En quelques lignes – le p’tit avis du mercredi
Le bar à histoires d’Isabelle Comte
Nouvelles
Date de lecture : 19-20 fév. 2023
C’est en écrivant ma chronique du recueil de nouvelles de Bernard Minier, « Le Chat et 14 histoires mystérieuses diaboliques cruelles », que j’ai repensé à celui d’Isabelle Comte, que j’avais adoré mais seulement chroniqué sur Babelio. J’avais envie de réparer cette erreur car c’est grâce à ce livre que j’ai eu envie de me remettre à lire des nouvelles. Isabelle Comte est une autrice que j’ai interviewée à deux reprises pour un magazine du Nord des Landes, en février 2023 (p.24-25) et en septembre 2024 (p.16-17).
Dans Le bar à histoires, Isabelle Comte nous présente vingt-six nouvelles, chacune ayant pour titre le nom d’une boisson, en corrélation avec le sujet de l’histoire. Ces histoires ont suscité chez moi tout un panel d’émotions, malgré leur brièveté. Certaines m’ont particulièrement touchée, et j’ai ressenti une réelle empathie pour les différents protagonistes. Il faut dire que les chutes sont parfois tristes, parfois plus glorieuses, mais bien souvent inattendues.
En voici quelques-unes qui ont ma préférence, autant pour leur intensité que pour leur dénouement.
« Le dernier café » met en scène Laurent, un guitariste venant de composer la mélodie de toute une vie. La joie qui l’envahit à l’idée de partager sa découverte avec ses amis est véritablement communicative. « Son corps vibre à l’unisson des couplets, son coeur s’emballe et accélère à l’entame du refrain. » Mais la chute…
« Cafés aromatisés », dont le narrateur est marqué par une culpabilité profonde. J’ai été émue par sa tristesse, sa façon de se retrouver seul face à l’océan, hanté par son cri déchirant. « L’océan me nettoie, me polit comme un bois flotté. Il ne restera bientôt plus de moi que l’essentiel. Un corps utile et apte à fonctionner, une âme perdue et désespérée. »
« Vin rouge » est celle qui m’a le plus angoissée. J’ai ressenti le malaise physique qui étreint le narrateur, la violence du souvenir qui se révèle à lui, la puissante vague qui le submerge. « On ne choisit pas sa famille, celle à laquelle nous sommes liés par le sang, couleur de vin rouge. »
« Cidre basque » et son point de bascule. Ce moment où parfois, « en une petite fraction de seconde », quelque chose dérape, bouleversant à jamais des vies entières.
Whisky ou bien café, avec ou sans alcool, la carte des boissons permet, sans aucun doute, de varier les plaisirs ! J’ai passé un excellent moment en compagnie de toutes ces histoires. Et vous ? Laquelle aura votre préférence ?
Infos & Quatrième de couverture
Le bar à histoires d’Isabelle Comte
Éditeur : Le Lys Bleu – Parution : 14/10/2022 – 144 pages – ISBN: 9791037772770.
Nos bars, nos restaurants, des lieux de convivialité qui nous manquent tant lorsqu’ils sont inaccessibles. On s’y presse pour boire un verre, siroter une boisson que l’on aime et qui finit presque par nous définir. Avec Le bar à histoires, dans tous ces verres peuvent parfois se jouer certains des évènements les plus marquants de nos vies…
De la même autrice, dans ma PAL
Le temps de nos vies imparfaites d’Isabelle Comte (Nouvelles), Le Lys Bleu Éditions, 2024
Résumé : Le temps de nos vies imparfaites explore l’essence de chaque instant. Dans ces pages, le temps est traqué, savouré, épuisé, et même tué. À travers 24 récits se déroulant sur une journée complète, des heures se déploient de 5 heures du matin à 4 heures le lendemain, avec quelques heures supplémentaires. Chaque histoire place le temps au centre, parcourant les proverbes qui lui sont attribués, confrontant de la sorte chaque récit à une expression particulière.
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Je lis très peu de nouvelles mais tu sembles avoir passé des moments riches en émotions avec ce recueil. J’aime bien l’idée que chaque histoire corresponde à une boisson 🙂
Oui, c’est original et dans son second recueil, le fil rouge est le temps.
C’est sympa l’idée de garder un thème conducteur par recueil. 🙂
Oui, et j’adore son style ! Ses histoires sont à al fois fois psychologiques et marquantes !
J’ai vraiment de la peine avec les nouvelles. J’ai acheté le recueil de Bernard Minier, mais je ne sais pas quand je le lirai. Bonne journée
Merci Caroline pour cette belle découverte. Je suis très friande des nouvelles, et je ne connaissais pas celles de cette auteure !
L’idée des titres reprenant le nom de boissons est intéressante. Quant aux chutes inattendues, c’est tentant puisque c’est aussi ce qui fait l’attrait du format.
Oui, et l’autrice est vraiment très douée pour ça !