Mes lectures de mars 2025

Le lys de feu, tome 2 : La houle éclatante de Jacquelyn Benson

⭐⭐⭐⭐

Note : 4 sur 5.

« Le progrès, c’est comme l’eau. Ça trouve toujours un moyen de s’écouler, et on ne peut pas l’arrêter. »

À l’aube de la Première Guerre Mondiale, nous retrouvons Lily, tourmentée par d’effroyables visions d’une Londres en proie au chaos et aux flammes. Ces visions apocalyptiques semblent liées à une ancienne prophétie, et les Charismatiques devront tout faire pour empêcher sa réalisation.

J’ai été ravie de retrouver les personnages, qui semblent plus unis que jamais autour de leur mentor Ash. Les relations s’affinent et les personnalités s’affirment. Ces Charismatiques, comme on les appelle, sont des individus dotés d’aptitudes hors normes, telles que la clairvoyance ou encore le don de communiquer avec les animaux (mon préféré). Lily a encore besoin d’apprendre, non seulement à maîtriser son don de prédiction mais aussi à comprendre son fonctionnement. Comment savoir si ses visions montrent l’avenir ? Et quel avenir ? Peut-on modifier le destin ?

J’aime beaucoup ce mélange historique et fantastique proposé par l’autrice, avec toujours une pointe d’ésotérisme qui donne au roman cette ambiance si particulière. Ainsi, on peut se retrouver tour à tour au beau milieu de la haute société londonienne, puis dans les égouts de la ville, face à face avec un cadavre. Tel est le lot de nos “héros” !

Remous politiques, complots, le Royaume-Uni, tout comme l’Europe, est au bord de l’implosion. La colère gronde, la guerre approche, et la tension grandissante risque fort de réduire le monde en cendres.

J’ai passé une nouvelle fois un bon moment de lecture avec ce deuxième tome et je lirai la suite avec plaisir.

Les villages regorgent souvent de vilains secrets, dont certains sont aussi inavouables que glauques…

Sur un chemin de campagne, le cadavre d’une femme âgée est retrouvé, atrocement mutilé. Le premier chapitre nous plonge sans détour dans l’ambiance. Petit coin de campagne en automne, promenade de Paulette avec son chien Banjo, et l’odeur de la charogne. On ne peut qu’imaginer ce que les yeux de Paulette ont vu, avant que la machine se mette en branle et qu’on se retrouve happé par l’intrigue.

« Le châtiment du sang » nous plonge dans une intrigue sombre et sordide, menée tambour battant. J’ai été très agréablement surprise par ce roman policier, et par la plume de Céline Picard, que je découvrais avec ce roman. Elle a une écriture très vivante, très visuelle, et en même temps, tout en finesse. Une autrice qui gagne à être connue et qui mériterait sa place parmi les Louves du polar ! Lire la chronique.

Depuis le temps que je souhaitais découvrir cet auteur, c’est enfin fait ! Mais, je ne compte pas m’arrêter à “Colline”, car celui-ci fait partie d’une trilogie. Cette histoire m’a inévitablement fait penser à Pagnol et à son “Jean de Florette”.

Nous sommes dans un petit hameau provençal où l’eau est une denrée rare, où les superstitions sont encore très présentes, comme ce chat noir qui fait sa petite apparition chaque fois qu’un malheur va se produire. Un tout petit hameau où tout le monde se connaît, ce qui n’empêche pas les rivalités.

Et que se passe t’il lorsque, de rare, l’eau se fait absente ? Lorsque la source est tarie et que la colline veut reprendre ses droits ?

J’ai été subjuguée par la puissance des mots de Giono, qui sait si habilement décrire la nature et les émotions humaines. Il y a un côté très authentique dans son écriture, renforcé par ce “parler” local aux mille et une nuances, qui donne son charme à ce récit et nous envoûte jusqu’à la dernière ligne.

« Tata » est un roman que j’ai trouvé magnifique et qui m’a beaucoup touchée. J’ai été transportée par cette histoire et toutes ces vies qui se croisent. Je suis ressortie émue de cette lecture, le coeur encore chaud des belles émotions qu’elle m’a procurées. Et, même si tout n’est pas rose dans cette histoire de vie(s), le parfum du bonheur reste le plus entêtant. À découvrir !

Lue par Jeanne Cherhal, Anne Le Coutour et Patrick Mancini, cette narration à plusieurs voix est immersive et touchante. Il y a un côté merveilleux à s’entendre raconter une telle histoire, surtout quand les voix sont à ce point en harmonie avec les mots ! Une version audio bouleversante, dans laquelle j’ai plongé pour ne plus la lâcher, jusqu’à la dernière phrase. Lire la chronique.

Je suis très intéressée par le sujet de l’emprise et de la manipulation, par les rouages qui conduisent à être « manipulé·e » ou « manipulateur·rice », entre autres. Je lis pas mal de fictions sur le sujet, essentiellement des drames ou des thrillers, car effectivement, quoi de mieux qu’une telle thématique pour donner corps à une intrigue.

