Mes lectures de janvier 2025

Mon mari m’a offert ce livre à Noël, car je suis une grande fan du film de Spielberg. Les deux oeuvres sont différentes mais pour une fois, je les ai trouvées aussi excellentes et intéressantes l’une que l’autre.

« C’est mon île, elle m’appartient. Et rien ne m’empêchera d’ouvrir le parc Jurassique à tous les enfants du monde ! A tous les enfants riches, ajouta-t-il avec un petit gloussement. »

Cela étant, le roman est beaucoup plus sombre que le film. À commencer par John Hammond, qui est loin de l’image du gentil papy diffusée par Spielberg. Le type est sacrément mégalo (il l’est aussi dans le film, mais dans une moindre mesure), et se fiche pas mal des conséquences de ses actes du moment que ça lui rapporte de l’argent. Quant à ses petits-enfants, il ne les apprécie pas plus que ça et se préoccupe davantage de l’état de son parc et de ses véhicules, que de savoir si oui ou non ils ont été dévorés par un dinosaure.

« Dans l’histoire de l’évolution, la vie renverse toutes les barrières. La vie prend le large, la vie conquiert de nouveaux territoires. C’est parfois ardu, parfois dangereux, mais la vie trouve toujours un moyen. »

Certaines scènes sont vraiment angoissantes. L’auteur a l’art de te maintenir en haleine et tu te surprends à retenir ton souffle, à rester parfaitement immobile, de peur, toi aussi, de voir débarquer le T-Rex. Mais plus que le T-Rex, ce sont les raptors qui m’ont angoissée. Intelligents, vifs comme l’éclair, si tu les croises, t’es mort !

J’ai aussi beaucoup aimé la critique des scientifiques et de ce qu’ils font de la science, grâce au personnage de Ian Malcolm. « La véritable préoccupation des scientifiques est la réussite. Tout ce qui les intéresse, c’est de savoir s’ils peuvent faire quelque chose et ils ne prennent jamais le temps de se demander s’ils devraient le faire. » Il est un peu le garde-fou, celui qui remet les pendules à l’heure dans ce monde de dingue. Quant aux dialogues, ils sont succulents.

Pour conclure, « Jurassic Park » est une lecture véritablement captivante, effrayante aussi, à découvrir sans hésiter !

« L’oeil de la perdrix » est un beau roman, qui m’a beaucoup touchée alors que je ne m’y attendais pas. Peut-être est-ce dû en partie à la plume de l’auteur, mais j’y ai trouvé ce souffle d’originalité, cette simplicité touchante que j’aime tant. Je suis complètement tombée sous le charme de cette histoire et de ses protagonistes. Lire la chronique.

À travers cette histoire, l’autrice met l’accent sur des problèmes de société, notamment ceux auxquels les jeunes sont de plus en plus souvent confrontés ; drogue, alcool, troubles alimentaires. Des jeunes en souffrance, qui seraient prêts à tout pour se sentir intégrés, trouver leur place, dans un milieu où la différence est méprisée.

Avec « L’ange des neiges », Anki Edvinsson nous offre une enquête passionnante, fine et bien rythmée. L’ambiance hivernale et le duo d’enquêteurs attachant m’ont séduite, aussi, je découvrirai avec plaisir la suite de la série. Lire la chronique.

Deux types tout juste licenciés sont partis taguer les murs de leur entreprise, histoire de clamer haut et fort leur colère et se soulever contre l’injustice. Mais, tout pleins d’adrénaline qu’ils étaient, les voilà qui percutent mortellement un type, avec leur voiture, lequel se trouvait en possession d’une considérable somme d’argent. Après quelques minutes de discussion, à peser le pour et le contre, ils prennent l’argent et laissent le mort sur le bord de la route. Mais ce qui préoccupe la police, c’est la découverte du cadavre d’une petite fille, maquillé comme une poupée.

J’ai découvert Lucie Henebelle avec ce roman et c’est un personnage qui m’a plu d’emblée. Le fait qu’elle soit mère de jumelles en bas âge, la rend tout de suite très humaine et moins « fictionnelle ». On la sent pleine de failles, mais résolue et plutôt brillante. Pas étonnant que son début de carrière soit déjà si prometteur. Ses collègues masculins ne sont pas toujours très sympathiques avec elle, mais heureusement Lucie ne s’en laisse pas compter.

Je continue doucement mais sûrement la série Sharko & Henebelle. Avec « La chambre des morts », Franck Thilliez met en scène une enquête sacrément glauque, oppressante, terrifiante, mais cruellement captivante. Comme toujours avec cet auteur, la plume est exquise et le rythme idéal, d’ailleurs, je n’ai fait qu’une bouchée de ce livre.

Dans l’Écosse du XVIIe siècle, Corrag, une jeune femme accusée d’être une sorcière, est enchaînée dans une cellule de la prison de Glencœ, en attendant sa mort prochaine. Du fond de ce sombre cachot, elle reçoit la visite du révérend Charles Leslie, un Irlandais « venu prêcher la bonne parole du Seigneur dans les contrées du Nord sans foi ni loi ». C’est alors qu’elle entreprend de lui faire le récit de sa courte existence.

