Mes lectures d’octobre 2024
Je ne rédige pas toujours de chroniques pour chaque livre lu, mais grâce à cette page, j’ai dans l’idée de partager brièvement avec vous mes avis de lecture « à chaud ». Quelques lignes, parfois quelques mots, qui peuvent s’avérer suffisants pour vous donner ou non l’envie de découvrir un ouvrage. Ces articles ne sont pas destinés à remplacer mes chroniques, que j’adore écrire.
Sommaire :
Livres :
- Jane Eyre de Charlotte Brontë, 672 pages – 21h28 min 🎧+📕
- Les soleils mouillés de Françoise Bourdin, 160 pages 🎧+📕
- Le Bomian de Page Comann, 306 pages
- Et mes yeux de sont fermés de Patrick Bard, 208 pages
- L’heure bleue de Paula Hawkins, 9h13min 🎧
- Les chats et 14 Histoires mystérieuses diaboliques cruelles de Bernard Minier, 336 pages
- Les enquêtes du département V, tome 10 : 7m2 de Jussi Adler-Olsen,624 pages
- J’ai commencé par mourir de Gilles Legardinier, 496 pages
- Les nuits que l’on choisit d’Élise Costa, 224 pages
- Jour de ressac de Maylis de Kerangal, 256 pages
- Souvenirs d’enfance, tome 2 : Le château de ma mère de Marcel Pagnol, 240 pages
- Souvenirs d’enfance, tome 3 : Le temps des secrets de Marcel Pagnol, 264 pages
- Souvenirs d’enfance, tome 4 : Le temps des amours de Marcel Pagnol, 260 pages
Graphiques :
- Le manoir Sheridan, tome 1 : La porte de Géhenne de Jacques Lamontagne et Ma Yi, 56 pages
- Les soeurs Grémillet, tome 1 : Le rêve de Sarah de Giovanni Di Gregorio et Alessandro Barbucci, 72 pages
Jane Eyre de Charlotte Brontë
Ce que je connaissais de l’histoire de Jane Eyre, je le devais au film de Franco Zeffirelli, avec Charlotte Gainsbourg. Depuis le temps que j’avais envie de découvrir le roman, c’est chose faite ! J’ai alterné entre la version audio et le format papier (j’ai acheté une magnifique édition de chez Hauteville) et j’ai adoré cette expérience de lecture. Je ne saurais pas vraiment dire à quoi je dois mon attrait pour ce livre, mais le fait est que je n’ai pas pu le lâcher.
Nous suivons Jane Eyre depuis son enfance, alors qu’orpheline, elle vit chez une tante qui se comporte très durement avec elle. Plus tard, alors qu’elle est une toute jeune institutrice, elle est embauchée par M. Rochester comme gouvernante pour sa fille adoptive.
Jane Eyre est une héroïne peu commune, que j’ai trouvé à la fois admirable par son courage et sa volonté, mais aussi tellement agaçante !
Ce roman dégage une aura spéciale, qui m’a envoûtée. J’ai adoré l’ambiance un peu mystérieuse et parfois effrayante qui règne à Thornfield. Il y a ces cris qui brisent le silence parfois, tels des mugissements de bêtes sauvages, et puis ce secret qui couve entre les murs.
Une belle découverte que ce classique de la littérature !
Les soleils mouillés de Françoise Bourdin
« Les soleils mouillés » nous emmène à la rencontre de Frédérique, une jeune femme tempétueuse, passionnée de courses hippiques, dont la vie bien rangée va être bouleversée par ses retrouvailles avec son premier amour. Elle commence à s’interroger, sur la vie, sur l’amour, sur le passé et l’avenir. Deux visions s’offrent à elle, deux routes aux promesses bien différentes.
J’ai été saisie par la justesse des sentiments exprimés par l’autrice, par sa finesse d’analyse. Je ne dirais pas que Frédérique est un personnage particulièrement attachant, car elle a ce côté un peu égocentré qu’ont souvent les enfants gâtés, mais elle est touchante à sa manière.
« Les soleils mouillés » est un court roman qui révèle d’intenses sentiments, ceux d’une jeune héroïne confrontée aux décisions d’une vie. Même si j’y ai trouvé parfois quelques redondances, j’ai apprécié cette lecture d’une émouvante sincérité. Lire la chronique.
