En quelques lignes – Le p’tit avis du mercredi
L’oeil de la perdrix de Christian Astolfi
Historique
Date de lecture : 5 janv. 2025
À la fin des années 1950, Rose et son mari Paul-Dominique ont quitté leur corse natale pour la ville de Toulon, où ils mènent une vie plutôt monotone. Un jour où Rose se balade en ville, elle fait la rencontre de Farida, une exilée algérienne qui vit dans le bidonville. Dès lors, une belle amitié va naître entre les deux femmes, à la vie si diamétralement opposée.
« Nous rentrons alors en silence, l’une derrière l’autre, jusqu’à ce que la mer nous tourne soudain le dos, au bout du sentier, retrouver nos existences intactes – Farida sa vie d’exilée entre ses murs de carton-pâte, et moi, cet entre-soi mâtiné de gris avec Paul-Dominique. »
Je suis complètement tombée sous le charme de cette histoire et de ses protagonistes. J’ai aimé observer l’évolution de Rose, qui n’a pas eu une vie des plus joyeuses, et qui comme beaucoup de femmes à cette époque, s’effaçait au profit de son mari. La mort de Nonciade, sa fille partie trop tôt, alourdit toujours son coeur d’un chagrin inaltérable.
Pourtant, au fil des pages, portée par cette amitié profonde, on la sent s’épanouir, s’ouvrir à la vie et au monde. En arrière-plan, se dessine l’autre France, celle de la guerre d’Algérie et ses conséquences.
« Il faut que tu admettes une chose : dans cette vie où tu l’as rencontrée, Farida, comme tous les siens, était deux fois absente. Physiquement de son pays, l’Algérie. Et symboliquement de la société française qui lui a toujours donné une place provisoire. »
L’oeil de la perdrix est un beau roman, qui m’a beaucoup touchée alors que je ne m’y attendais pas. Peut-être est-ce dû en partie à la plume de l’auteur, mais j’y ai trouvé ce souffle d’originalité, cette simplicité touchante que j’aime tant retrouver dans mes lectures.
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Infos & Quatrième de couverture
L’oeil de la perdrix de Christian Astolfi
Éditeur : Julliard – Parution : 22/08/2024 – 240 pages – ISBN: 9782386010149.
Également disponible : 🎧 En audio chez Lizzie, 2024.
Orpheline, Rose est devenue mère à 16 ans et a quitté sa Corse natale pour rejoindre Toulon, une décision de son mari persuadé qu’ils y trouveront une vie meilleure.
Un matin de 1957, elle rencontre Farida qui vit depuis peu au bidonville de Toulon. Une amitié va naître entre elles qui va changer le cours de leur existence et leur permettre de prendre la mesure du monde qui les entoure. Si les traces de la deuxième guerre mondiale sont tenaces, c’est désormais en Algérie que les combats font rage.
Ensemble, elles vont trouver les ressources nécessaires pour déjouer les règles que leur imposent leur classe sociale et leur condition de femmes. Mais si elles sont toutes les deux françaises, l’une l’est un peu moins que l’autre aux yeux de la société.
En racontant la bouleversante histoire d’une émancipation, Christian Astolfi donne voix à des vies minuscules qui auraient dû rester silencieuses et résonnent pourtant longtemps après la lecture.
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S’il existe en audio je vais me mettre à sa recherche en te remerciant pour ta chronique sensible et belle.
Oui, il existe en audio Hedwige ! Et comme je le disais à Patricia, il me semble qu’il est lu par Virginie Méry, une excellente narratrice (très connue aussi dans le milieu du doublage). J’imagine donc que l’écoute doit être très agréable.
J’ai déjà vu un bon avis sur ce livre, je vais voir s’il est disponible avec mon abonnement BookBeat et si jamais je le téléchargerai. J’aime ce genre de livre entre deux polars. Bon week end
Ah oui, c’est vrai qu’il est sorti en audio ! Il doit être agréable à écouter, car je viens de voir que c’est Virginie Méry la narratrice et j’avais beaucoup aimé son interprétation de Rebecca de Daphné du Maurier.
Je crois que ce n’est pas tout à fait le genre qui me plaît alors je vais passer mon tour. Mais merci pour cette chronique 🙂
Je t’avais répondu à propos d’un autre livre, alors je reformule mon commentaire. Je comprends que ça ne soit pas le genre de livre que tu apprécies. En tout cas, je l’ai vraiment beaucoup aimé et je vais m’intéresser de près à la bibliographie de cet auteur.
Merci pour ta chronique toute en douceur… tu as réussi à capter ma curiosité pour ce livre que je n’aurais sans doute pas regardé sans toi. Je me le note ! 🙂
Je l’avais découvert un peu par hasard lors de la rentrée littéraire d’août, et j’ai enfin pu le lire. Franchement, c’est un livre qui m’a changé un peu de mes lectures, et que j’ai beaucoup aimé.