Pachinko de Min Jin Lee
Saga familiale, Historique
Date de lecture : 12-15 juil. 2024
Pachinko se trouvait dans ma bibliothèque audio depuis trois ans et je n’arrivais pas à me décider à l’écouter, malgré tous les retours enthousiastes que j’avais pu lire. Eh bien, franchement, si j’avais su, je n’aurais pas attendu aussi longtemps !
« Sunja-ya, le destin d’une femme est de travailler et de souffrir. »
Pachinko est un roman historique qui débute dans les années 1930 en Corée, et dans lequel nous allons découvrir l’histoire de Sunja. À cette époque, le Japon colonise encore la péninsule coréenne, assurant d’une main de fer son ascendant sur toute une population. On va ainsi découvrir la culture de ces deux pays, très dissemblable par bien des aspects. Une histoire familiale à travers laquelle l’autrice va évoquer les questions d’immigration, le sentiment d’exclusion, ou encore le racisme auquel les Coréens ont dû faire face. « Il suffit d’un mauvais Coréen pour ruiner la réputation de mille autres. » Des problématiques qui marqueront plusieurs générations, comme les enfants et arrière-petits enfants de Sunja.
Mais, une fois la seconde guerre mondiale terminée, j’ai trouvé que le rythme s’intensifiait et que l’histoire accélérait au point de laisser de côté tous les petits détails de vie qui en constituaient le sel. Les pages se tournent, les personnages vieillissent à vitesse grand V et j’ai ressenti un énorme sentiment de frustration de ce point de vue là. J’avais l’impression d’avoir manqué plein d’épisodes, jusqu’à la fin, où je me suis même demandé si mon fichier Audible n’avait pas un problème tellement cette dernière m’a semblé abrupte.
Pour conclure, j’ai beaucoup aimé cette fresque poignante ainsi que ses merveilleux protagonistes, mais j’aurais tellement voulu plus. J’aurais aimé une histoire encore plus dense et publiée sous plusieurs tomes, à l’instar de ces grandes sagas familiales que j’aime tant. J’ai eu le sentiment que l’autrice avait trop rapidement mis un point final à ce qui aurait pu devenir une fabuleuse saga.
Cela étant, je recommande vivement la lecture de ce roman, qui m’a fait passé un merveilleux moment de lecture.
Mon avis sur la version audio :
Maud Rudigoz prête sa voix à la version audio Hardigan et elle est merveilleuse ! Ce n’est pas le premier livre audio que j’écoute dont elle est la narratrice et j’aime beaucoup son timbre de voix. Elle a su rendre tous ces personnages inoubliables.
Cependant, le fichier a quelques petits défauts, tels que des répétitions de phrases (environ huit fois durant l’écoute), comme si on avait oublié de couper au montage les moments où la narratrice se reprenait. Ce n’est pas dérangeant outre mesure, mais quand même pas top.
Et comme les mots peuvent sembler parfois bien fades, rien de mieux qu’écouter un extrait pour se faire un avis.
Infos & Quatrième de couverture
Pachinko de Min Jin Lee
Éditeur : Hardigan – Parution : 31/06/2021 – 16h15min – ISBN: B096XX7VGF – Lu par Maud Rudigoz.
📕En grand format chez Charleston, 2021
📗En poche chez HarperCollins, 2022
L’histoire nous a failli, mais qu’importe.
Début des années 1930.
Dans un petit village coréen, la jeune Sunja se laisse séduire par les belles paroles et tendres attentions d’un riche étranger. Lorsqu’elle découvre qu’elle est enceinte et que son amant est déjà marié, elle est confrontée à un choix : devenir, comme tant d’autres jeunes femmes dans sa situation, une seconde épouse, une « épouse coréenne » ou couvrir sa famille de déshonneur. Elle choisira une troisième voie : le mariage avec Isak, un pasteur chrétien qu’elle connaît à peine et qui lui offre une nouvelle existence au Japon. Cette décision est le point de départ d’un douloureux exil qui s’étendra sur huit décennies et quatre générations.