Le Bomian de Page Comann
Sous la chaleur étouffante de l’été 1955, un bomian descend de l’autocar du Romieux, qui l’a conduit près du village de Mazet-sur-Rourle, dans les Alpes-De-Haute-Provence. Un étranger de passage, mais dans ces coins de terres arides, on n’aime pas trop les étrangers.
Dès les premiers mots, j’ai su que j’allais aimer cette histoire, son sublime décor et ses paysages incandescents. Les auteurs ont choisi un beau panel de figures emblématiques pour incarner ce drame, un village cerné de collines et en son coeur, la place de la fontaine.
Comme le curé depuis son « banc de l’observance », on regarde évoluer tout ce petit monde sous le soleil de plomb, on observe la méfiance des uns et des autres, la tension qui enfle, les paroles qui se libèrent, les passions qui se déchaînent, jusqu’à l’orage final.
« Le bomian » est de ces romans qui captivent et qui émeuvent, avec ses personnalités remarquables et son décor magnifique, son drame sous-jacent prêt à éclore. J’ai adoré ! Lire la chronique.
Et mes yeux de sont fermés de Patrick Bard
L’histoire débute avec Ayat, une adolescente de seize ans, enceinte, récemment revenue de Syrie, où elle a vécu quelques mois après avoir été embrigadée par Daech. Avant d’être Ayat, elle était Maëlle, une adolescente parmi tant d’autres, dans une petite ville de France parmi tant d’autres. Élève brillante, enfant de parents divorcés, elle vit la plupart du temps chez sa mère, avec sa soeur Jeanne. Les différents points de vue de cette histoire nous montrent comment cette jeune fille sans histoires a plongé dans l’extrémisme religieux, jusqu’à rejoindre les rangs de Daech.
Au fil des pages, nous sommes témoins du changement de comportement d’Ayat. L’auteur alterne entre son récit, puis les témoignages de quelques-uns de ses proches, parmi lesquels celui de sa mère Céline, celui d’Aïcha, une bénévole de la cellule de désembrigadement, ou encore de sa petite soeur Jeanne.
J’ai été très touchée par cette histoire et j’ai découvert avec horreur comment ces mouvements terroristes arrivent à s’accaparer leurs victimes et à leur retourner le cerveau. Souvent, ils jettent leur dévolu sur des jeunes très empathiques, irrités par l’injustice et la pauvreté, concernés par l’avenir de la planète, par les dégâts et les dérives de notre société de (sur)consommation, etc.
Un roman qui montre aussi que « l’après » n’est pas simple, que revenir ne résout pas tout. La colère est encore bien ancrée chez ces jeunes et souvent, le désembrigadement est difficile, voire impossible. A cela s’ajoutent les questionnements de la mère, les « Et si » qui s’invitent inévitablement dans sa conscience, la culpabilité de n’avoir rien vu ou de n’avoir pas pris au sérieux les signes qui commençaient à devenir inquiétants.
« Et mes yeux se sont fermés » de Patrick Bard est un roman choral qui m’a marquée et que j’ai dévoré en deux jours. C’est un livre qui fait réfléchir, adapté à un public jeune mais qui résonne tout aussi bien pour un lectorat adulte. Notamment grâce au point de vue de la mère, à laquelle on peut facilement s’identifier en tant que parents.
L’heure bleue de Paula Hawkins
Lors d’une exposition artistique à la Tate Modern, une sculpture de Vanessa Chapman, artiste décédée, éveille la curiosité d’un anthropologue judiciaire. Il semblerait que l’un des os utilisés pour réaliser cette œuvre soit d’origine humaine.
Paula Hawkins explore la complexité de l’âme et des relations humaines, à travers des portraits psychologiques tourmentés, peignant sans fard les obsessions et les failles de chacun. Au fil des pages, elle réussit à instaurer un climat anxiogène, transformant habilement son intrigue en un huis clos oppressant.
« L’heure bleue » de Paula Hawkins est un thriller qui a su me séduire par son atmosphère mystérieuse, son rythme lent et son approche psychologique des relations humaines. Dans la version Audiolib, le duo Marcha Van Boven et Martin Spinhayer fonctionne à merveille et a su rendre l’écoute vivante. Lire la chronique.
Les chats et 14 Histoires mystérieuses diaboliques cruelles de Bernard Minier
Avec ce recueil, Bernard Minier nous offre des histoires aussi variées qu’intenses. Mystérieuses, diaboliques, ou encore cruelles comme l’indique le titre, elles ont toutes une ambiance qui leur est propre. Je me suis surprise à enchaîner ces histoires, avide de découvrir la prochaine sitôt après en avoir terminé une.
