Extrait de…
En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut
Certains mots, certains passages d’un roman vous bouleversent, vous percutent ou vous amusent. Dans En attendant Bojangles, l’écriture d’Olivier Bourdeaut, c’est tout cela à la fois. Voici un extrait de ce superbe roman, pour lequel j’ai eu un coup de cœur. En écrivant ma chronique, j’ai eu bien des difficultés à ne choisir qu’une seule citation, tant chaque phrase est belle et poétique. Et si vous le souhaitez, vous pouvez également lire ma chronique.
J'ai lu/aimé cet article« D’elle, mon père disait qu’elle tutoyait les étoiles, ce qui me semblait étrange car elle vouvoyait tout le monde, y compris moi. Ma mère vouvoyait également la demoiselle de Numidie, cet oiseau élégant et étonnant qui vivait dans notre appartement, et promenait en ondulant son long cou noir, ses houppettes blanches et ses yeux rouge violent, depuis que mes parents l’avaient ramenée d’un voyage je ne sais où, de leur vie d’avant. Nous l’appelions « Mademoiselle Superfétatoire » car elle ne servait à rien, sauf à crier très fort sans raison, faire des pyramides rondes sur le parquet, ou à venir me réveiller la nuit en tapant à la porte de ma chambre de son bec orange et vert olive. Mademoiselle était comme les histoires de mon père, elle dormait debout, avec la tête cachée sous son aile. »
BOURDEAUT O., En attendant Bojangles, Finitude, 2016.
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