Mes lectures d’avril 2025

J’ai retrouvé dans « L’inconnue du portrait » ce qui me plaît tant dans les sagas familiales, des personnages attachants, plusieurs temporalités, des secrets, des amours impossibles, et une inspiration profondément romanesque. À travers toutes ces destinées mêlées, Camille de Peretti nous plonge dans une très belle histoire, une fresque à la fois familiale, historique et sociale, qui m’a comblée.

Dans la version audio, Mathieu Buscatto livre une interprétation vibrante, dans laquelle je me suis plongée avec délectation. Une écoute chaleureuse et pleine d’émotions, que je vous invite à découvrir ! Lire la chronique.

Julien se réveille dans une chambre d’hôpital, aux côtés de Magali et Loïc. De toute évidence, il est très mal en point et ne se souvient absolument pas de ce qui l’a conduit ici. D’après le docteur Alhaire, en charge de son cas, on l’aurait retrouvé errant dans la forêt de la Treille. Mais tout ce que Julien sait, c’est qu’il souffre et qu’il doit retrouver sa femme Chloé, qui est en danger. Chloé, quant à elle, est séquestrée par un inconnu dans un appartement factice.

Comme toujours avec les thrillers de l’auteur, on rentre assez vite dans le sujet et les pages défilent sans qu’on s’en rende compte. Ce qui me gêne en revanche, c’est que je ne suis plus surprise par ses intrigues et que dès les premiers chapitres, je comprends comment l’auteur va mener sa barque. De ce point de vue là, on peut dire que je n’ai pas apprécié ce roman pour son suspense, mais plutôt pour son sujet, qui a le mérite d’être mis en lumière. Un sujet que je connaissais pour l’avoir découvert dans un thriller anglais, et qui, à l’époque déjà, m’avait fichu la frousse. Le monde part complètement en vrille !

En résumé, « La menace » est un thriller divertissant, mais qui selon moi manque un peu trop de profondeur et de suspense pour le rendre mémorable sur le long terme. Si vous n’avez jamais lu l’auteur, je vous conseille ses premiers (mes préférés), « Quelque-part avant l’enfer » et « La nuit n’est jamais complète ».

C’est avec émotion que j’ai terminé ma toute dernière écoute dans le cadre du Prix Audiolib 2025. Une superbe écoute, portée par un duo des plus harmonieux !

« Cézembre » est un roman doté d’une très belle atmosphère, et dont le rythme contemplatif, un brin mélancolique, m’a fait un bien fou. Une histoire passionnante, pleine de poésie et de délicatesse, qui laisse dans son sillage le goût de l’iode et le bruit des vagues. 

Il fait partie de ces livres audio dont le texte et les voix sont comme deux âmes soeurs au coeur battant à l’unisson. J’ai fait beaucoup de belles écoutes dans ma vie de lectrice, mais celle-ci est l’une des plus marquantes. Un moment de lecture enchanteur et une écoute coup de coeur ! Lire la chronique.

Dixième et dernière enquête pour l’agence de détectives des Vallons.

Alors qu’une star de la haute couture, un homme particulièrement charmant, veut faire appel à leurs services car il pense que quelqu’un veut sa peau, Sansom refuse catégoriquement. Mais, on connaît tous le pouvoir des habitants de Bruncliffe, et ce dernier finira par céder, d’autant qu’un de leurs amis va se retrouver impliqué, ou plus précisément accusé.

Contrairement à d’habitude, j’avais très vite compris de quoi il retournait, alors j’ai eu une petite déception de ce côté là. Déception très vite balayée par l’histoire des protagonistes, que je suis avec toujours autant de plaisir. Ils sont tous présents, et tous unis, ce qui me touche beaucoup.

Delilah et Samson s’apprêtent à se marier bientôt. On pourrait croire que tout va pour le mieux pour le meilleur des mondes, mais on sent qu’une tension inhabituelle habite les protagonistes.

J’ai encore une fois passé un très bon moment en compagnie de tous les personnages, et c’est triste de se dire que ça sera le dernier… Un dernier tome que l’autrice conclut en beauté et je l’en remercie, car il n’y a rien de pire que les fins de séries qui ne sont pas à la hauteur de ce qu’on espérait.

Walt est censé être en repos, du moins, il est censé contribuer aux préparatifs du mariage de sa fille Cady. Raison pour laquelle il se rend dans la réserve cheyenne avec Henry Standing Bear, pour trouver un endroit où faire la fête. Seulement voilà, la vie en a décidé autrement. Enfin, c’est surtout cette jeune femme tombée de la falaise avec son bébé qui en a décidé autrement. Maintenant, il est bien obligé de connaître le fin mot de l’histoire, d’autant que le Chien refuse de se séparer du petit, sur qui il veille avec beaucoup d’attention. Et gare à celui qui essaiera de lui enlever ! Mais bon, Walt n’est pas dans sa juridiction, et Lolo, la cheffe de la police tribale, n’est pas très compréhensive.

Comme toujours, j’ai passé un excellent moment, entre humour pince-sans-rire et paysages grandioses. Craig Johnson est un vrai metteur en scène. Tout est très visuel, et je suis chaque fois admirative de ce talent particulier.