« Un bûcher sous la neige » est un roman touchant, certes sombre et mélancolique, mais enveloppé d’un amour et d’une lumière qui réchauffent le cœur. Un roman à découvrir, si le côté « monologue » ne vous impressionne guère, et pourquoi pas en mars, un mois idéal pour célébrer les femmes. Lire la chronique.

Je suis sous le charme de l’écriture de Maylis de Kerangal, depuis que je l’ai découverte avec son dernier roman, Jour de ressac. Corniche Kennedy m’a emportée de la même façon. J’ai trouvé ce roman très beau, et je pense que la prose de l’autrice y est pour beaucoup. Mais surtout, j’ai été touchée par Sylvestre, cet homme bon mais fatigué, usé. Par ces jeunes aussi, avec qui la vie n’est pas toujours tendre et qui font comme ils peuvent avec les cartes qu’ils ont en main. Bref, j’adore Maylis de Kerangal ! Elle est une des rares écrivaines dont j’ai envie de lire tous les livres, envie de m’abreuver encore et encore à cette sublime écriture. Lire la chronique.

Un lieu unique, Orcières, mais une temporalité double. Un siècle sépare l’histoire de Franck et Lise, de celle du dompteur allemand venu se poser là avec ses fauves pendant le chaos ravageur de la première guerre mondiale. Deux histoires passionnantes, qui se font écho ; la guerre en arrière-plan, la violence et la peur, la nature et l’amour.

« Chien-Loup » a été un véritable coup de coeur. Un superbe roman non dénué d’une tension sous-jacente, qui captive jusqu’à la dernière ligne. Serge Joncour est un auteur dont j’adore la plume, le style, la simplicité mais surtout les personnages très humains et les histoires tout aussi humaines. Depuis que je l’ai découvert avec « Chaleur humaine », et encore plus avec « Chien-Loup », il est au panthéon de mes auteurs français préférés. Lire la chronique.

Cette rencontre avec Frankie Elkin est pour moi un succès ! Si j’ai parfois ressenti quelques longueurs, plusieurs jours après la fin de ma lecture, je me rends compte qu’elles ne sont plus qu’un vague souvenir et qu’il ne me reste qu’un sentiment très positif de cette histoire.

Par ailleurs, le fait que Frankie mène une vie nomade et sans attaches permet d’envisager chaque fois des intrigues avec un décor différent, de nouvelles perspectives et d’autres rencontres. Ce qui me donne très envie de découvrir la suite, « Dernière soirée ». Lire la chronique.

Tout l’intérêt de ce roman repose sur cette relation mère-fille, fusionnelle. Dès le premier chapitre, j’ai ressenti un étrange malaise, une sensation d’oppression qui n’a fait qu’en s’accentuant au fil des pages. Si j’avais un quelconque espoir sur le côté divertissant de ce thriller, il s’est éteint quasi instantanément. Le ton est sans équivoque.

« Où tu seras reine » est le premier roman de Chrystel Duchamp que j’ai eu l’occasion de lire, et j’ai été subjuguée par sa maîtrise absolue de l’intrigue. Si les passages évoquant la maladie m’ont semblé un peu longs, l’histoire m’a néanmoins captivée jusqu’à la fin. Une plongée en eaux troubles qui m’a laissé pantoise ! Si vous aimez les thrillers psychologiques, vous ne serez pas déçus ! Lire la chronique.

« Terre des loups » est un roman que j’aurais pu trouver divertissant, si je n’avais pas tiqué sur de trop nombreux points. Gregory est multimilliardaire, ami des loups et soi-disant défenseur de la nature ; cela étant, le type ne voit aucun problème à faire des allers-retours en jet privé dix fois dans la même journée et à rouler en 4×4 dans le désert juste pour semer un tueur à ses trousses. Désolée, à l’heure actuelle ce sont des comportements que je ne supporte plus, dans la vraie vie comme en fiction. Il est du genre héros protecteur et toute la panoplie qui va avec, mystérieux, patron idéal, ami idéal, petit-ami idéal, toutes les femmes qui se pavanent devant lui, etc. Je suis riche, je fais ce que je veux, je peux même tuer si tu touches aux gens que j’aime. Mais je suis un gars bien hein, la preuve, je donne mon argent à un orphelinat en Éthiopie et j’ai même adopté une Éthiopienne. Sérieusement ?! À quel moment ce personnage peut-il sembler sincère et crédible ?

La reporter ne m’a pas davantage convaincue, et sa relation avec Nashoba est tellement clichée que j’ai levé les yeux au ciel un nombre incalculable de fois. Et je vous fais grâce des passages décrivant des sublimes corps de femmes.

Honnêtement, avec le recul, j’ai l’impression qu’il s’agit plus d’une romance sur fond d’action que d’un thriller, et j’ai le sentiment d’avoir été trompée sur la marchandise.

J’arrive toujours à trouver du positif, même dans les rares livres que je n’ai pas appréciés, mais là, je ne peux pas. Je ne voulais pas le chroniquer, et au final, je lui ai accordé plus de temps que je ne l’aurais souhaité.