Chronique - Paternoster de Julia Richard

Chronique – Paternoster de Julia Richard

Paternoster de Julia Richard

Thriller fantastique

Date de lecture : 30 juin-5 juil. 2023

“Il n’est pas juste question de la froideur insultante de la mère ou de la bonhomie outrancière du père ; quelque chose cloche. Ça me glace d’autant plus que plus j’y réfléchis et moins j’arrive à définir quoi. Depuis que j’ai mis un pied dans cette maison, mes nerfs sont en panique, mes cellules s’affolent. Ici, l’air vibre. Je ne me sens pas à proprement parler en danger, mais je ne suis pas à mon aise.”

Dana et Basil se sont rencontrés il y a quelques mois. Les deux amoureux sont issus de milieux bien différents, aussi, lorsque Dana va pénétrer dans la grande famille Paternoster, elle va découvrir des mœurs pour le moins spéciales. Que sera-t-elle prête à accepter, par amour ?

En premier lieu, je tiens à préciser que je n’ai quasiment apprécié aucun des personnages de cette histoire, de Dana, en passant par son conjoint Basil et ses beaux-parents vraiment tordus. J’ai trouvé qu’ils manquaient de profondeur et d’authenticité, ce qui a créé d’emblée une certaine distance. Le seul qui a, un tant soit peu, trouvé grâce à mes yeux, est le frère de Basil.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai ressenti un réel malaise lors de ma lecture, et que certaines scènes m’ont donné des sueurs froides. On découvre, en même temps que Dana, cette famille bourgeoise renommée dans la région. La mère cache à peine son mépris pour sa nouvelle belle-fille et lance des petites piques désagréables, de façon à peine voilée. L’apparente bonhomie du père est encore plus malaisante et l’on comprend bien que quelque chose cloche dans cette famille. Un sentiment que vient confirmer la venue du jeune frère de Basil, qui semble vouer un dégoût profond aux Paternoster. Quant à la grande maison de campagne qui sert de décor à l’intrigue, elle est plutôt glauque, du genre vieux napperons, meubles poussiéreux et portraits d’ancêtres au mur. Pas très rassurant tout cela.

La double temporalité mise en place par l’autrice permet de prendre conscience de l’engrenage dans lequel se trouve cette jeune femme. J’ai vu le piège se refermer sur elle jour après jour, alors que j’aurais voulu lui hurler de fuir avant qu’il ne soit trop tard. Certaines situations m’ont horripilée et mon esprit criait silencieusement ma colère. Le pire dans tout cela, c’est que sa propre mère cautionne les attitudes infectes de ce type, comme si son niveau de vie et son nom de famille le rendaient hautement fréquentable.

Dana s’enfonce, s’oublie même, alors que, isolée dans cette maison de campagne sordide, elle tente tant bien que mal de plaire à ces gens flippants.

Ce qui m’a gênée, en revanche, c’est l’impression que l’histoire tournait en rond. Une impression renforcée par la chaleur omniprésente, la langueur qui se dégage, l’alcool qui abrutit les sens et l’inactivité des protagonistes.

Cela étant, je dois bien reconnaître que j’ai été surprise par l’une des révélations, et ce même si certains points m’avaient mis la puce à l’oreille. J’ai apprécié la tournure des évènements et j’ai même relu certains passages à l’aube de cette découverte, désormais devenue certitude.

Pour conclure, c’est une lecture en demi-teinte, car mon intérêt s’est étiolé au fil des pages et de l’intrigue. En réalité, j’ai oscillé entre bonne surprise et lassitude, tout au long du récit. J’y ai trouvé des éléments qui m’ont séduite, sinon je l’aurais abandonné sans le moindre scrupule, seulement, il faut croire que j’en attendais autre chose.

Toutefois, même si ce roman n’a pas eu sur moi l’effet escompté, je vous le conseille, en espérant qu’il saura vous convaincre.

Et si vous souhaitez un avis différent, je vous recommande celui de Julie, du blog Ju lit les mots, que j’ai trouvé très intéressant.


Infos et Quatrième de couverture

Paternoster de Julia Richard
Édition : HSN (L’Homme Sans Nom) – Parution : 12/05/2023 – 254 pages – ISBN: 9782493714015 – Genre : Thriller fantastique.

Pour Dana, jeune femme issue d’un milieu modeste, Basil Paternoster a tout du compagnon idéal : séduisant, éloquent et de bonne famille. Mais lorsque vient la rencontre avec les beaux-parents, dans leur vaste propriété de campagne lors d’un été caniculaire, les choses s’engagent mal.
Ballottée entre les apéritifs qui n’en finissent pas, les traditions qui lui sont étrangères, et les échos de sombres secrets de famille, Dana doute. A-t-elle vraiment envie de faire partie de ce clan ?
Alors que ses idéaux se brisent et que la réalité la rattrape, c’est tout son équilibre qui chavire. Et si le bonheur n’était qu’un piège bien cruel ?
Avec Paternoster, Julia Richard nous offre un page-turner choc et révoltant, porté par un message profondément féministe. Une vision terrible et percutante des sacrifices que font les femmes pour obéir aux normes de réussite sociale dans cette société impitoyable qui est la nôtre.

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Cet article a 8 commentaires

  1. Alors, aucune envie de découvrir ce livre. J’ai vraiment trop d’autres choses à lire. Tu ne fais que confirmer ce que j’en pensais. Bonne journée 😘

    1. Caroline

      J’imagine Aude et puis, après en avoir discuté avec toi, je pense effectivement que tu n’apprécierais pas vraiment ta lecture.

  2. Alors, quand tu parles de sueurs froides tu m’intrigues complètement, mais en sachant que tu n’as apprécié aucun personnages, ça refroidi tout autant. Sans parler des longueurs, dont tu m’avais déjà touché un mot dans nos précédentes conversations. Franchement, j’hésite encore car certains sujets m’interpellent quand même, comme le fait d’accepter ou non les actes d’une personne du fait de son statut social. A réfléchir donc. 😉

    1. Caroline

      Coucou Ludivine ! En ce qui concerne les personnages, ce qui m’a gênée, c’est davantage le fait que je ne les ai pas trouvés authentiques, plus que le fait de ne pas les aimer. Souvent, on aime aussi détester des personnages. Mais là, je n’ai rien ressenti de spécial et c’est dommage. Cela dit, ça va bien avec l’ambiance du livre, qui est « bizarre ». C’est un livre qui suscite la discussion, et je le recommande quand même autour de moi car je suis super curieuse de savoir ce que les gens en ont pensé.

      1. Oui, c’est vrai, parfois on aime les détester. 🤭 Mais apparemment ce n’est pas le cas non plus ici. Malgré tout, ce roman semble avoir fait son effet quand même, il te laisse une impression étrange malgré tout. A voir, peut-être qu’un jour je sauterai le pas. 😉

  3. Il est dans ma wishlist mais j’avoue que tes bémols dont ceux sur les personnages me refroidissent un peu. Je vais attendre une éventuelle version audio étant plus souple avec ce format…

    1. Caroline

      Honnêtement, connaissant un peu tes lectures, je pense qu’il pourrait te plaire Audrey. La femme est au cœur de ce roman, sa place dans la société, les diktats etc. Quant aux personnages, je ne les ai pas trouvé crédibles, mais ils servent bien le propos. Si tu as le temps, je t’invite à lire la chronique de Ju Lit les mots, qui t’éclairera davantage sur le fond et le propos.

      1. Merci pour tes éclaircissements 🙂 Je pense avoir lu l’avis de Ju Lit mais je vais vérifier.

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