Un manoir en Cornouailles d’Eve Chase
Littérature anglaise, contemporain
Secrets de famille au manoir des Lapins noirs
Je n’avais pas été emballée par ce genre de roman depuis longtemps. Depuis ma lecture de L’enfant du lac de Kate Morton, il y a deux ans, pour être exacte. La quatrième de couverture indique « Une lecture obligatoire pour les fans de Kate Morton et Daphné du Maurier. » Eh bien, je suis plutôt d’accord pour une fois !
« L’autre truc, aux Lapins noirs, c’est que, lorsqu’on est là, on a l’impression d’y être depuis une éternité mais qu’à l’heure du départ les vacances ont l’air d’avoir passé en un clin d’œil. C’est peut-être pour ça que personne ne s’inquiète que toutes les pendules soient déréglées. »
Lorna et Jon sont à la recherche de la salle de réception idéale en vue de leur mariage prochain. Lorna étant déçue par toutes leurs précédentes visites, elle sait qu’elle joue sa dernière carte en se rendant au manoir de Pencraw, en Cornouailles. A son arrivée sur les lieux, elle est transportée par le charme de cette vieille bâtisse, dont elle observe avec fascination chaque recoin, chaque meuble, chaque peinture. Elle est alors intimement persuadée que cet endroit est le bon. Il ne lui reste plus qu’à convaincre Jon. Etant donné l’état insalubre du lieu, ça ne sera pas une mince affaire.
Dans cette histoire, nous suivons deux narratrices, Amber, à la fin des années 60, et Lorna, trente ans plus tard. Leur lieu commun, le manoir aux Lapins noirs.
Avril 1968
Selon la tradition, les Alton quittent leur appartement londonien pour passer les vacances de Pâques dans leur manoir en Cornouailles. Une parenthèse enchantée faite de joie, d’amour et de rires. Aux Lapins noirs, les pendules sont déréglées, les repas sont pris dans la cuisine, les enfants lambinent ou jouent sous le regard attendris de leurs parents. Un bonheur exquis. Jusqu’à ce soir d’orage.
Eve Chase manie avec subtilité l’alternance des récits et des époques. Les découvertes de Lorna sur le passé du manoir suivent le rythme de la narration d’Amber, ménageant ainsi le suspense. J’ai préféré la période racontée par Amber, plus dense, plus intense émotionnellement. L’effervescence enjouée du début va laisser place à de l’amertume, chargeant le récit d’une tension dramatique. On observe également la décadence d’une bourgeoisie, qui malgré l’évolution des mœurs, espère encore perpétuer certaines traditions, sauver les apparences et les biens, quel qu’en soit le prix.
« N’oublie jamais que nous sommes très privilégiés d’avoir encore les Lapins noirs. Beaucoup d’amis de papa ont dû vendre leurs terres et détruire leur manoir, ou l’ouvrir au public… ce genre d’horreurs. »
Je n’ai guère ressenti de sympathie pour les personnages contemporains, que j’ai trouvé fades et un peu convenus. En revanche, je me suis particulièrement attachée aux enfants Alton, dont la vie et les pensées ajoutent du sel à l’histoire. Tout comme eux, je n’ai pas vu le temps passer aux Lapins noirs, et j’ai vécu un moment inoubliable en leur compagnie.
Un manoir en Cornouailles nous immerge avec succès dans cette histoire familiale, où secrets et romance sont les ingrédients d’une merveilleuse lecture.
Infos
Editeur : 10|18 – Parution : 05/11/2020 – 432 pages – ISBN : 9782264077608
🎧Disponible en audio chez Lizzie et lu par Audrey d’Hulstère & Cachou Kirsch.
Quatrième de couverture
Une famille. Un secret. Un été tragique. Quatre vies bouleversées à jamais. Voici Le livre de cet été
Cornouailles, 1968. Pencraw, un grandiose manoir en ruine dans lequel les Alton élisent domicile l’été. Le temps semble s’y être arrêté et défile sans encombre. Jusqu’au drame qui vient bouleverser leurs vies et arrêter le temps à jamais. Cinquante ans plus tard, avec son fiancé Jon, Lorna roule à la recherche du manoir des Lapins noirs, cette maison où elle a séjourné enfant. Elle rêve d’y célébrer son mariage. Tout dans cette vieille demeure l’appelle et l’attire. Mais faut-il vraiment déterrer les sombres mystères de ce manoir en Cornouailles ?
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Je te rejoins complètement sur l’aspect « fade » de la période contemporaine ; j’ai presque eu l’impression qu’elle avait été écrite par quelqu’un d’autre que l’autrice tant le texte m’a semblé haché et décousu.
C’est vrai. Mais pourtant je n’ai retenu que du bon de ce roman. Et encore, j’ai laissé passer plusieurs jours, histoire de redescendre un peu de mon exaltation et de publier un avis plus objectif.
Il faut dire que l’histoire d’Amber est à la fois triste et captivante ! Puis cette ambiance de lande battue par les vents fonctionne toujours.