Salem de Stephen King
Fantastique, Épouvante, Horreur
Date de lecture : 31 août-2 sept. 2025
Ce roman trônait sur les étagères de ma bibliothèque depuis un sacré bail. J’ai lu une version Pocket (collection Terreur) datant des années 80, que j’ai complétée avec la version Audiolib lue par Julien Châtelet, adaptée d’une édition plus récente et augmentée de deux nouvelles (soit 400 pages de plus environ). L’une intitulée « Un dernier pour la route », l’autre « Jerusalem’s Lot », qui a d’ailleurs été adaptée en série sous le nom de « Chapelwaite ».
« Je pense que Salem’s Lot, malgré tous ses défauts, est l’un de mes meilleurs romans. L’un des plus effrayants aussi. »
L’intrigue de Salem se déroule dans les années soixante-dix. Ben Mears, un écrivain en manque d’inspiration, revient à Jerusalem’s Lot, une ville du Maine où il a vécu quatre ans lorsqu’il était enfant. Une ville magnétique, qui effraie autant qu’elle attire, et dont le point culminant est sans conteste Marsten House, un manoir sinistre, au passé maléfique et mystérieux. Aussi mystérieux que ses deux nouveaux propriétaires, Barlow et Straker.
Déçu de ne pouvoir s’installer à Marsten House comme il l’avait envisagé, Ben se dégote une chambre dans une pension gérée par une veuve. Alors qu’il reprend peu à peu ses marques dans la ville, retrouvant des connaissances ou s’en faisant de nouvelles, une série d’évènements étranges survient, et un mal obscur se propage de façon insidieuse chez les habitants.
Je me suis volontiers laissée prendre par l’histoire, très vite accaparée par le mystère qui entoure Salem. J’ai beaucoup aimé les personnages, qui sont attachants et très différents (âge, personnalité) les uns des autres. C’est ce que j’adore dans les romans de Stephen King ! Le personnage de Barlow est tout à la fois omniprésent et invisible, si bien qu’on ressent une tension redoutable, qui croit à mesure que sa menace devient réelle. J’aurais cependant apprécié que l’atmosphère soit un brin plus effrayante, plus immersive, cela étant, ce sont les deux nouvelles qui suivent qui m’ont apporté cette satisfaction.
« Quoi qu’il arrive, ne prenez jamais cette rue qui mène à Jérusalem’s Lot.
En particulier après la tombée de la nuit. »
En effet, j’ai adoré ces deux ambiances. Celle de la première, « Un dernier pour la route », avec ce froid à vous briser les os, cette neige omniprésente, et le côté ville abandonnée à son triste sort, m’a complètement happée. L’histoire a beau être courte, je l’ai trouvé saisissante, au point d’en avoir la chair de poule. Quand à savoir si c’était dû au froid ou à la peur… C’est une autre histoire.
« Les maisons étaient à l’abandon – les volets cassés, les toits éventrés sous le poids des neiges d’hiver, les fenêtres noires de crasse. Les ombres des façades décaties et gauchies formaient des flaques sinistres. »
Celle de la seconde, « Jerusalem’s Lot », a tout de l’ambiance fantastique que j’affectionne, maison hantée, bruits étranges dans la cave, passé énigmatique, sans compter que le récit se situe dans les années 1850, ce qui ajoute un supplément d’âme à l’atmosphère. On y découvre l’histoire de la famille Boone, propriétaire du manoir de Chapelwaite, à Preacher’s Corners. J’ai d’abord cru que Chapelwaite était Marsten House, et que pour une raison ou une autre, elle aurait été rebaptisée a posteriori. Mais j’ai quand même un doute, car ce n’est pas clairement explicité par l’auteur. Bref, j’ai adoré ces nouvelles !
Je vous conseille vivement de lire une édition récente, car on y trouve des scènes du manuscrit original qui ont été coupées par Stephen King, ainsi qu’une préface et une postface particulièrement intéressantes, dans lesquelles il évoque le contexte de cette histoire, pourquoi il l’a imaginée, et quelles ont été ses influences. C’est véritablement passionnant ! Ainsi, j’ai pu constater que nous aimions les mêmes romans, à commencer par le « Dracula » de Stocker, qu’il qualifie de « chef d’oeuvre », et je rejoins totalement son point de vue. Selon lui, « Dracula constitue un genre unique à lui tout seul. »
J’ai passé un très bon moment de lecture avec « Salem », et je le conseille à toutes celles et ceux qui apprécient les romans fantastiques et la plume de Stephen King.
Extrait
« Jerusalem’s Lot est une petite ville située à l’est de Cumberland et à trente kilomètres au nord de Portland. Ce n’est pas la première ville américaine dans l’Histoire qui ait été désertée tout d’un coup et ce ne sera probablement pas la dernière, mais c’est un cas des plus étrange. Dans le sud-ouest des États-Unis, les villes fantômes sont choses fréquentes. On a vu des agglomérations naître en une nuit autour d’un filon d’or ou d’argent et disparaître avec la même rapidité quand le filon était épuisé. Il ne restait plus aux magasins, aux hôtels, aux saloons, devenus brusquement déserts, qu’à tomber en ruine dans le silence. »

Infos & Quatrième de couverture

Salem de Stephen King (édition complétée, traduction revue et augmentée)
Éditeur : Le Livre de Poche – Parution : 25/02/2009 – 832 pages – ISBN: 2253124993 – Titre original : Salem’s Lot (1975) – Traduction originale : Christiane Thiollier et Joan Bernard, révisée et augmentée par Dominique Defert.
Également disponible : 🎧 En audio chez Audiolib, 2023.
« Salem est l’un de mes meilleurs romans, l’un des plus effrayants aussi. Alors, éteignez la télévision, et parlons vampires dans la pénombre, je pense pouvoir vous faire croire en leur existence. » Stephen King, juin 2005.
Le Maine, 1970. Ben Mears revient à Salem et s’installe à Marsten House, inhabitée depuis la mort tragique de ses propriétaires, vingt-cinq ans auparavant. Mais, très vite, il doit se rendre à l’évidence : il se passe des choses étranges dans cette petite bourgade. Un chien est immolé, un enfant disparaît, et l’horreur s’infiltre, se répand, aussi inéluctable que la nuit qui descend sur Salem.
En bonus : Deux nouvelles inédites sur le village de Salem. De nombreuses scènes coupées que Stephen King souhaitait faire découvrir à son public.
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Je n’ai encore jamais lu de Stephen King mais ça fait quelque temps que j’aimerais bien tenter, et c’est pour ça que j’ai ajouté Misery (que je pense découvrir en audio) à ma PAL du Pumpkin Autumn Challenge ! Salem me semblait un peu trop hardcore pour débuter et puis… 800 pages quoi ^^
Il m’attend aussi dans ma pal, un auteur que j’apprécie, mais toujours une lecture plus urgente. Bon week end