De neige et de vent de Sébastien Vidal
Polar noir
Date de lecture : 14-15 oct. 2025
Lecture n° 22 du Pumpkin Autumn Challenge organisé par Guimause Terrier. 🍂 Menu Automne Rayonnant, Pour nous qui avons besoin de souffler (Nature) 🍂
« C’est un vent féroce. C’est un hurlement. C’est un lieu perdu. La bise violente une armée de flocons affolés. Elle passe en sifflant comme un serpent sur un corps à demi enseveli dans la neige. Sous son souffle, une mèche de cheveux se soulève et frémit. À côté de la tête dont les yeux éteints fixent le ciel, une larme rouge cinglante sur les cristaux blancs ; une unique goutte de sang figée par le froid. »
Cela faisait longtemps que j’avais ce livre dans ma liste à lire, mais dernièrement, c’est l’avis de The Cannibal Lecteur qui m’a donné envie de m’y plonger sans attendre.
Un jour comme un autre sur la Terre, ou presque. Un petit village situé à la frontière franco-italienne. Une poignée d’habitants repliés sur eux-mêmes depuis des générations. Deux gendarmes en visite de routine auprès du maire, en prévision de la tempête qui s’annonce. Un voyageur de passage et son chien. Le corps sans vie d’une jeune fille retrouvé par le garde-champêtre de la commune. Et le village qui va sombrer dans le chaos et la tourmente.
Ce roman réunit absolument toutes les conditions que j’adore dans ce genre de lecture. Qu’il s’agisse du décor, de l’atmosphère, ou encore de l’aspect dramatique et sombre des évènements qui s’enchaînent, c’est une lecture qui m’a accaparée. On avance lentement, freinée par la vigueur du vent et la neige épaisse qui ralentit nos pas. Comme ce voyageur éreinté, on aimerait trouver du réconfort auprès d’un bon feu de cheminée et d’une soupe de légumes fumante. Surtout que la tempête qui se prépare prévoit d’être sacrément puissante. On aimerait. Mais, on sent bien que ce village a quelque chose d’angoissant. Quelque chose qui nous donne envie de ne pas s’attarder dans ces contrées hostiles, et de braver les éléments pour passer la frontière avant qu’il ne soit trop tard.
« L’homme s’arrête d’un coup, l’animal aussi. C’est étrange et angoissant. Pas un bruit. Le vent reste à l’extérieur comme si la vie n’avait pas sa place à cet endroit. »
Quand une avalanche vient détruire le seul pont permettant de quitter le village, et que la mort de cette jeune fille vient attiser la haine et la folie des hommes, l’espoir n’est plus de mise. Il y a les uns, et il y a les autres. Il y a ceux qui doivent survivre, et ceux qui doivent faire justice. Aveuglément. Obstinément.
De neige et de vent est un excellent polar noir qui m’a happée du début à la fin. Le décor est bien campé, avec un petit côté nature writing comme j’aime, et l’écriture de Sébastien Vidal m’a séduite par son style poétique. Un huis clos captivant, où la tension s’intensifie et nous oppresse à mesure que l’étau se resserre. À découvrir !

Infos & Quatrième de couverture

De neige et de vent de Sébastien Vidal
Éditeur : Les mots et le reste – Parution : 22/03/2024 – 242 pages – ISBN: 9782384313211.
Également disponible : 🎧 En audio chez Lizzie, 2025 ; 📕 En poche chez Pocket, 2025.
À la frontière des Alpes italiennes et françaises, le village de Tordinona est l’isolement incarné. Voyant la tempête qui se prépare là-haut, la patrouille de gendarmerie composée de Marcus et Nadia s’apprête à redescendre dans la vallée quand le garde champêtre du village découvre le corps de la fille du maire. Dès le lendemain, alors que le seul pont reliant le village au reste du monde a été détruit par une avalanche, le maire et une partie des villageois s’en prennent à un voyageur de passage qu’ils soupçonnent d’être l’assassin. Attachés à leur devoir, Nadia et Marcus s’opposent à leur haine et à leur désir de se faire justice ; dès lors ils s’apprêtent à lutter contre eux. Dans ce huis clos enserré par la violence des éléments, la tension ne cesse de monter, et avec elle, une question qui traverse les âges : que reste-t-il de notre humanité quand il n’y a (presque) plus personne pour faire respecter la loi ?
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Tu me donnes envie de découvrir ce polar avec ta belle chronique, je le note. Bonne journée. Bisous
Tu me rappelles que je n’ai pas encore lu cet auteur et qu’il serait temps !
Encore une très belle chronique, merci Caroline.
Je le note. Il a l’air de posséder cette ambiance oppressante que j’apprécie dans les thrillers.
J’en ai un de l’auteur dans ma pal, mais toujours pas eu le temps de m’y intéresser !