S’inspirant du fameux rapport Meadows, Abel Quentin imagine une histoire autour de quatre chercheurs, et donne vie à ces personnages fictifs, le couple d’Américains Mildred et Eugene Dundee, le norvégien Johannes Gudsonn et le français Paul Quérillot. Il va retracer les cinquante années de leur existence depuis la publication de leur rapport, où tous ont pris une trajectoire différente, « ébranlés par les conclusions de leurs travaux ».

« Cabane » est un roman absolument passionnant, porté par des personnages touchants – parfois un peu détestables – mais qui suis-je pour les juger. J’ignore quelle est la part de fiction et de réalité dans ce livre, mais au moins, c’est un récit qui interroge, qui pousse à la réflexion, qui invite à sortir la tête du sable et à affronter nos erreurs. Lire la chronique.

J’ai passé un très bon moment de lecture avec « Nulle part où revenir », même s’il m’a manqué un petit quelque chose pour que ce roman devienne un coup de coeur. Un attachement plus profond aux protagonistes peut-être, ou cette impression que l’auteur est resté un peu en surface des problématiques sociales et sociétales soulevées. Pour autant, j’ai particulièrement apprécié l’atmosphère qui s’en dégage, cette nature sauvage et mystérieuse où viennent s’égarer les âmes écrasées par le désespoir. Lire la chronique.

Encore un roman de Virginie Grimaldi qui m’a conquise. Comme d’habitude, j’ai été touchée par l’incroyable justesse des protagonistes. Certes, je me suis trouvée beaucoup de points communs avec Lou lorsque j’avais son âge, mais pas seulement. Lou, Diane, la mère de cette dernière, ou même Sébastien, ils sont tous une partie de nous, ou des êtres qui nous sont proches.

Et puis, il y a cet humour, ce second degré que j’aime tant chez l’autrice, et cette lumière qu’elle arrive à transmettre, même quand elle raconte des réalités difficiles.

J’ai fini par verser la petite larme, bouleversée par ce que je n’avais pas vu venir. Cela étant, avec l’autrice, ce ne sont jamais totalement des larmes de tristesse. C’est davantage l’émotion d’une lecture qui a su pénétrer ton âme, qui agit comme un exutoire, jusqu’à te faire lâcher prise. « Allez, vas-y, pleure, tu pisseras moins ! », comme dirait ma grand-mère.

Les romans de Virginie Grimaldi, c’est toujours comme ça, ça t’accapare le coeur et l’esprit, ça te fait rire et ça te fait pleurer, ça ne te laisse jamais indifférent. « Les heures fragiles » en est un parfait exemple.

Le mois d’août a clairement été celui où j’ai renoué avec la Fantasy. Et c’est avec ce premier tome de Peau d’âme que j’ai ouvert le bal. Écouté sur Nextory, j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce conte assez sombre, réécriture de Peau d’âne sous le prisme d’Aude Ziegelmeyer.

On y fait la connaissance de la princesse Blanche d’Ivrée, du royaume de Roncevaux. Veuf depuis plusieurs années, son père décide de se remarier avec une femme qu’il estimera à la hauteur de feue son épouse. Hélas, la princesse était loin d’imaginer à quel point cette décision allait changer sa destinée, et celle de tout le royaume.

Dès le départ, cette histoire m’a provoqué un sentiment de malaise. Une sensation pas très agréable, probablement issue des quelques bribes de souvenirs qu’il me restait du film Peau d’âne avec Catherine Deneuve. J’étais petite quand je l’ai regardé, mais je me souviens très bien qu’il m’avait effrayée.

C’est un peu ce que j’ai ressenti ici aussi, du moins au début, alors que les intentions du roi prennent sens et que la nausée me monte à la gorge. Puis, l’histoire prend une autre tournure, différemment sombre, plus violente, et intensément féministe.

J’ai aimé le personnage de Blanche, cette jeune femme intelligente et vive, qui sait manier les mots et s’affirmer avec une volonté farouche.

Je ne connais rien au conte original, et je suis bien incapable de dire ce qui a été « réécrit » par l’autrice, mais j’ai apprécié les touches de magie qui s’invitent dans le récit, cet axe autour de la métamorphose, et le petit côté quête épique qui donne du rythme au roman.

Un premier tome qui m’a séduite, en partie aussi grâce à la prestation de Flore Audebeau, qui a su rendre mon écoute captivante.

Que j’ai aimé ce roman ! Cela tient très certainement à un savoureux mélange des genres, comme une recette patiemment concoctée, aux ingrédients savamment dosés, qui pétille en bouche et éveille les sens. Une pointe de fantastique, de romance, d’historique, de mystère, le tout assaisonné d’un brin de fantaisie et d’humour qui m’a joyeusement comblée.

Le genre d’histoire par laquelle tu te laisses volontiers porter, oubliant tout le reste autour pour te fondre dans une petite bulle hors du temps. Une excellente découverte, et j’espère de tout coeur qu’il y aura une suite. Lire la chronique.

« La vallée », c’est le genre de roman à l’ambiance glaciale que j’aime lire en hiver, par une nuit sans lune, histoire d’être encore plus immergée dans le récit. De ressentir cette sensation de froid intense, cette inquiétude presque exaltante suscitée par un huis clos oppressant. Sans parler de cette abbaye sinistre et de ces meurtres sordides, qui tiennent en haleine tout au long du roman.