Avec une justesse historique remarquable et une écriture précise et dépouillée, Min Jin Lee nous offre, à travers un siècle de relations nippo-coréennes, un hymne intime et poignant à tous les sacrifices que font les immigrés pour trouver leur place en pays étrangers.
Recommandations de lecture
Pour l’histoire de la Corée et du Japon, pour le côté saga familiale, je vous conseille la pentalogie d’Aki Shimazaki, Le poids des secrets.
Dans cette pentalogie extraordinairement passionnante, Aki Shimazaki nous plonge dans une intimité vraie et émouvante, avec une plume simple et poétique. Une œuvre à la fois délicate et tragique, à découvrir sans aucun doute ! Lire la chronique.
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Bonjour Caroline,
Il est dans ma pile de livres à lire, depuis quelques temps déjà. Il est si gros, il m’effraie un peu! Mais lire ta chronique m’a donné envie de le sortir prochainement.
J’ai attendu trois pour le lire, et aujourd’hui, je peux te dire le classique : « Si j’avais su, je l’aurais lu plus tôt ». Il est gros c’est vrai, mais il se lit rapidement car il est passionnant. Vraiment, je t’encourage à le sortir sans attendre.
Merci Caroline!
Un bouquin que notre spécialiste de le Corée, Cécile, nous a présenté et en a dis le plus grand bien !
A lire pour ce qui aime le genre. Je porte les personnages dans mon coeur ! 🥰 Maintenant, j’aimerais découvrir La famille Han.
C’est une lecture qui m’a beaucoup plu, même si je n’aurai pas été contre plusieurs tomes aussi – histoire d’explorer encore mieux l’Histoire avec un grand H et la vie des différents personnages.
Je vois qu’on est sur la même longueur d’onde ! 😁
J’ai lu cette fresque familiale, il y a deux ou trois ans, mais j’en garde un souvenir assez prégnant. Je ne connaissais pas grand chose de l’histoire des migrants coréens au Japon et, le moins qu’on puisse dire, c’est que la vie en exil n’était pas facile pour eux.
Oui c’est passionnant et les personnages sont attachants, tout ce que j’aime. Mais c’est vrai que j’aurais aimé que ce soit plus détaillé, à l’image de la partie qui se déroule pendant la guerre. C’est après la guerre que je trouve que le rythme s’accélère et j’aurais voulu continuer à savourer. En tout cas, il faut maintenant que je lise La famille Han.
Toujours dans ma pal il faut que je le sorte
Bonjour
Je me souviens que la version « papier » avait été lue par Mara dans le cadre du challenge « Les épais de l’été 2023 ». Cette année 2024, les 617 pages de la version « papier » ne lui permettraient pas de s’y inscrire (il faut minimum 650 pages – ça reste possible pour le challenge Les pavés de l’été 2024 chez Sibylline, par contre: 500 pages au moins). Selon ce que disait sa chronique (si j’ai bien compris), elle avait surtout, été frappée par les différences sociologiques par rapport à nos sociétés occidentales, au sein de ces sociétés asiatiques objet du roman.
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
Ah oui, on ne peut pas non plus choisir la version poche, qui fait 640 pages. 😁 Pour ma part, j’avais déjà découvert une partie de ces sujets (Corée/Japon) dans la pentalogie du Poids des secrets d’Aki Shimazaki, mais dans Pachinko c’est plus détaillé et plus fort aussi car on a le temps de s’attacher aux personnages. On apprend beaucoup d’éléments sur ces deux cultures très différentes, et j’ai adoré.
Il faut vraiment que je le sorte de ma PAL même si la fin risque de me décontenancer et que le fait que le roman aurait pu être bien plus étoffé me frustrer quelque peu.
Ça reste une merveilleuse lecture Audrey ! Je suis heureuse de l’avoir enfin sorti de ma PAL. Tu verras, les personnages sont très attachants, et la partie historique, passionnante.