Pour toutes ces raisons, j’étais très emballée à l’idée de découvrir ce roman de Camille Laurens, et malheureusement, j’ai été assez déçue par l’histoire autant que par le traitement du sujet.

En premier lieu, Claire, la protagoniste principale, est plutôt antipathique et m’a souvent agacée, ce qui rend tout de suite plus compliqué le sentiment d’empathie. Si quelques points, essentiellement dans la deuxième moitié du livre, ont réussi à captiver mon attention, j’ai trouvé l’ensemble long et très artificiel. Pour tout dire, je n’y ai pas cru une seconde.

Je suis passée à côté de cette lecture, mais peut-être que j’en attendais une approche différente, plus dans la lignée d’autres romans qui m’ont marquée, tels que « Respire » d’Anne-Sophie Brasme, ou même « Antéchrista » d’Amélie Nothomb.

« Tombée du ciel » est un témoignage particulièrement impactant sur l’anorexie, où chaque phrase vous dévaste par sa vérité crue et la puissance des mots choisis. C’est tellement poignant, tellement acéré que ça serre le ventre, ça lessive et ça réveille ! Un témoignage qui mérite d’être mis en lumière, pour éveiller davantage les consciences.

Comme toujours, l’interprétation d’Ariane Brousse est fabuleuse, d’une justesse saisissante. Elle incarne Alice dans toute sa douleur, et c’est tellement fort que j’ai été physiquement secouée. La colère s’est souvent invitée, et avec elle ce noeud à l’estomac qui vous donne envie de hurler. Une version audio aussi puissante que les mots ! Lire la chronique.

J’ai bien aimé l’atmosphère de ce roman, au coeur d’un « hiver qui n’en finit pas » donnant au village de Haut-de-Cœur un aspect endormi, replié sur lui-même, ou plutôt, autour du couvent des Ursulines. Figure centrale de ce huis-clos chargé de secrets, le couvent accueille également des orphelins, ces enfants « mal conçus » que soeur Marie prend volontiers sous son aile.

J’ai apprécié ce polar historique, porté par des personnages attrayants. L’atmosphère hivernale, le village et ses secrets, ainsi que la guerre en arrière-plan ajoutent du sel à l’intrigue. Je vais désormais pouvoir plonger dans « Mauvais coeur », roman qui m’attirait d’autant plus que j’éprouve une curiosité particulière pour le familistère de Guise, depuis que je l’ai étudié en cours d’Histoire de l’art. Lire la chronique.

L’auteur mélange intelligemment les genres pour nous offrir une grande histoire, de celles que l’on n’oublie pas. Une histoire qui s’étend sur plusieurs décennies, durant lesquelles nous allons suivre les personnages, les regarder évoluer et tenter d’avancer tant bien que mal sur le chemin de la vie. Au-delà de l’intrigue, ce sont eux qui m’ont conquise, qui ont fait palpiter mon coeur, qui m’ont fait rire et émue aux larmes.

« Toutes les nuances de la nuit » est un roman noir d’une belle profondeur, coloré de ces touches d’amitié, de quête et de résilience qui font de cette oeuvre un grand roman. Son intrigue, qui s’étend sur presque trente ans, nous captive jusqu’au dénouement. Un coup de coeur, que je vous invite à découvrir. Lire la chronique.

J’ai retrouvé avec « Hors la brume » le même plaisir que j’avais, adolescente, à plonger dans des œuvres du genre fantastique ou horrifique, telles que « X-Files »,  « Ça » ou « Halloween ». Un savoureux mélange de peur et d’émotion, souligné par une ambiance surnaturelle et une dimension sociale remarquables. Une excellente lecture ! Chronique à paraître le 15 mai.

Si j’ai apprécié découvrir la première partie, qui concerne davantage le père, la suite m’a parfois laissée sur le bord de la route, la multitude de suppositions émises par l’autrice ayant fini par me perdre. J’ai préféré les passages dans lesquels l’autrice s’adresse à son père via ce « tu » libérateur, ce « tu » qui confronte, seuls véritables moments où j’ai ressenti une émotion sincère.

Avec « Patronyme », Vanessa Springora livre un récit introspectif qui ne manque pas d’intérêt, mais qui m’a tenue à distance la plupart du temps. J’ai davantage été conquise par le style de l’autrice, que je découvrais avec ce livre. Lire la chronique.

Il y a une tension dans ce roman qui m’a tenue en haleine tout du long, et je me suis habituée assez vite au côté brut de décoffrage. L’écriture, souvent crue, ne plaira peut-être pas à tout le monde. Pour ma part, j’apprécie, car c’est une écriture très visuelle et réaliste qui retranscrit l’urgence et qui colle au plus près des pensées des personnages.

