L’heure bleue de Paula Hawkins
Thriller
Date de lecture : 11-15 oct. 2024
Lecture audio → Roman lu par Marcha Van Boven & Martin Spinhayer.
« À l’occasion d’une récente visite à la Tate Modern où j’ai pu admirer certaines œuvres extraordinaires présentées dans le cadre de l’exposition Nature et Sculpture, j’ai relevé une erreur sur le descriptif de Division II, une création de Vanessa Chapman réalisée en 2005. Dans la liste des matériaux utilisés figurait un os de cervidé, or, en ma qualité d’anthropologue judiciaire chevronné, je peux vous assurer que l’os en question est d’origine humaine.
Il est fort possible que Mme Chapman elle-même soit à l’origine de cette erreur : en effet, pour le non-initié, une côte de chevreuil ressemble à s’y méprendre à une côte humaine. J’ai songé qu’il serait judicieux de vous en avertir. »
Lors d’une exposition artistique à la Tate Modern, une sculpture de Vanessa Chapman, artiste décédée, éveille la curiosité d’un anthropologue judiciaire. Il semblerait que l’un des os utilisé pour réaliser cette œuvre soit d’origine humaine. Face à la vague de questions que soulèverait cette affirmation si elle s’avérait juste, James Becker, le conservateur de la fondation Fairburn, décide de prendre les choses en main. Il se rend alors sur l’île d’Eris, où l’éminente artiste a vécu de longues années, pour y mener sa propre enquête. Mais certains secrets autrefois charriés par la marée pourraient bien refaire surface.
Alors que Becker prend la route pour l’île d’Eris, l’ambiance change subtilement, assez pour susciter notre attention, mais trop peu encore pour que l’angoisse nous gagne. Pourtant, le malaise est palpable dès la première rencontre avec Grace Haswell, l’exécutrice testamentaire de Vanessa, personnage aussi énigmatique qu’insaisissable. Son caractère peu engageant n’incite pas à s’attarder auprès d’elle, mais Becker sait se montrer convaincant. Après tout, Vanessa a légué l’intégralité de ses œuvres à la fondation de Douglas Lennox, pour laquelle il travaille, et il est en droit de consulter ce qui lui appartenait.
Pour nous plonger dans ce suspense, l’autrice alterne avec des extraits du journal de Vanessa, dans lequel nous découvrons toutes les facettes de cette artiste passionnée et talentueuse. Sa vie mouvementée et ses déboires avec un mari volage et profiteur, « mystérieusement disparu il y a vingt ans… sans que son corps soit jamais retrouvé », l’ont conduite à vivre recluse sur cette île, accessible uniquement à marée basse. Une île pour refuge, qui lui procure l’apaisement et la tranquillité dont elle a besoin pour laisser libre cours à sa créativité.
Paula Hawkins explore la complexité de l’âme et des relations humaines, à travers des portraits psychologiques tourmentés, peignant sans fard les obsessions et les failles de chacun.
« Pluie. Durant la nuit, le brouillard écossais s’est invité sur l’île et l’a enveloppée d’un gris si épais que, depuis la fenêtre de la chambre, je ne distingue même pas la mer. J’ai attendu qu’il se lève, attendu et attendu, en vain. À bout de nerfs, j’ai fini par aller me promener dans les bois. Il y régnait une atmosphère inquiétante, dérangeante, la brume qui s’accrochait aux branches des arbres ressemblait à des spectres. Je ne pouvais faire plus de quelques pas sans me retourner, tant j’étais convaincue d’être suivie.
Parfois, j’imagine des choses épouvantables. »
Au fil des pages, elle réussit à instaurer un climat anxiogène, transformant habilement son intrigue en un huis clos oppressant. Paysage sublime et poétique, l’île d’Eris change peu à peu de visage, capable d’envelopper ses visiteurs d’une brume épaisse, brouillant les repères entre imagination et réalité.
L’heure bleue de Paula Hawkins est un thriller qui a su me séduire par son atmosphère mystérieuse, son rythme lent et son approche psychologique des relations humaines. Une lecture agréable dans laquelle je me suis réfugiée avec plaisir.
Mon avis sur la version audio :
La version Audiolib est lue par Marcha Van Boven et Martin Spinhayer, un duo qui fonctionne à merveille. J’ai beaucoup apprécié la voix de la narratrice, qui fait corps avec le personnage de Vanessa, tandis que le reste de l’histoire est raconté par Martin Spinhayer. Une alternance judicieuse qui rend l’écoute plus vivante.
Et comme les mots peuvent sembler parfois bien fades, rien de mieux que d’écouter un extrait pour se faire un avis.
Infos & Quatrième de couverture
L’Heure bleue de Paula Hawkins
Éditeur : Audiolib – Parution : 10/10/2024 – Durée : 9h13min – ISBN/ASIN: 9791035417659 – Lu par Martin Spinhayer, Marcha Van Boven – Genre : Thriller. Titre original : The Blue Hour – Traduction : Pierre Szczeciner, Corinne Daniellot
Également disponible : 📗 En grand format chez Sonatine, 2024
« Parfois, un acte de violence peut être une preuve de dévouement. »
Après son décès, Vanessa Chapman, artiste à la renommée mondiale, laisse à la postérité des peintures, des sculptures et beaucoup de questions. Pour quelle raison avait-elle décidé d’acheter Eris, une île écossaise accessible uniquement à marée basse, et d’y vivre recluse dans sa grande demeure ? Qu’est-il arrivé à son mari, mystérieusement disparu vingt ans plus tôt ? Quels étaient les liens véritables entre Vanessa et Grace Haswell, son amie et exécutrice testamentaire, qui vit toujours sur Eris ? Lorsqu’une étrange découverte conduit James Becker, un expert en œuvres d’art, sur l’île, il est loin de s’imaginer tous les secrets auxquels il va être confronté.
Avec ce thriller aux subtiles réminiscences gothiques, dans la lignée de Patricia Highsmith, Paula Hawkins nous offre un huis clos entêtant au sein d’une maison isolée pleine de drames et de mystères. Comme dans ses précédents romans, elle y brosse le portrait magnifique d’une femme consumée par un incroyable désir de liberté, qui ne semble connaître aucune limite
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Il me tente beaucoup appréciant ce genre d’ambiance oppressant tout comme l’ajout d’extraits de journal d’un protagoniste.
J’ai beaucoup aimé l’ambiance, je trouve que c’est le point fort du roman.
Coucou tu avais lu la fille du train ? En tout cas tu me fais envie entre psychologie et les narrateurs. De quoi s’en donner à cœur joie 🥹
Coucou Camille, je l’avais lu et d’ailleurs je l’avais beaucoup aimé. A l’époque, je l’avais trouvé assez original !
Je le lis très bientôt. Merci pour ton avis, Caroline. Je pense qu’il devrait bien me plaire. 😀