Ce qu’il faut de haine de Jacques Saussey

Policier, Thriller

Date de lecture : 10-11 déc. 2024

J’avais beaucoup entendu parler des romans de l’auteur, mais c’est surtout depuis que j’ai assisté à l’une de ses tables rondes au festival du thriller de Gujan que j’ai eu très envie de découvrir sa plume. Pour cela, j’ai choisi « Ce qu’il faut de haine », car ce qu’il en a dit avait attisé ma curiosité. Excellent choix !

Un matin de novembre, Alice, jeune étudiante en médecine, tombe sur le cadavre d’une femme alors qu’elle fait son jogging en forêt. L’enquête montrera que la victime n’était pas quelqu’un de très sympathique, plutôt une femme impitoyable, et le nombre de personnes susceptibles de lui en vouloir dépasse largement les doigts des deux mains. La tâche des enquêteurs pour découvrir l’identité du coupable va s’avérer corsée, mais c’est ce qu’on aime dans les polars non ?!

Dès le départ, j’ai été prise dans l’ambiance. Nous sommes dans la tête d’Alice, en train de faire sa petite course à pied matinale avec son chien, lorsqu’elle tombe sur ce corps grouillant d’asticots. « Une carcasse abandonnée à la pluie, aux charognards, aux insectes et à la putréfaction. » Pas étonnant que son estomac n’ait pas supporté le spectacle ! En revanche, ce qui l’est plus, étonnant, c’est que nous sommes à Pierre-Perthuis, petit village sans histoires, et bon sang, “ce qu’il faut de haine”, pour vouloir faire subir à quelqu’un ce qu’a vécu la victime dans ses derniers moments ! 

Alors que les enquêteurs remontent les différentes pistes qui pourraient conduire au meurtre de Valérie Freysse, Alice ne peut se départir de cette vision cauchemardesque et décide de faire quelques recherches de son côté. Forcément, les mauvaises surprises de ce genre, ça marque à vie et ça fait cogiter le cerveau. Surtout quand, à la base, tu es venue retrouver le réconfort du cocon familial, après des jours de cours chargés à la Fac.

J’ai beaucoup apprécié également que l’auteur nous immisce dans la tête du tueur. Au fil des pages, on va découvrir des pans de son histoire et les raisons de toute cette haine vont se profiler habilement. Pour autant, cela ne suscite pas l’empathie, car il faut quand même être sacrément tordu pour imaginer des sévices pareil ! Non pas que j’éprouve non plus une quelconque empathie pour la victime, qui était détestable. Mais je me dis que l’inhumanité conduit inévitablement à l’inhumanité, non ? D’ailleurs, cet aspect-là, dans le monde du travail, est évoqué assez justement dans le roman.

Avec Ce qu’il faut de haine, Jacques Saussey propose une intrigue bien ficelée, qui a su me captiver du début à la fin. Je suis ravie d’avoir découvert l’auteur avec ce titre et je suis prête désormais à me plonger dans ses autres romans !

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Extrait

« J’ai une vision bien précise de ce que je veux apporter à une société, déclarait-elle, les jambes croisées avec élégance, un foulard Hermès habillant son cou. J’ai eu la chance de travailler pour les plus grandes et j’y ai construit, avec la participation de certains de mes collaborateurs, un nouvel horizon d’épanouissement pour le personnel. L’entreprise est le moteur de la vie. C’est dans ses locaux qu’un employé passe l’essentiel de son existence. C’est dans sa structure qu’il s’émancipe et donne le meilleur de lui-même. Nous, les ressources humaines, sommes là pour faire office de révélateur, de catalyseur et de fixateur de talents. Nous sommes l’alpha et l’oméga de la création des équipes au service des managers et de la productivité. »

Infos & Quatrième de couverture

Ce qu’il faut de haine de Jacques Saussey
Éditeur : Fleuve – Parution : 12/10/2023 – 400 pages – ISBN: 9782265156852.
Également disponible : 🎧 En audio chez Lizzie, 2024 ; 📕 En poche chez Pocket, 2024.

La mort ne frappe pas toujours au hasard…
Ce matin-là, comme tous les dimanches, Alice Pernelle s’éclipse de la maison de ses parents pour aller courir avec son chien. Mais en arrivant au bord de la Cure, cette rivière qui traverse son village natal, un tableau macabre lui coupe les jambes et lui soulève l’estomac. Un corps écartelé et grouillant de vers gît sur la rive.
Alors que les enquêteurs en charge de l’affaire font de glaçantes découvertes et se confrontent à des témoignages décrivant la victime comme une femme impitoyable, les habitants de Pierre-Perthuis, petit hameau du Morvan, sont ébranlés. Les visages se ferment. Les confidences se tarissent. Hantée par les images de ce cadavre, Alice a pourtant besoin de réponses pour renouer avec l’insouciance de sa vie d’étudiante. Au risque d’attirer l’attention de l’assassin sur elle…