et dans l’ambiance un peu langoureuse du Wyoming. C’est accepter de vivre au rythme de ses habitants, qui ne sont pas des plus pressés. C’est rencontrer des personnalités remarquables. C’est prononcer « Ouaip » à la place de « Oui ». C’est savourer le moindre mot, la moindre parcelle d’humour que nous offre Craig Johnson. Mais surtout, c’est bénéficier d’une enquête maîtrisée de A à Z et, en cela, Dark Horse ne déroge pas à la règle. Ce tome-ci est d’ailleurs l’un de mes préférés, et si vous aimez les séries policières (littéraires), je vous conseille vivement de découvrir Walt Longmire.
Mon avis sur la version audio :
Jusqu’à présent, j’ai toujours « écouté » les enquêtes de Longmire. Il faut dire que ces dernières étaient lues par un narrateur de talent, Jacques Frantz. Et bon sang, je peux vous dire qu’il assurait dans le rôle de Longmire. Les éditions Sixtrid ont choisi Laurent Charpentier pour lui succéder. Hélas, je n’ai pas pu me faire à cette nouvelle voix, si différente dans le timbre et dans l’interprétation. Pour moi, Longmire restera inévitablement associé à Jacques Frantz, mais j’aurais au moins essayé.
Cela dit, Laurent Charpentier n’est pas à remettre en cause, et je conçois qu’il puisse être délicat de passer derrière une personne qui a laissé son empreinte dans l’esprit des lecteurs. C’est aussi pour cette raison que j’ai beaucoup hésité avant d’écouter ce cinquième tome et que ce titre est resté si longtemps dans ma PAL audio. Malgré tout, je suis certaine que les nouveaux « auditeurs » sauront apprécier la prestation de Laurent Charpentier, car les éditions Sixtrid choisissent toujours des narrateurs de qualité.
Date de lecture : 29 avril-1 mai 2022
Série Walt Longmire :
T01. Little bird
T02. Le camps des morts
T03. L’indien blanc
T04. Enfants de poussière
T05. Dark Horse ←
T06. Molosse
T07. Tous les démons sont ici
T08. A vol d’oiseau
T09. La dent du serpent
T10. Steamboat
T11. Tout autre nom
T12. Dry Bones
T13. Une évidence trompeuse
T14. Western Star
Infos et Quatrième de couverture
Dark Horse de Craig Johnson
Edition papier : Gallmeister – Parution : 07/02/2013 – 336 pages – ISBN : 9782351780602
Edition audio : Sixtrid – Parution : 28/11/2019 – Durée : 9h29min – ASIN : B081P7JCZS – Lu par Laurent Charpentier
« L’affaire paraissait pourtant simple. Wade Barsad, un homme au passé trouble, a enfermé les chevaux de sa femme Mary dans une grange avant d’y mettre le feu. En retour, celle-ci lui a tiré six balles dans la tête durant son sommeil. Telle est du moins la version officielle. Mais le shérif Walt Longmire ne croit pas à la confession de Mary. Persuadé de son innocence, Walt décide de se rendre sur les lieux du crime. Il débarque incognito à Absalom, la petite ville du comté voisin ¿ où il n’a pas juridiction ¿ et se heurte très vite à l’hostilité de la plupart des habitants. Mais Walt n’est pas là pour se faire des amis, et il ne tardera pas à découvrir qu’une grande partie de la population avait de bonnes raisons de vouloir la mort de Wade. Dark Horse est un polar tendu comme une corde. Craig Johnson entraîne son shérif dans une chevauchée palpitante à travers les paysages rudes et désolés du Wyoming sans jamais se départir de son humanité et de son humour habituel. »
Mon avis sur les autres enquêtes de Longmire, en bref
Little bird, tome 1
Shérif d’une petite ville du Wyoming à la frontière d’une réserve Cheyenne, Walt Longmire n’est pas débordé par les affaires courantes. Aussi, lorsque le cadavre du jeune Cody Pritchard, précédemment impliqué dans une affaire de viol sur une jeune indienne est découvert, c’est la fin de la routine et le début des ennuis.
Avec un meilleur ami indien, une relation amoureuse naissante, un ancien patron amoché, et des hallucinations cheyennes, Walt Longmire est heureux de pouvoir compter sur sa brillante adjointe pour résoudre cette enquête. « Ouaip », vivement la retraite, mais pas pour nous lecteurs ! Longue vie à Walt Longmire !
Le camp des morts, tome 2
Quel plaisir de retrouver le charismatique Walt Longmire pour une nouvelle enquête ! Après le décès de son amour de jeunesse Maria Baroja, Lucian demande au shérif d’enquêter sur ce qu’il affirme être un assassinat. Ajoutez à cela des personnages attachants, du chien à l’Ours en passant par la délicieuse ajointe, de l’humour savamment dosé et vous avez de quoi passer un excellent moment. A tel point que la découverte de cette série policière est sur le point de bouleverser l’ordre de mes enquêteurs préférés. « Ouais », je crois bien que Walt Longmire va finir par détrôner le commissaire Adamsberg de sa première place !
Enfants de poussière, tome 4
Une jeune femme d’origine asiatique est retrouvée assassinée non loin de l’autoroute, ce qui ravive les souvenirs de Longmire sur la guerre du Vietnam. Deux enquêtes, deux moments de vie mais toujours des personnages attachants et des répliques qui tombent à pic. Non, décidément, jamais je ne me lasse de mon shérif préféré !
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Deux temps différents à une dizaine de jours d’écarts. C’est pas courant, en général l’écart est bien plus important. « Le B parti faire la bringue ailleurs » j’aime bien cette manière de présenter les choses. 🤭 Je ne connaissais pas cette série, elle a l’air sympathique et clairement on sent que tu l’adores !
C’est vrai que c’est surprenant et finalement, ça entretient à merveille le suspense. Je suis contente si on sent que j’adore la série, parce que vraiment, elle vaut le détour, rien que pour Walt !😁
Je ne connaissais pas cette série d’enquêtes policières, mais j’aime les séries qui développent leur propre cachet comme ça semble être le cas avec celle-ci. L’auteur semble posséder un véritable talent pour instaurer une ambiance.
C’est une série assez différente de celles qu’on peut trouver en France, je trouve. Elle est publiée chez Gallmeister d’ailleurs et aussi aux éditions Points (tout comme une autre, suédoise, que j’aime beaucoup).
Je connais très peu Gallmeister mais cette série semble l’excuse parfaite pour y remédier 🙂