Avec « Les chats et 14 Histoires mystérieuses diaboliques cruelles », Bernard Minier a réussi à me séduire sur tous les plans (style, ambiance, intrigue et chute finale). D’excellentes histoires, à savourer d’une traite ou à picorer un peu tous les soirs avant de s’endormir. Lire la chronique.
Les enquêtes du département V, tome 10 : 7m2 de Jussi Adler-Olsen
Et voilà, j’ai terminé la fameuse série policière du Département V ! Comme attendu, le fil rouge qui nous tient en haleine tout au long de la saga, à savoir la fameuse « affaire du pistolet à clous » de 2007, trouve enfin sa conclusion, et c’est même ici le cœur de l’intrigue.
Dans ce tome, il règne une certaine effervescence, une agitation fiévreuse, digne du cinéma d’action qui change un peu, je trouve, des premières enquêtes qui sont beaucoup plus sombres. D’ailleurs, j’ai très envie de les relire.
Avec « 7m2 », Jussi Adler-Olsen nous offre un dernier tome aussi bon que ce que j’espérais. J’ai refermé ce livre le cœur serré à l’idée de ne plus revoir la fine équipe du Département V, mais ravie du point final imaginé par l’auteur. Lire la chronique.
J’ai commencé par mourir de Gilles Legardinier
1668. Dans la baie de Kilthorpe, sur la côte Ouest de l’Écosse, un modeste village de pêcheurs est assailli par des hommes venus de la mer. Quelques siècles plus tard, Christopher hérite d’une propriété dans les environs. Alors qu’il se rend sur place, il est victime d’un accident de voiture et en réchappe de justesse.
Quelle ombre plane sur les habitants de Kilthorpe ? Quel est ce terrible secret, soigneusement transmis aux descendants de cette baie depuis des siècles ? J’ai suivi l’avancée de cette intrigue avec un plaisir non dissimulé.
« J’ai commencé par mourir » est un thriller qui m’a séduite par son énigme pleine de mystères, ses personnages attachants et sa pointe d’humour rafraîchissante. Tous les ingrédients étaient réunis pour passer un bon moment de lecture et je ressors ravie de ma rencontre avec cet auteur. Une de mes meilleures découvertes de cette année ! Lire la chronique.
Les nuits que l’on choisit d’Élise Costa
Devenue chroniqueuse judiciaire pour le magazine Slate et Arte Radio, Élise Costa va parcourir les tribunaux de France pour assister aux audiences d’affaires criminelles. Elle ne cherche pas à faire dans le sensationnalisme, mais s’attache plutôt à relater la vérité de tous ces gens, coupables comme victimes, et les circonstances qui les ont poussés à ces actes criminels.
« Les nuits que l’on choisit » est un livre que j’ai trouvé très intéressant, à la fois passionnant et plein d’humanité. Moi qui ne suis pas amatrice de faits réels criminels et qui m’intéresse rarement aux rubriques faits-divers, j’ai eu très envie de découvrir les chroniques d’Élise Costa.
Chronique à paraître le 11 déc..
Jour de ressac de Maylis de Kerangal
La narratrice apprend par un officier de police judiciaire du Havre qu’elle a semble-t-il un lien avec le cadavre d’un homme récemment repêché sur la digue. Pour cette femme, qui vit à Paris depuis de nombreuses années, c’est un choc ! Qui peut bien être cet homme, et pourquoi avait t’il dans sa poche son numéro de téléphone, inscrit au dos d’un ticket de cinéma ?
Avec « Jour de ressac », Maylis de Kerangal livre un roman intime, qui m’a séduite par son écriture énergique, son rythme musical et ses mots si parfaitement choisis. Une écriture que je découvrais pour la première fois et pour laquelle j’ai eu un véritable coup de foudre, comme je n’en avais pas eu depuis longtemps, depuis ma découverte, en 2022, de « Histoires de la nuit » de Laurent Mauvignier.
Souvenirs d’enfance, tomes 2, 3 et 4 de Marcel Pagnol
Après avoir lu « La gloire de mon père » en juin dernier, j’ai décidé d’enchaîner tous les autres tomes de la saga. Comme pour le premier tome, j’ai adoré ces trois-là, avec une petite préférence pour « Le château de ma mère ». J’ai trouvé le dernier un peu plus inégal, mais c’est normal puisqu’il a été publié après la mort de l’auteur et que ce dernier n’avait pas terminé de peaufiner son oeuvre.