J’aime aussi sa façon d’aborder la culture indienne (ce qu’il dit sur le terme natif américain dans ses remerciements est très éclairant, je vous mets le passage en commentaire), et d’évoquer également les problèmes sociaux qui peuvent toucher ces communautés.

Bref, si vous aimez les romans policiers et le nature writing, lisez les enquêtes de Longmire ! Je le répète tout le temps, mais c’est que ça vaut vraiment le détour.

Alors qu’elle guette le retour de son fils par la fenêtre le soir d’Halloween, Jen le voit commettre un meurtre. À partir de ce moment, la vie de cette avocate va basculer, et elle va se retrouver à voyager dans le temps, jusqu’à ce qu’elle comprenne comment son fils a pu en arriver là.

J’avais peur de trouver l’histoire un peu redondante et répétitive. Mais en réalité, pas du tout. Jen ne revit pas sans cesse le même jour, elle avance dans le temps, mais en arrière. Une originalité qui change un peu de l’alternance passé/présent traditionnelle.

Au fil des chapitres, on découvre des indices, des perspectives différentes, des relations que Jen ignorait, trop prise par son travail. C’est assez touchant d’ailleurs, car elle se remet beaucoup en question. Pour elle, si son fils est un meurtrier, c’est forcément qu’elle est coupable et responsable en tant que mère. Mais surtout, on découvre des secrets là où on ne les attendait pas, et c’est ça qui nous captive jusqu’à la fin.

L’autrice a réussi à me surprendre plusieurs fois au cours de la lecture, et finalement, on est bien loin de ce que j’avais imaginé au départ. Et j’ai adoré l’épilogue, dont j’ai trouvé l’idée géniale !

Encore un roman de ce duo d’auteurs que j’ai adoré. Ils sont très forts pour instaurer l’ambiance et leur écriture est toujours aussi visuelle.

Au départ, on fait connaissance avec les personnages, dans une atmosphère presque légère qui ne laisse rien présager de la tournure que va prendre l’histoire. Mais, au fil des pages, on oscille entre « Jane Eyre » et « Le tour d’écrou », on glisse subrepticement vers une atmosphère plus inquiétante, les poils se hérissent sur la nuque, nous obligeant à regarder derrière notre épaule pour s’assurer que personne ne nous suit. Les portraits d’ancêtres accrochés au mur nous observent, et des évènements étranges font monter la tension. Est-ce le fruit de notre imagination ? Et alors que notre coeur bat encore la chamade, on se laisse à nouveau surprendre par l’histoire, pour terminer tout en émotions.

En bref, c’est une lecture qu’on vit plus qu’on ne lit, comme chaque fois avec ce duo d’auteurs, et c’est là encore une réussite !

Avec « Obsolète », Sophie Loubière a imaginé un univers futuriste dense, où tout est finement pensé, des contours les plus vastes aux détails les plus foisonnants. J’ai été subjuguée par la richesse de ce roman d’anticipation, qui explore des thématiques très intéressantes et très actuelles, mais aussi les possibilités et les contradictions, les espoirs et les failles d’un nouveau monde.

J’ai choisi de lire ce roman dans sa version audio, parce que j’adore la voix de Sophie Loubière, son timbre clair et chaleureux. Une fois encore, elle m’a conquise, et complètement embarquée dans l’histoire. Elle fait partie de ces rares autrices et auteurs qui savent interpréter magnifiquement leur texte et le mettre en valeur. Lire la chronique.

Je n’avais encore jamais lu Ian Manook (mais j’ai lu trois Roy Braverman), aussi, quand je suis tombée sur ce livre, je me suis dit que ça serait l’occasion de le découvrir.

J’ai beaucoup aimé ma lecture, et surtout le personnage de Yeruldelgger, dont la personnalité change un peu de l’image du flic qu’on retrouve habituellement dans les romans policiers plus classiques. Un homme marqué par des blessures profondes, des plaies encore à vif, ce qui explique en partie son humeur souvent massacrante et son côté brut de décoffrage. Cela étant, il n’est pas le seul protagoniste intéressant, sa collègue Oyun sort elle aussi du lot. Quant à Gantulga, le jeune garçon qui les accompagne, il apporte une pointe d’humour et une certaine fraîcheur à cette histoire plutôt sombre.

L’intrigue de cette série se déroulant en Mongolie, j’ai appris beaucoup sur l’histoire de ce pays, sur les relations qu’il entretient avec ses voisins, dont la Chine. Un pays dont les traditions anciennes tentent de survivre, mais sont quasiment étouffées par la société actuelle, la corruption, la pauvreté, etc. On est à cheval entre deux mondes, d’ailleurs, les chevaux sont encore un moyen de locomotion très emprunté dans les plaines. Quant à l’intrigue, elle est rude, et il faut savoir encaisser la violence et l’injustice.

L’ambiance de ce roman est assez incroyable, avec parfois même un côté onirique qui m’a fait penser à ce qu’on peut trouver dans les enquêtes de Longmire de Craig Johnson. Pour ma part, j’adore ça. Une série portée par un personnage fort et charismatique, que je compte bien continuer à découvrir.

