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  • Publication publiée :2025-07-18
  • Post category:Chroniques
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  • Temps de lecture :6 mins read

Le tourbillon des possibles de Clara Héraut

Contemporain, Young Adult

Date de lecture : 12-14 juil. 2025

Lecture audio → Roman lu par Violette Erhart

« Peut-être qu’il faut que j’arrête d’imaginer qu’être adulte, se sentir adulte, ça veut dire ne jamais douter de rien. »

J’ai découvert Clara Héraut l’an dernier, avec Les coquillages ne s’ouvrent qu’en été, qui a été un magnifique coup de coeur. Alors, je me suis jetée les yeux fermés sur ce Tourbillon des possibles, déjà convaincue que je l’aimerai. Pourtant, au départ, ça ne l’a pas vraiment fait et je me suis même dit que j’allais abandonner ma lecture. Deux raisons à cela : la protagoniste principale, que je trouvais irritante au possible, et le côté conversation Whatsapp, qui m’agaçait au plus au point. Pour ma part, ce procédé a tendance à me sortir complètement de ma lecture. Je fais une fixette et c’est mort ! Si c’est une ou deux fois ça va, mais de façon récurrente, argh. Et puis, je me suis dit : « Allez, c’est Clara Héraut quand même ! L’autrice qui a l’art d’exprimer par écrit ce qui se passe au plus profond de nous. Celle qui t’a bouleversée avec son roman de l’an dernier. » Alors voilà, j’ai fait abstraction et je me suis glissée dans cette histoire pour finalement ne plus la lâcher.

« C’est déprimant. Cinq ans d’études pour avoir le sentiment d’être retournée à la case départ. Je suis toujours aussi loin de mes rêves. Je suis toujours aussi petite face à eux. J’ai toujours l’impression que je ne sais pas très bien ce que je fais, alors que je croyais que j’avais passé l’âge de douter de tout et surtout de moi-même. »

Au coeur de ce récit, Léonie, 23 ans, tout juste diplômée d’un master en cinéma. Leo la drama-queen. Jamais surnom ne m’aura semblé plus adéquat ! Leo, elle imaginait qu’après son diplôme elle trouverait du boulot presque en un claquement de doigt. Qu’elle rentrerait dans le cercle très fameux des adultes. Ceux qui gagnent leur vie, achètent une maison, se marient et font des enfants. Seulement voilà, la vie, c’est pas si simple. Déjà, un master en cinéma, c’est un peu une « voie de garage » – ça c’est ce que tout le monde pense mais que tout le monde évite de te dire, de toute façon, t’es au courant au fond de toi. 😁 Bref, tout ça pour dire que trouver du boulot – à Paris ! – dans un secteur artistique passablement bouché, où tes concurrentes à un poste sont forcément tes copines, ben ça corse un peu le tout. Et quand en plus t’as du rendre ton appart, revenir chez ta mère, qui n’est même pas là pour t’accueillir, et que ta petite sœur n’est pas venue te chercher à la gare, ben tu retombes en enfance et tu fais ta drama-queen. T’as le moral dans les chaussettes, tu ne comprends pas que le monde – par le monde t’entends par là ta famille – ne tourne pas autour de toi, et tu manges du chocolat parce que c’est ce qu’on fait quand ça va pas. Et quand en plus, t’as pas pu courir assez vite pour éviter ton ex, à qui tout semble réussir depuis que tu l’as quitté…

« Tu ne peux pas, tu ne dois pas, faire tes choix de vie en fonction de quelqu’un d’autre. L’amour, c’est beau, c’est puissant, c’est moteur. Mais parfois l’amour s’arrête. Et alors, si tu as tout construit selon une autre personne, tu te retrouves à devoir accepter un travail un peu pourri pour subvenir à tes besoins. Tu te retrouves à tout rebâtir à zéro à un moment de ta vie oú les intersections se font rares et oú rebrousser chemin est parfois difficile, voire impossible. »

Voilà, voilà. Je ne vais pas vous raconter le livre non plus, car il faut le découvrir, suivre Léonie dans son cheminement, ou devrais-je dire son apprentissage. Découvrir, ou se rappeler, à quel point c’est difficile de se lancer dans la vie active, de pousser les opportunités, de faire des choix, de travail ou de vie, de passer des entretiens. Bref, de faire ses premiers pas dans le monde des adultes, qui, en vrai, n’ont d’adultes que le nom. Léonie, c’est une fille passionnée par le cinéma, et ses amies sont là pour le lui rappeler quand elle a tendance à l’oublier. Au fond, elle sait ce qu’elle veut, ce qu’elle a toujours voulu, même si elle est consciente que son parcours ne sera pas forcément linéaire. Et quand on est passionnée, motivée par ses amies, sa famille, alors on se sent pousser des ailes et c’est là que cette passion transparaît le mieux. Et puis, après tout, rien n’est définitif dans la vie, on a le droit de se tromper, de prendre d’autres chemins, d’explorer d’autres voies. À partir de là, tout nous paraît moins oppressant, non ?

Avec Le tourbillon des possibles, Clara Héraut montre une fois encore qu’elle est une écrivaine de l’universel. Elle sait parler à notre âme, et qu’on soit génération 2001, génération 2006, ou génération 1984, comme moi, cette histoire trouve facilement écho.

L’an dernier, j’avais découvert Les coquillages ne s’ouvrent qu’en été dans sa version audio, et cette écoute avait été un coup de coeur. Alors, c’est tout naturellement que j’ai choisi l’audio pour me plonger dans Le tourbillon des possibles, d’autant qu’on y retrouve la même narratrice, Violette Erhart. Je la trouve fantastique dans tous les rôles de cette histoire, pleine de fraîcheur et d’allant. Une belle écoute !

Découvrir d’autres avis sur ce roman : Audrey – Light And Smell, La pirate des PAL.

Et comme les mots peuvent sembler parfois bien fades, rien de mieux que d’écouter un extrait pour se faire un avis.

Infos & Quatrième de couverture


Le tourbillon des possibles de Clara Héraut
Éditeur : Audiolib – Parution : 25/06/2025 – Durée : 9h46min – ISBN/ASIN: 9791035419424 – Lu par Violette Erhart.
Également disponible : 📕 En grand format chez Hachette, 2025.

Fraîchement diplômée d’un master en cinéma et dans l’attente de trouver un travail dans ce milieu, Léonie retourne chez sa mère à Hardelot. Loin de ses amies, de ses repères et du sentiment de liberté qu’elle chérissait quand elle vivait à Paris. Pour elle, c’est un retour amer à la case départ même s’il n’est que temporaire.
Lorsqu’elle recroise Samuel, avec qui elle a partagé une histoire d’amour l’été de leurs dix-huit ans, elle voit une occasion de se distraire de cette période morose. Pas d’attache, rien de sérieux, puisqu’elle va bientôt repartir…
Du moins c’est ce qu’elle croit, car la recherche de travail se révèle plus longue que prévu. En même temps qu’elle trépigne sur la ligne de départ de sa vie d’adulte, Léonie sent monter la peur de voir ses plans s’effondrer. Et le vertige de devoir choisir.


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Cette publication a un commentaire

  1. Les coquillages ne s’ouvrent qu’en été de Clara Héraut est un coup de coeur, j’ai un peu moins apprécié celui-ci est génial.

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