J’ai pris énormément de plaisir à replonger dans ces récits d’enfance racontés si magnifiquement par Marcel Pagnol. J’ai adoré rencontrer Lili, courir dans les collines, assister aux cours du collège avec Lagneau, écouter l’oncle Jules raconter ses histoires. Des récits qui fleurent bon l’amour et l’accent chantant du sud-est, avec lesquels on ne s’ennuie jamais.
C’est vraiment une saga superbe, racontée par une plume qui l’est tout autant. Des chefs-d’oeuvre qui m’ont fait rire autant qu’ils m’ont émue, et j’ai été très attristée d’avoir tourné la dernière page.
Je compte désormais me plonger dans « Jean de Florette » et « Manon des sources », en espérant que ces lectures me procurent tout autant d’émotions. Je suis d’autant plus ravie que j’ai réussi à dénicher dans une recyclerie, certains des tomes dans des éditions absolument magnifiques !
Le manoir Sheridan, tome 1 : La porte de Géhenne de Jacques Lamontagne et Ma Yi
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Les soeurs Grémillet, tome 1 : Le rêve de Sarah de Giovanni Di Gregorio et Alessandro Barbucci
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En savoir plus sur Le murmure des âmes livres
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Beau bilan, je n’ai jamais lu Jane Eyre, mais en audio il me plairait sûrement. Bonne soirée
Bravo Caroline pour ce beau bilan. J’ai prévu de relire Jane Eyre 😉
Ce fût un mois d’octobre très riche effectivement !😁
Un très beau bilan ! La série des Pagnol est idéale pour l’été, je suis tentée par le livre de Patrick Bard, et nous avons en commun Les nuits que l’on choisit d’Elise Costa que j’ai beaucoup aimé également.
J’ai découvert le livre de Patrick Bard grâce à ma fille, qui devait le lire pour le collège. On l’a lu ensemble, à voix haute et ça nous a permis d’en discuter au fur et à mesure. Quant à la saga de Pagnol, je suis fan ! v
J’ai moi aussi lu Jane Eyre, mais en novembre 🙂 J’en avais lu une version abrégée lorsque j’étais enfant, dont je n’avais gardé que de vagues souvenirs. Ce qui m’a le plus impressionnée, c’est le caractère très moderne de l’héroïne, son indépendance et son honnêteté à toute épreuve..
Et j’avais beaucoup aimé aussi Les nuits que l’on choisit, notamment la démarche très humaniste de l’auteure.
C’est vrai que Jane Eyre est une héroïne très moderne pour son époque ! Les nuits que l’on choisit a vraiment été une très agréable surprise. Je ne m’attendais pas du tout à ce style de livre, et j’ai adoré. Et j’aime beaucoup sa façon d’écrire et de raconter.
Que de belles découvertes, Caroline. Pour ma part, j’ai adoré le dernier Paula Hawkins. 🤩 Et j’avais découvert il y a quelque temps le tome 1 des aventures des sœurs Gremillet, mais je me suis arrêtée en bon chemin. Il faudrait que je m’y remette. 😀
J’ai testé le premier tome des soeurs Grémillet pour voir si j’accrochais. J’avais terminé mes carnets de Cerise et cette série de bd me semblait pas mal pour lui succéder. Mais en fait, j’ai aimé sans avoir non plus l’étincelle qui me donne envie de poursuivre.
Bravo pour ce beau bilan ! Je garde un bon souvenir de Jane Eyre. Bon mois de décembre 🙂
Très chouette Jane Eyre ! Ca m’a donné envie de revoir le film, ou peut-être d’en tenter un d’un autre réalisateur.
ça peut être une bonne idée de voir une nouvelle version même si celle que tu as vue est très réussie 🙂 J’en garde un souvenir assez fort.
Quel bilan, bravo ! Je ne suis pas très nouvelles d’habitude, mais le recueil de Bernard Minier m’intéresse 🙂
Je l’ai adoré et franchement, j’aime l’idée que tu puisses en lire une tous soirs.
Il faut absolument que je lise le Paula Hawkins. Merci pour cette jolie sélection d’ouvrages 🙂
Si tu aimes ce genre de polar, plus d’atmosphère que d’action, il devrait te plaire. 😊