Que j’ai aimé ce roman ! C’était un moment de lecture hors du temps, une sorte de parenthèse où rien d’autre n’existait plus que cette histoire racontée par cette narratrice anonyme. Je l’ai suivie pendant des jours et des mois de presque solitude au coeur de la nature, et je me suis dit que, malgré l’étrangeté de la situation, je ferais bien une petite retraite dans ce chalet isolé, aux côtés du chien, de la vache et de la chatte.

« Le mur invisible » est un roman qui a beaucoup résonné en moi, parce qu’il fait écho aux pensées qui m’habitent, à mes propres questionnements sur le monde et sur la futilité de notre mode de vie. Il fait écho à mon envie de plus en plus présente de prendre le temps, de vivre, de regarder, de sentir.

Une œuvre finalement très intemporelle et étrangement envoûtante, qui questionne sur notre société, sur le sens de la vie et notre rapport à la nature. Lire la chronique.

Jack Clark nous plonge dans un Chicago noctambule peu reluisant, dominé par la criminalité, la drogue et le sexe. Et ce n’est pas cette pluie perpétuelle et le balai sans fin des essuie-glaces qui vont améliorer la situation. Un roman qui évoque des problématiques majeures de l’époque, telles que la gentrification, vues par les chauffeurs de taxi, qui sont confrontés de plein fouet à ces bouleversements sociaux et à la violence qui en découle.

« Taxi de nuit » est un polar empreint d’une atmosphère mélancolique, au souffle noir et à l’ironie mordante, qui m’a charmée. Jack Clark donne admirablement vie à la ville de Chicago, brossant une peinture sociale vibrante d’authenticité. Son écriture est très visuelle, et convoque sans peine les images d’un récit auquel ne manque plus qu’une musique de Vangelis, du style « Blade Runner Blues ». Lire la chronique.

Je n’ai pas pu passer à côté de ce livre qui me faisait de l’oeil depuis sa sortie. Les trois protagonistes, Anne, Stacey et Michèle, sont attachantes, et j’ai trouvé génial qu’elles soient bouchères, comme pour faire la nique aux idées reçues d’une société encore trop patriarcale. En plus, leur boucherie a tout pour plaire, une hygiène inégalable, une qualité de viande incomparable, et un sens de la déco et du service au top !

Les trois femmes étant, de surcroît, jolies, indépendantes et affirmées, ça ne plaît pas à tout le monde dans le quartier. Alors forcément, quand des hommes « respectables » du voisinage commencent à disparaître, et que ces disparitions coïncident avec l’installation de la boucherie, les rumeurs vont bon train. Mais nos trois bouchères gardent le cap, et la tête haute.

C’est vrai que les hommes, elles ne les portent pas tous dans leur coeur, et les « respectables », encore moins que les autres. Ceux-là, ce sont les pires ! Des hommes bien en apparence, mais des gros porcs en vérité. Et ça, elles le savent d’expérience ! Elles ont vécu des situations difficiles avant de se rencontrer. Mais bon, ils ne sont pas tous comme ça. Nour, par exemple, est une perle !

Si j’ai bien aimé la lecture, que j’ai trouvé fort divertissante, j’aurais aimé y trouver un petit quelque chose en plus. Je ne sais pas, plus de profondeur dans le traitement du sujet peut-être, ou alors, totalement l’inverse, un peu d’humour noir.

Il y avait fort longtemps que je n’avais pas lu une enquête de Martin Servaz, et j’ai été ravie de le retrouver. C’est un personnage que j’apprécie beaucoup et que je trouve très charismatique, presque autant que Wallander ou Adamsberg.

Dès les premières lignes, j’ai été embarquée. L’histoire débute en Norvège, et on s’interroge sur le rapport entre Martin Servaz et des meurtres de femmes à Oslo. Jusqu’à ce que…

Certains passages m’ont tenue en haleine, et j’ai vécu les scènes comme si j’y étais, avec le palpitant qui cogne dans la poitrine, et la goutte de sueur qui perle sur le front. Petite poussée d’adrénaline, moment où tu sers fort ton livre tout en interpellant les personnages pour leur dire de fuir au plus vite (comme s’ils pouvaient t’entendre… 🫣).

Alors bien sûr, le fil rouge de la saga est parfois un peu poussé à l’extrême, un peu « What the fuck » comme diraient les autres, mais pour ma part, ça ne me dérange pas, c’est de la fiction.

Ce tome 4 m’a comblée et je l’ai d’ailleurs dévoré ! Je ne voulais pas lâcher mon livre, ce qui m’arrive de plus en plus rarement concernant des romans policiers “classiques”, et depuis que je l’ai terminé, je ne sais pas quoi lire, car rien ne me fait envie.

J’avais envie d’un thriller divertissant, qui ne serait pas trop exigeant à lire, et « Ouvre-moi » a répondu à mes attentes, même si question suspense, on repassera. L’histoire est sans grande surprise mais intéressante juste ce qu’il faut pour passer un bon moment de lecture, toutefois loin d’être inoubliable. Lire la chronique.