Tout y était, et pourtant, ça n’a pas totalement pris, même si j’ai aimé ma lecture. Peut-être est-ce dû à une sensation de déjà-vu, le lieu de l’intrigue étant à peu près le même que dans le premier tome. D’ailleurs, on y retrouve la capitaine Ziegler. Mais j’ai trouvé qu’il y avait un peu trop de facilités scénaristiques, destinées à répondre à tous les besoins de l’auteur. Isoler une vallée Pyrénéenne. Check. Réunir à nouveau Servaz et Ziegler. Check. L’enquête elle-même, bien qu’intéressante, sert une fin bien spécifique.

Cela étant, j’aime toujours autant le style de Bernard Minier, que je lis chaque fois avec beaucoup de plaisir.

J’avais adoré le premier tome de cette série, « L’héritière », lu il y a dix ans (déjà). Son héroïne principale, Agnès Cleyre, est une jeune femme ayant le don de voir les fantômes. Un héritage maternel, qui fait d’elle une demi-sorcière. À la mort de ses parents, elle est recueillie par son oncle, notaire, qu’elle assiste au sein de son étude spécialisée dans les successions surnaturelles de l’AlterMonde.

J’ai été étonnée de me remémorer assez vite les personnages, même si, dans mon souvenir, Agnès était plus timide, plus effacée. Une évolution qui m’a un peu déstabilisée au départ, mais qui s’ancre parfaitement dans le contexte un peu « cru », à l’humour décalé, de ce deuxième tome.

J’ai trouvé l’intrigue originale, pas tant concernant l’histoire – aux accents de Roméo et Juliette – mais plutôt de son traitement un peu sf qui m’a bien emballée.

Dans « Alouettes », l’autrice mêle urban fantasy, folklore et mythologie, de manière très habile. Bien entendu, il est toujours préférable de lire les tomes d’une série dans l’ordre, pour bien saisir la personnalité des protagonistes. Cela étant, l’autrice a fait en sorte que ce deuxième opus puisse être lu indépendamment.

« Saison d’os » nous plonge dans un univers futuriste et dystopique, dans lequel Londres est dirigée par le régime totalitaire de Scion. Un régime qui livre une traque sans merci aux clairvoyants de toutes sortes, dans le but de les éliminer. Pour survivre dans ce monde dangereux, Paige Mahoney, une jeune Irlandaise marcherêve, œuvre pour la pègre locale, où son mentor l’utilise pour pénétrer l’esprit des gens et récolter des informations de premier ordre. Jusqu’au jour où elle se fait prendre et conduire sur le territoire des Réphaïm.

J’avais entendu beaucoup de bien sur cette série, raison pour laquelle j’ai voulu m’y plonger. Comme souvent dans les premiers tomes, on découvre l’univers, les protagonistes et les enjeux, et il m’a fallu un petit temps d’adaptation, étant donné la richesse du vocabulaire et de l’univers imaginé par l’autrice. De ce point de vue là, j’ai été séduite, et je pense que je continuerais la saga. Cela étant, je n’ai pas accroché plus que cela aux protagonistes, les principaux comme les secondaires.

On peut dire que ce mois d’août aura été le mois où je suis sortie le plus de ma zone de confort. Car même si je suis une lectrice éclectique, la romance est probablement le seul genre que je ne lis pas ou rarement. Après, je triche un peu, car ce roman n’est pas vraiment une romance, il y a une enquête policière, le tout dans l’Angleterre du XIXe siècle, et Whitechapel en arrière-plan. Tous les mots-clés qu’il fallait pour me convaincre !

On ne va pas se mentir, les scènes de sexe ne sont pas les parties qui m’ont le plus emballée, en revanche, j’ai beaucoup aimé les protagonistes, et notamment la relation particulière de notre trio. À travers eux, l’autrice aborde les difficultés à s’assumer pleinement, dans une société où l’homosexualité est punie par la loi, où les femmes n’ont pas leur mot à dire et les mains liées quant à leur destin. Amanda doit ruser pour se faire publier, mais heureusement, elle ne manque pas d’imagination.

J’ai passé un très bon moment et je pense que l’histoire et les personnages vont me rester en tête longtemps. Une belle découverte !

Après presque dix ans sans la lire, j’ai renoué avec Amélie Nothomb, et c’était bien ! Maintenant, je me rappelle pourquoi j’aimais tant cette autrice. Avec « Tant mieux », c’était comme si je la découvrais sous un nouveau jour, plus « posée » mais toujours ce panache dans le style. C’était touchant, avec cette pointe d’humour juste ce qu’il faut pour que l’ensemble reste délicat. J’ai adoré ! Quant à l’interprétation de Françoise Gillard, au poil !

« Les derniers jours de l’apesanteur » ce sont ces derniers moments avant le bac, ce temps suspendu entre la fin de l’adolescence et l’âge adulte. Ces derniers jours où tu te balades les mains dans les poches avec tes potes du lycée, encore inconscient·e de ce qui t’attends après, mais assez conscient·e tout de même qu’il faut profiter, car tout va bientôt changer.

Ce petit refrain nostalgique qui te ramène plusieurs années en arrière, c’est tout ce à quoi je m’attendais en me lançant dans cette lecture. Avec néanmoins ce petit supplément propre à l’histoire de notre narrateur. Une lecture agréable !

Cet ouvrage nous apprend que les troubles ou angoisses qui nous habitent prennent la plupart du temps leur source dans l’histoire des générations antérieures. Certaines anecdotes réelles m’ont particulièrement soufflée, et le rapprochement entre les faits et les questions que cela soulève m’a semblé pertinent. Un livre intéressant, écrit par une journaliste, qui m’a donné envie de me plonger dans des lectures plus approfondies sur le sujet.