Mes lectures de septembre 2023

Je ne rédige pas toujours de chroniques pour chaque livre lu, mais grâce à cette page, j’ai dans l’idée, malgré tout, de partager brièvement avec vous mes avis de lecture « à chaud ». Quelques lignes, parfois quelques mots, mais qui peuvent s’avérer suffisants pour vous donner ou non l’envie de découvrir un ouvrage. Ce ne sont pas des bilans lecture, et ils ne sont pas non plus destinés à remplacer mes chroniques, que par ailleurs j’adore écrire.

Sommaire :

1. Sur la dalle (J.B. Adamsberg, tome 10) de Fred Vargas, 512p
2. Body Language, tome 1 de A.K. Turner, 368p
3. Lumière pâle sur les collines de Kazuo Ishiguro, 304p
4. Le feu et la glace (Swan Song, tome 1) de Robert McCammon, 540p
5. La glace et le feu (Swan Song, tome 2) de Robert McCammon, 540p
6. Châtaignes et figatelli (Cosy Mystery en Corse, tome 1) de Jocelyn Bacquet, 247p
7. Car un jour de vengeance d’Alexandra Julhiet, 416p
8. L’épaisseur d’un cheveu de Claire Berest, 240p
9. Le choix de Viola Ardone, 7h03min
10. Ludovic et le voleur de regard d’Anne-Marie Bougret, 238p

Sur la dalle (J.B. Adamsberg, tome 10) de Fred Vargas

J’avais peur d’être un peu déçue par ce nouvel Adamsberg, mais finalement, j’ai passé un bon moment de lecture. Cette fois-ci, notre équipe quitte son commissariat parisien pour un village breton, toutefois, sans Danglard, qui n’apparaît quasiment pas au cours du récit. Bien qu’il s’agit de mon personnage préféré, le manque ne s’est pas trop fait sentir, et c’est bien la preuve que l’enquête était assez captivante pour que je ne ressasse pas mon mécontentement toutes les quatre pages. Comme souvent, l’enquête est un peu fantasque, à l’image du commissaire et de son cheminement de pensée, mais c’est ça que j’aime. J’ai beaucoup apprécié les différents personnages secondaires, les discussions au restaurant, et le sosie de Chateaubriand. Retancourt est en pleine forme dans cet épisode, quant à Adamsberg, il ne sait pas, ne sait jamais, ne sait rien, avant de finalement trouver la révélation finale dans ses pensées éparses. Un peu comme docteur House. Je regrette cependant que l’autrice n’ait pas plus insisté sur le côté légende, avec l’énigmatique boiteux qui fait retentir son pas claudiquant à la nuit tombée. Cela dit, je reste quand même une fan inconditionnelle des premiers tomes, et Adamsberg détient encore à ce jour la première place dans mon coeur, juste devant Longmire.

Body Language, tome 1 de A.K. Turner

Je suis ravie d’avoir découvert cette série policière où nous côtoyons une technicienne de la morgue incroyablement géniale et une flic tout aussi intéressante. Des personnages qui promettent de devenir de plus en plus attachantes au fil des tomes. Élevée par sa grand-mère polonaise, Cassie est une jeune femme un peu à part, dont la vie n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Sa sensibilité est manifeste et j’ai beaucoup aimé la suivre dans son travail. Cela dit, l’entièreté du roman ne se déroule pas à la morgue. Au contraire, Cassie mène sa propre enquête et trouve en Flyte une alliée éventuelle. J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié la droiture de Flyte et j’ai hâte d’en apprendre plus sur son passé et sa vie. L’intrigue est bien menée, et parfois, j’ai même eu quelques sueurs froides. Bref, c’était une lecture plutôt captivante, que j’ai dévorée rapidement, d’autant que l’action se situe en Angleterre, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Lumière pâle sur les collines de Kazuo Ishiguro

Après avoir découvert l’auteur avec Les vestiges du jour, que j’ai adoré, j’ai poursuivi avec cet autre roman qui m’a été prêté par une amie. J’aime beaucoup le style d’Ishiguro, sa plume, cette pudeur et cette poésie qui se dégagent de ses textes. On y retrouve cet écart générationnel, ces figures qui vivent encore dans le passé et celles qui cherchent encore leur place, à cheval entre tradition et modernité. En ce sens, cela m’a rappelé le récit du majordome dans Les vestiges du jour. Quand je lis Ishiguro, je suis comme plongée dans une forme de contemplation et j’aime beaucoup cet état de grâce. Parce qu’il est difficile d’exprimer mon ressenti sur de tels ouvrages, je vous invite à lire la chronique de mon amie, qui, je trouve, a su parfaitement saisir l’essence de ce roman.

Swan Song, tome 1 & 2 de Robert McCammon ❤️

J’ai eu un véritable coup de cœur pour cette duologie et je ne m’y attendais pas du tout. J’étais partie pour passer un bon moment, sans plus, mais je suis littéralement tombée en amour pour Swan Song. Le premier tome est assez noir, brutal, choquant, éprouvant aussi. On assiste au pire de la nature humaine, comme on peut s’y attendre en période de désolation. Je n’ai pu m’empêcher de penser à La route, lors de certains passages. Ce n’est pas aussi silencieux, en revanche, dans ce récit là également, l’humain reste le pire ennemi de l’humain. Même les loups, pourtant effrayants, ne le seront jamais autant. Cela dit, la lumière n’est jamais totalement absente des ténèbres, et on sent que certains protagonistes, à l’instar de Swan, la porte en eux. J’ai aimé suivre leur destinée, chacun traçant sa propre route, comme guidé par une main invisible. Vers quelle destination ? Ils l’ignorent et nous aussi, mais dans un monde dévasté, il faut bien se trouver un but pour avancer. J’ai tellement aimé Swan, cette enfant puis cette jeune fille, qui m’a énormément touchée. J’ai encore davantage aimé le second tome, que j’ai pourtant trouvé totalement différent du premier. Il y a comme un changement d’ambiance dans l’air. Swan Song est un roman véritablement addictif, et comme Sister, on avance, « un pied devant l’autre, et t’arrives là où tu veux », jusqu’au final. J’ai trouvé cette saga superbe, alors certes, certains le lui reprocheront peut-être, mais qu’importe. J’ai trouvé le message très beau et j’ai ressenti beaucoup d’émotions lors de ma lecture. Je recommande ces livres à tous ceux qui apprécient la SF.

