Le carnet de lady Rebecca de Felicia Kingsley
Historique, Romance, Mystère, Fantastique
Date de lecture : 8-11 août 2025
Lecture audio, roman lu par Armelle Lecoeur.
En écrivant mon article sur les livres audio à paraître en août, je suis tombée sur ce roman de Felicia Kingsley, qui m’a immédiatement tapé dans l’oeil. Quand j’ai vu qu’il était disponible sur le site de NetGalley, je n’ai pas hésité une seconde à en faire la demande auprès des éditions Thélème. Cette histoire a-t-elle répondu à mes attentes ? Mille fois oui !
« Je regarde autour de moi, interloquée : tout le monde est vêtu de costumes Régence reproduits jusque dans les moindres détails, et les carrosses ne sont certainement pas l’œuvre de simples amateurs de reconstitutions historiques. »
N’avez-vous jamais eu le sentiment de n’être pas né·e à la bonne époque ? Cette sensation diffuse que vous vivez en décalage du reste de la société et que vos aspirations sont celles d’un autre temps ? C’est le cas de Rebecca Sheridan, jeune londonienne étudiante en égyptologie, qui se passionne pour la période de la Régence anglaise. Un jour qu’elle assiste à une reconstitution historique organisée par la Regency Society, dans la plus ancienne librairie de Londres, elle se retrouve étrangement propulsée en 1816, Converse aux pieds, sous l’identité de lady Rebecca. Elle, que cette période historique faisait rêver, va pouvoir la découvrir, et même la vivre, dans toute sa réalité. Le meilleur, comme le pire.
« Je ne suis pas vieille à l’intérieur. Je suis vintage, il y a une différence. Subtile, certes, mais il y en a une. »
Je suis très rapidement rentrée dans cette histoire, qui m’a séduite dès les premières lignes. Nous y découvrons Rebecca, une jeune femme orpheline, qui ne se sent pas du tout à sa place dans notre époque. Elle mène une vie casanière et routinière, sortant peu, plongée dans ses romans et sa passion pour la Régence. Elle a pour seules relations amicales sa voisine Gwenda, une professeure de physique à la retraite, et sa collègue à la bibliothèque, May. D’aucuns diraient quelle ne mène pas une existence des plus passionnantes, mais peu importe du moment qu’elle est épanouie. Ce qu’elle n’est visiblement pas.
Cela étant, en 1816, Rebecca pourrait bien trouver ce qui lui manquait jusqu’à présent, ce petit piment que nous offre la vie et qui nous donne envie de la croquer à pleines dents. Je vous vois venir, avec vos yeux levés au ciel : « Si c’est une histoire d’amour gnian-gnian, je passe mon chemin ». Mais non, ce n’est pas que ça. Oui, il y a de la romance, oui, elle ne révolutionne pas le genre, mais il y a aussi l’amour tout court. L’amour d’une famille, aussi attachante qu’agaçante. Une maison dans laquelle résonne l’écho de la vie, les caractères des uns et des autres. L’oncle Algernon, dont le plus grand péché reste sans doute la gourmandise, la tante Calpurnia, qui veille à ce que les codes de la haute société soient scrupuleusement respectés, le cousin Archie, soutien indéfectible, mais aussi Lucy, la femme de chambre et Reedlan Knox, l’envoûtant voisin et corsaire de Sa Majesté. Mais une succession d’évènements va venir bouleverser ce bel équilibre.
« Des « chambres » proviennent des cris déchirants, des pleurs, des chants qui glacent le sang.
Certaines sont ouvertes : les patients à l’intérieur sont attachés, rasés, allongés sur le sol, se tortillant en tous sens. »
En même temps que Rebecca, nous pénétrons dans les us et coutumes de cet autre temps, de la haute société aux bas-fonds les plus sombres. Condition de la femme, pratique de la médecine physique et psychiatrique, balbutiements du spiritualisme, sont autant de sujets évoqués par l’autrice. L’incursion de Rebecca dans ce passé aux traditions révolues insuffle un petit grain de folie, de nouveauté qui m’a réjouie. Sans compter le mystère à résoudre, mené par un duo (d)étonnant, que j’ai trouvé très intéressant. Tout y est !
Pendant ma lecture, j’ai pensé à d’autres œuvres, « La chronique des Bridgerton », pour la période et le ton du roman, « Downton Abbey » pour les rapports entre les domestiques et les maîtres, « Les enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt » pour le coté mystère, mais toujours agréablement surprise par les choix de l’autrice. Les personnages sont attachants, ou du moins, ils ne laissent pas indifférent, et ils ont énormément contribué à mon appréciation de l’ouvrage.
Que j’ai aimé ce roman ! Cela tient très certainement à un savoureux mélange des genres, comme une recette patiemment concoctée, aux ingrédients savamment dosés, qui pétille en bouche et éveille les sens. Une pointe de fantastique, de romance, d’historique, de mystère, le tout assaisonné d’un brin de fantaisie et d’humour qui m’a joyeusement comblée. Le genre d’histoire par laquelle tu te laisses volontiers porter, oubliant tout le reste autour pour te fondre dans une petite bulle hors du temps. Une excellente découverte, et j’espère de tout coeur qu’il y aura une suite.
Mon avis sur la version audio :
La version audio Thélème, lue par Armelle Lecoeur, ne m’a malheureusement pas convaincue. Si j’ai apprécié la voix de la narratrice, dont le timbre est agréable, son interprétation des protagonistes a eu tendance à me sortir du récit. Pour la plupart, je les ai trouvé surjoués, ce qui manquait de naturel et de fluidité à l’écoute.
Je remercie NetGalley et l’éditeur pour la lecture de ce roman.

Et comme les mots peuvent sembler parfois bien fades, rien de mieux que d’écouter un extrait pour se faire un avis.
Infos & Quatrième de couverture

Le carnet de lady Rebecca de Felicia Kingsley
Éditeur : Thélème – Parution : 07/08/2025 – Durée : 14h31min – ISBN/ASIN: 9781004212514 – Lu par Armelle Lecoeur.
Titre original : Una ragazza d’altri tempi (2023) – Traduction : Liliane Guillard.
Également disponible : 🎧 En audio chez , ; 📕 En poche chez , .
Rebecca Sheridan, brillante étudiante en égyptologie, se qualifie elle-même de « vintage ». Passionnée par la période de la Régence – son refuge depuis la perte de ses parents –, elle rêve de devenir conservatrice de musée et trouve son époque fort déplaisante.
Le jour où elle assiste au Regency Revival, l’événement incontournable des amateurs du genre, l’inimaginable se produit : elle se retrouve projetée dans le Londres de 1816. Elle n’est plus Rebecca Sheridan mais lady Rebecca, une jeune aristocrate qui se prépare à faire ses débuts dans la haute société.
Désormais ses journées sont rythmées par les thés mondains, les bals somptueux et les promenades à Hyde Park au bras de ses nombreux prétendants. Mais alors que Rebecca aspire à rencontrer son Mr Darcy, c’est l’homme le moins recommandable de Londres qui s’intéresse à elle, Reedlan Knox.
Entre complots, scandales et secrets, Rebecca va découvrir un monde plein de surprise et de danger où les apparences sont souvent trompeuses…
Avec Le Carnet de lady Rebecca, Felicia Kingsley nous entraîne dans un tourbillon savoureux d’intrigues diaboliques, de secrets et de romance au coeur du Londres de la Régence.
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