« Tant de cochons » est un roman policier qui tire son épingle du jeu par une certaine originalité dans la verve, par son panel de protagonistes, mais aussi par son propos sur l’environnement. Lire la chronique.

J’ai beaucoup aimé ce roman jeunesse, qui m’a transportée, le temps de quelques heures, dans une belle histoire. On y suit Kazu, un jeune garçon qui vit dans une très ancienne demeure, située dans un quartier japonais tout aussi ancien. Une nuit, il croit apercevoir par sa fenêtre le fantôme d’une jeune fille, sortant de sa maison. Le lendemain, il la trouve dans son école, et tous ses camarades, sauf lui, semblent bien la connaître, comme si elle avait toujours été présente. Pourtant, il en est sûr, il ne l’avait jamais vue auparavant. Il décide alors de mener son enquête, et apprend qu’un mystérieux temple aurait existé dans sa rue. Et si la jeune fille avait un rapport avec cette légende ? Au fil de ses investigations, Kazu remarque le comportement étrange des vieilles personnes, qui paraissent le surveiller du coin de l’oeil. Gardent-elles un secret qu’elles ne veulent pas voir révélé ?

J’ai été très touchée par l’histoire d’Akari, l’énigmatique jeune fille, et par ce garçon au coeur honnête. C’est un roman que j’ai trouvé dépaysant, et je me suis volontiers laissée guider par ce récit, séduite par son atmosphère onirique et surnaturelle. Il y a une histoire dans l’histoire, un conte folklorique passionnant, qui fait écho avec habileté au mystère qui occupe Kazu et Akari.

« Le fantôme derrière le temple » est une lecture passionnante, qui donne à réfléchir sur la vie et la mort, à travers une belle et touchante histoire d’amitié. Une agréable surprise !

Impossible d’aborder ce roman policier uniquement sous le prisme de l’intrigue, puisque la partie sociale et tout le décor autour lui sont intimement liés. J’ai particulièrement apprécié l’ambiance de ce polar, sa moiteur, son atmosphère viciée, et ses fantômes pesants.

L’auteur nous plonge sans détour dans cette enquête, et ne va rien nous épargner des détails, de la réalité crue, et de l’horreur des crimes mis au jour. Au fil des pages, l’étau se resserre autour du tueur masqué et la tension enfle dans la ville, attisée par la peur et l’hostilité, jusqu’au cataclysme.

« Le sang des innocents » est un polar noir sous tension, qui m’a surtout séduite grâce à son atmosphère et à son personnage principal. Un roman doté d’une forte dimension sociale, qui n’hésite pas à mettre en lumière des problématiques encore très actuelles dans le Sud des États-Unis, telles que le racisme. Lire la chronique.

« Il n’y a pas de joie plus enivrante, ni d’amour plus pur que ceux qu’on éprouve en découvrant son enfant après de longs mois de questions, d’espoirs et de rêves. »

Un homme a trouvé la mort dans une ferme d’un petit village du Dorset, mais nous ignorons encore tout des protagonistes concernés et des circonstances de ce drame. Aussi, nous allons découvrir l’histoire au gré de plusieurs temporalités, toutes s’articulant autour du personnage de Beth.

C’est un roman qui va parler admirablement de la vie, dans tout ce qu’elle a de plus beau ou de plus tragique, mais aussi d’amour. L’amour qui prend naissance dans le coeur de deux adolescents, aussi passionné, libre et marquant qu’il peut l’être à cet âge. Mais aussi l’amour enveloppant, teinté de tendresse, d’un mari et d’une femme, et celui, invincible, absolu, de parents pour leur enfant.

« Terre Brisée » est un roman que j’ai trouvé émouvant et magnifique. Le genre de lecture immersive, que j’aime lire dans la douceur d’une lumière printanière, la caresse du vent sur le visage. Je l’ai d’ailleurs dévoré dans la journée, séduite par l’ambiance et la beauté de ce récit, et par le décor de cette campagne anglaise, qui m’a donné la sensation d’être transportée au coeur d’une oeuvre de John Constable.

J’ai été complètement envoûtée par l’ambiance de ce récit ayant pour décor la banlieue toulousaine des années 90. L’auteur livre une peinture de la jeunesse de l’époque avec une authenticité qui m’a touchée, sans doute car elle éveille une nostalgie douce-amère, celle d’un âge révolu, oscillant entre insouciance et lucidité. Chaque scène, chaque détail de cette histoire a pris vie sous mes yeux, et j’ai plongé avec intérêt dans toutes ces tranches de vie, faites d’espoir et de failles.

Avec « La nuit ravagée », Jean-Baptiste Del Amo mêle habilement le fantastique et l’horrifique au roman social, et m’a happée jusqu’à la dernière ligne de son récit, et même de sa postface. C’est l’une de mes meilleures lectures de l’année, et avec le recul, je me demande même si ce n’est pas un coup de coeur. Lire la chronique.