Châtaignes et figatelli (Cosy Mystery en Corse, tome 1) de Jocelyn Bacquet

Un cozy mystery sympathique, ayant pour protagoniste principale Odette, « née Froidevaux. Soixante-dix-huit ans, bientôt quatre-vingts ». La vieille dame en question tient une sorte de pension en Corse, la « Maison Emmaüs ». Une enquête à la Hercule Poirot, avec des résidents pas tous très sympathiques, un voisin un peu mafieux et ses relations douteuses. Quant aux enquêteurs, on ne peut pas dire qu’ils aient inventé l’eau chaude, surtout un, plus occupé par son apparence et sa position sociale que par la résolution de l’énigme. Cela dit, ça arrange bien les affaires d’Odette ! J’ai souri quelques fois lors de ma lecture, plutôt brève, et je pense que je ne vais pas tarder à lire le deuxième tome.

Car un jour de vengeance d’Alexandra Julhiet

Un bon thriller, avec une ambiance assez oppressante et une intrigue captivante, habilement menée. Par une sorte de mise en abyme, on va découvrir le passé de nos protagonistes à l’Institut Chevrière. Une double temporalité donc, mais pas si classique que cela, ce que j’ai apprécié. L’autrice alterne entre un récit lent, assez angoissant, puis des scènes d’action, ce qui dynamise la lecture. J’ai particulièrement aimé le décor de Chevrière et l’atmosphère qui y règne, marquée par la tension et l’emprise. Un bon moment de lecture !

L’épaisseur d’un cheveu de Claire Berest

Voici un roman de la rentrée littéraire que j’avais hâte de découvrir, intriguée par les nombreux avis que j’ai pu lire. Je crois que je m’attendais à ressentir davantage d’émotions lors de ma lecture, au vu des réactions assez vives que cet ouvrage a suscitées. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais le protagoniste m’a fait penser, par certains côtés, à celui de Sept gingembres de Christophe Perruchas. Tout le roman est raconté selon son point de vue et je dois dire que ses pensées ne sont pas toujours agréables à suivre. Un type un peu frustré, ancré dans un quotidien plutôt morne, incapable de dire ce qu’il pense vraiment, ce qui semble le ronger de l’intérieur. J’aime beaucoup ce genre de sujet, seulement je trouve que cette histoire aurait mérité d’être un peu plus conséquente, plus axée sur la psychologie du personnage. Ici, on ne fait que passer, si bien qu’on a tendance à être perpétuellement dans le jugement. Un roman que j’ai lu d’une traite, assez peu concernée, finalement, par le drame qui s’est déroulé tout au long de ma lecture. Une histoire dont je me souviendrai pourtant, un peu comme je me souviens de Sept gingembres, mais qui ne m’a pas plu outre mesure.

Le choix de Viola Ardone ❤️

« Moi, j’aurais été plus heureuse si j’étais née garçon, comme Cosimino, mais quand on m’a faite, personne ne m’a demandé mon avis. » J’ai écouté ce roman dans sa version audio Audiolib et c’est un véritable coup de cœur ! J’ai tout aimé dans ce roman, les protagonistes, l’histoire, le décor, la narratrice Marie du Bled. Le récit d’Oliva, c’est un peu celui d’une multitude d’autres femmes. Un récit qui nous emmène en Sicile, dans les années 60, à une époque où les femmes ont une place bien définie dans la société. Une vie faite de règles imposées par des hommes, qui nuisent à leur liberté, qui brisent leurs rêves, enchaînent leur destin. Des femmes qui élèvent leurs filles selon ces même diktats, génération après génération. Mais un jour, des voix s’élèvent, sortent de l’ombre pour changer les mentalités. J’ai tellement aimé les protagonistes, Liliana, Calò, le père d’Oliva, « tout en silence », et le courage de cette dernière, elle qui pourtant, durant toute son enfance, a été marquée par les injonctions maternelles sur ce qui convient de faire ou non pour une femme. J’ai ressenti une foule d’émotions lors de ma lecture, j’avais envie de marcher aux côtés des personnages, j’ai été emportée par leur ardeur autant que par leur peur. Je ne vous en dis pas plus, car j’en ferai une chronique, mais je vous en conseille mille fois la lecture !

Ludovic et le voleur de regard d’Anne-Marie Bougret

Un roman que j’ai découvert grâce à la communauté Bookstagram. J’ai passé un agréable moment avec ce thriller dont je ne suis pourtant pas le public cible. L’intrigue est intéressante et traite, de manière adaptée, d’un sujet à la réalité effarante. Une histoire en deux parties, l’une qui se déroule durant l’adolescence de Ludovic, l’autre lorsqu’il est adulte. Pour ma part, j’ai davantage été marquée par le comportement de la mère de Ludovic que par l’intrigue en elle-même. En tout cas, nul doute qu’un lectorat plus jeune aura son lot d’émotions fortes.