Un employé modèle de Paul Cleave
Thriller
Date de lecture : 13-14 nov. 202
« J’entends la douche s’arrêter, mais je l’ignore, je préfère lire le journal. C’est un article sur un type qui terrorise la ville. Il tue des femmes. Torture. Viol. Homicide. Les trucs dont on fait des films. »
Joe est agent d’entretien au commissariat de police de Christchurch. Un emploi idéal qui lui permet de se fondre dans le décor et de suivre l’avancée des différentes affaires, en particulier celle du « Boucher de Christchurch », qui donne bien du fil à retordre aux enquêteurs. C’est ainsi qu’un jour, il apprend que le « Boucher » a fait une nouvelle victime. Sauf que le « Boucher », c’est lui, et qu’il n’a pas fait de nouvelles victimes dernièrement. Son ego contrarié décide alors de tout faire pour confondre l’infâme copieur.
La proposition de ce roman m’a surprise et j’ai rapidement adhéré à l’humour noir représentatif du personnage de Joe. Nous suivons la majeure partie de l’histoire de son point de vue, et ses pensées et réflexions empreintes de sarcasme sont gratinées. C’est un sale type comme on en voit peu, doté d’un ego démesuré et armé d’une condescendance à toute épreuve. Il ne s’offusque pas tant du fait que quelqu’un le copie que de la mise en oeuvre fort peu méticuleuse dudit copycat, qu’il juge indigne de lui. Par ailleurs, il joue quotidiennement un double jeu, se faisant passer pour un simple d’esprit auprès de son entourage professionnel, si bien que personne ne se méfie vraiment de lui et qu’il reçoit des confidences précieuses.
« Elle pense à Joe et au gentil jeune homme qu’il est. Elle a toujours eu la capacité de voir les gens tels qu’ils sont réellement et elle sait que Joe est un être humain merveilleux. Même si la plupart des gens le sont, pense-t-elle, puisqu’ils sont tous faits à l’image de Dieu. Elle aimerait qu’il y en ait plus comme Joe, tout de même. Elle aimerait pouvoir faire davantage pour lui. »
Ce qui rend d’autant plus décalé le point de vue de Sally, sa collègue de travail, qui voit Joe presque comme la septième merveille du monde, sous prétexte qu’elle le croit simple d’esprit, alors qu’en réalité, c’est une véritable ordure. Les seules fois où il apparaît sous un jour différent, c’est lorsqu’il se trouve en compagnie de sa mère, une femme dérangée et castratrice. Le contraste entre Joe le fils, Joe le tueur en série et Joe le simple d’esprit offre des situations parfois cocasses, qui m’ont fait sourire plus d’une fois.
« Je suis tout ce qui lui reste. Pas étonnant que papa soit mort. Bienheureux enfoiré. Il semble que maman ne soit née que pour parler. Et se plaindre. Heureusement pour elle, ces deux trucs marchent main dans la main. »
Ce thriller a plus d’une corde à son arc et réserve quelques rebondissements à mesure que l’enquête de Joe avance. Attention toutefois, il y a quelques scènes violentes et assez répugnantes qui peuvent déranger. Cela n’a pas été mon cas, car dès le départ on sait où l’on met les pieds : une histoire à l’humour noir et au ton volontiers caustique.
Par certains côtés, je n’ai pu m’empêcher de penser à Dexter. Le coup du tueur en série infiltré chez les flics n’est pas novateur, c’est vrai, sauf que Joe, lui, est totalement détestable.
Un employé modèle est un roman qui m’a agréablement surprise. Je ne dis pas que c’est le thriller du siècle, mais il m’a fait passer un excellent moment. Un livre qui change des propositions actuelles en matière de thriller, et qui m’a donné envie de découvrir d’autres lectures du même genre datant d’avant 2015, une époque bénite où les intrigues avaient encore ce délicieux goût d’inattendu.
Lecture n°35 du Pumpkin Autumn Challenge organisé par Guimause Terrier. 🍂 Menu Automne Frissonnant, Catégorie Seriez-vous capable de l’arrêter ? (Thriller, Enquête, Suspense, Identité) 🍂
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Infos & Quatrième de couverture
Un employé modèle de Paul Cleave
Éditeur : Sonatine – Parution : 20/05/2010 – 423 pages – ISBN: 9782355840333.
Titre original : The Cleaner (2006) – Traduction : Benjamin Legrand.
Également disponible : 📕 En format poche chez Le livre de poche, 2006 ; 🎧 En audio chez Sixtrid, 2021.
Toute cette affaire n’avait au départ l’air de rien : un gamin fugueur qui se réfugie dans un cabanon et se nourrit en se servant dans les placards d’une vieille dame.
Mais quand le shérif Walt Longmire essaie de ramener Cord chez lui, il se retrouve face à une propriété gardée par des miradors qui abrite une communauté polygame.
Et tout ce petit monde, orchestré par un patriarche habile et un homme de main au passé trouble, affirme ne rien savoir de l’adolescent. Le shérif s’engage alors avec son équipe dans une enquête très glissante dont ils ne ressortiront pas indemnes.
La Dent du serpent place le shérif du comté le moins peuplé de l’État de moins peuplé des États-Unis face au pire des adversaires qu’il ait jamais eu à affronter.
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